Preview : Blue Dragon - Xbox 360

Blue Dragon - Xbox 360
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Sorti au pays du Soleil Levant depuis quelques semaines, Blue Dragon s’annonce comme le hit sensé tuer tous les joueurs de RPGs détenteurs de Xbox 360. Il faut dire qu’il en aura fait couler de l’encre (surtout sur le net, ça coûte cher en plus). Pourquoi ce tel engouement pour un jeu basé sur l’univers d’un manga ? C’est vrai qu’il y en a déjà beaucoup, que ce n’est pas le premier et certainement pas le dernier, mais ce qui fait la réelle force de ce titre, mis à part un bon scénario et une atmosphère des plus prenantes, est son équipe de développement dirigée par les trois plus grosses têtes du monde des jeux vidéo (si vous me permettez les mots), j’ai nommé messieurs Sakaguchi, Toriyama et Uematsu. Des noms qui vous en diront sûrement plus avec les quelques explications qui suivent.
Qui se cache donc derrière ces personnages mystérieux pourtant si présents dans le monde vidéo ludique ? Vous avez déjà tous reconnu le deuxième nom cité, il s’agit bel et bien de Mr Akira Toriyama, le papa du manga de notre enfance, j’ai nommé Dragon Ball, mais qui a également créé Dr Slump (pour les plus vieux) ; il est aussi character designer, entre autre, de la série désormais célèbre chez nous des Dragon Quest. Pour ce qui est des deux autres noms, Nobuo Uematsu sera sûrement familier aux joueurs de Final Fantasy étant donné qu’il est le compositeur de bande originale quasiment attitré depuis un bon moment et enfin, on garde le meilleur pour la fin, Mr Hironobu Sakaguchi n’est autre que le créateur de Final Fantasy. Depuis la fusion entre Square et Enix ce grand homme s’était retiré du devant de la scène, mais apparemment il reculait pour mieux sauter car son retour se fait en beauté et en fanfare. Rien que d’y penser, un staff qui donne au jeu de sérieux atouts. Pour la petite histoire, à la place de l’habituel descriptif du jeu disponible sur la jaquette vous pourrez lire en dessous des 3 noms : « La plus puissante des équipes offre à tous les fans de RPG l’ultime RPG nouvelle génération ! » ainsi qu’un résumé qui dit « C’est la lumière du cœur qui crée l’ombre ». Les développeurs ne veulent pas faire de chichi, et ils ont bien raison.

Une histoire qui commence sur les chapeaux hauts de forme

Fidèle à l’univers du manga éponyme, celui-ci suit les aventures d’un garçon qui possède « l’ombre », la puissante ayant jamais existée. Les ombres sont des êtres maléfiques qui sortent des ténèbres et s’emparent du corps des humains ou bien de tout ce qui est à la surface de la terre (comme un chien, une fleur ou encore une brique) ; notre héros n’est pas souvent très bien vu au premier contact, mais son ardeur et l’énergie qu’il dépense à vouloir sauver le monde, desdites ombres justement, fait rapidement changer les gens d’avis. Un personnage qui se révèle très attachant au fil du temps par son côté énigmatique et naïf, bien qu’à peine sorti de l’œuf il soit déjà attiré par les grosses poitrines… enfin ce ne sont que des japonais après tout. D’ailleurs en parlant de poitrines, figurez-vous que la toute première ombre que vous combattrez porte le doux nom de Nene. Vous devrez donc affronter des monstres en tous genres aux commandes de Shu, et oui, c’est le nom de votre personnage, mais rassurez vous, il est très courageux, pas du tout impressionnable, juste limite suicidaire. Au fil de l’aventure, vous serez rapidement rejoint par Jiro, Kluke et Zola qui sont respectivement, un intellectuel qui pense déjà à étudier les ombres avant même de les avoir combattues, une fille qui est animée par l’envie de venger ses parents que Nene à certainement emporté dans le passé et la doyenne du groupe, qui est âgée de vingt ans, qui servira d’encyclopédie humaine sur le monde dans lequel vous évoluerez. Pour ce qui concerne le scénario du jeu, sachez que Nene attaquera votre village dès les premières minutes de jeu et que tout partira de là.

