Test : Perfect Dark Zero - Xbox 360

Perfect Dark Zero - Xbox 360
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Pour être franc, je n'ai jamais mis les pognes sur le premier Perfect Dark, sorti il y a près de dix ans sur N64. A l'époque, j'avais déjà décrété la console obsolète, bonne à finir sa carrière aux puces. Il n'empêche que lorsqu'on évoque le soft de Rare aux initiés, des étoiles s'allument dans leurs yeux, comme si la Sainte-Matrice de la vierge Marie leur était apparue en songe. Sauf que de l'eau et du benzène ont coulé sous les ponts et que des approximations tolérables une décennie plus tôt font aujourd'hui grincer les dents.
Les préquelles sont à la mode, ça n'a pas pu vous échapper. La préquelle, c'est un peu la moutarde du scénario, une façon artificielle de rehausser la saveur d'un plat fade et inodore... Moi, l'analogie (ce n'est pas sale), c'est ma passion (ND Jivé : t'es sur que tu t'appelles pas Le Doc et non Le-Saint ?). Perfect Dark Zero, comme son nom le laisse deviner si on a pas la cervelle qui baigne dans de la gelée, relate donc les événements qui ont conduit à faire de Joanna Dark la mercenaire implacable et super band... réputée qu'on connait.

Tout ce qui brille n'est pas d'or

Ca commençait plutôt bien. La cinématique façon générique James Bond met en confiance, tout comme les premiers pas dans l'aventure proprement dite. C'est foutrement beau, en haute déf'. Même F.E.A.R. sur une config de bourgeois peut rentrer aux vestiaires. Ah oui, c'est beau, mais un stagiaire un peu maladroit a renversé du bump mapping partout dans les niveaux. La moindre plaque d'égout brille de mille feux. A croire que pendant leur temps libre, les gros bras du jeu s'emploient à passer leur chemins de ronde au mirror. Toute cette luisance m'évoque les films stockés sur mon disque dur où des gens de sexes opposés s'enduisent d'huiles essentielles avant de... Bref, c'est chouette, mais dans quelques mois, on regardera ça l'oeil goguenard.

Retour vers le futur

Suivez moi, jusqu'à une époque où la liberté d'action dans un jeu relevait de l'utopie. Cela se passe... maintenant sur Xbox 360. Et oui, dès les premières minutes, on a plus l'impression d'être téléguidé que de jouer. Perfect Dark Zero souffre en effet de la même tare que Condemned, qu'un membre de l'académie française a qualifié de syndrome du