Old School, New School

Avec une histoire qui dépote, on ne peut s’attendre qu’à du révolutionnaire pour la réalisation du jeu ; et bien figurez-vous qu’il en est (presque) tout autrement. En effet, ce choix d’insérer une touche de « old school » est-il une coïncidence ou bien un choix délibéré de la part de nos trois virtuoses ? Pour commencer, ce qui choque est l’arrivée du scénario. Celui-ci se découvre totalement en une heure à peine, et oui ! Pour tous les joueurs de RPGs Playstation, PS2 et autres consoles de la même génération, cette petite heure est dérisoire en comparaison aux jeux dans lesquels il faut au moins une dizaine ou quinzaine d’heures pour avoir fait le tour de tous les éléments et entrer dans le développement et les quêtes à proprement parler (tel que les FF à partir du VI / VII ou bien KH I et II). Ce point nous rappelle les jeux sur Famicom, Super Famicom et autres consoles de la même époque où les cartouches, étant dotés d’une capacité de mémoire plutôt limitée, ne pouvaient pas se permettre de s’éterniser sur une intro trop longue. Un autre point qui fait référence à l’ancienne école est le character design d’Akira Toriyama. Certains personnages rendent très nostalgique et plus particulièrement l’ennemi de base la troupe qui d’un, ressemble aux slimes de Dragon Quest (premier RPG existant) et de deux, fait ressortir l’atmosphère que le dessinateur avait créée dans « Dr Slump ». Cette petite crotte à la tête de serpent, aux courbes délicates et à la bouche bizarre vous poursuivra pendant votre aventure mais vous sera également utile car c’est elle que vous récupérerez après avoir combattu une ombre. Selon votre taux de chance vous pourrez trouver à l’intérieur de l’argent, des objets précieux ou encore des médicaments.
Enfin le système de combat est le point qui fait le plus ressortir le côté « old school » du jeu de par sa simplicité et son apparence des plus basiques. En effet, du tour par tour pure et dure, avec des ennemis en vue de face sans jauge d’action, gadget d’interaction ni même de relief variable sur l’aire de combat. Plus d’explications juste un peu plus bas. Que reste-t-il pour le « new school » maintenant que nous venons de faire l’inventaire des « vieilleries » ? En un mot : les graphismes ! Cela peut vous sembler peu mais ne vous fiez pas à son design coloré et bon enfant, Blue Dragon est une véritable perle graphique et peut même se permettre de donner des leçons aux titres actuels les plus aboutis. Bien que ce soit le premier titre du studio Mistwalker son panel haut en couleurs, la finition des personnages, la projection des ombres qui ne sont pas bugées (elles !, pas comme dans un autre titre de bourrin sur la guerre qu’on ne citera pas), les textures très légères qui permettent un temps de chargement plus court, l’animation des flous qui amène vers des focus et de tout le reste ont été magistralement travaillés et surtout très réussis. On pourrait presque croire que les développeurs veulent nous faire jouer sur un jeu en CG (image de cinématique).

La baston, la baston, la baston !

Comme il a été dit précédemment, le système de combat du jeu se repose sur des bases qui sont à la limite du rébarbatif, mais ne vous arrêtez pas aux apparences, car derrière cette façade simpliste se cache un véritable travail en profondeur sur les variations possibles de gestion. Tout d’abord vous verrez tous vos ennemis à l’écran et ils vous verront également, c’est là qu’est l’astuce. Lorsque vous entrerez dans le champ de vision d’une ombre, soit elle vous attaquera, soit elle vous fuira, ça dépendra de son niveau par rapport au vôtre. Ce n’est pas tout, vous pourrez également les prendre par surprise (yeah, les prendre par derrière) afin de leur asséner le premier coup, ce qui vous donnera l’avantage une fois arrivé sur l’aire de combat. A l’inverse, si c’est elle qui vous frappe la première, c’est alors à elle que reviendra le privilège d’attaquer en premier. C’est déjà bien mais ce n’est pas tout, vous devrez également prendre en compte votre allonge et celle de vos adversaires avant d’engager le combat pour ne pas vous faire avoir bêtement. Ce serait dommage de perdre l’avantage pour quatre millimètres et demi en moins… Cependant ce facteur sera plus simple à prendre en compte et pourra même s’allonger lorsque vous voudrez combattre plusieurs monstres en même temps. Un cercle délimitant vos possibilités apparaîtra alors et vous permettra même de choisir vos ennemis, d’où l’importance de les connaître le plus possible.
C’est beau, grand, fort et limite intelligent tout ça mais la réelle innovation, le point qui risque de faire craquer tout le monde comme des cacahuètes sous la dent d’un bûcheron québécois, réside dans le système que les développeurs ont si habilement nommé « Monsters’ Fight » (littéralement, « le combat de monstres »). Celui-ci vous permettra de devenir le maître du monde en ne levant qu’un demi-pouce (il faut le lever un peu quand même). Ce système mettra en action deux monstres l’un contre l’autre lorsque vous engagerez un combat avec eux. Le plus souvent ce sera l’ombre la plus puissante qui s’acharnera sur la plus faible mais faites bien attention à ce que ce soit deux ombres d’espèces différentes car sinon vous risquez de le regretter amèrement sur vos points de vie. Attention toutefois car le « Monsters’ Fight » n’est pas automatique et si deux espèces différentes se trouvent à peu près au même niveau, il est fort possible qu’elles ne se regardent même pas et se liguent, tout simplement, contre vous. Tous ces facteurs, ces données qu’il faut analyser et prendre en compte font de ce système de combat, et de ce RPG même, un jeu réellement innovant et dont tout l’intérêt réside dans la réflexion et la connaissance de votre univers.
Pour conclure, Blue Dragon sera, comme il a été annoncé, une grosse tuerie de part les innovations qu’il apporte, autant sur le gameplay que sur le point de vue technique et ravira les joueurs les plus exigeants en matière de conception. Il y en aura également pour les joueurs de l’ancienne époque grâce à ses côtés old school qui font de lui un titre tout à fait attachant et auquel on accroche très rapidement. Shu l’intrépide a déjà fait des ravages chez nos amis nippons (ni mauvais), espérons qu’il ne tardera pas à passer nos frontières, bien que la version US ne soit annoncée que pour le mois d'août et qu'il n'y ai toujours pas de version PAL de prévue.
16 mars 2007 à 14h13

Par Neji

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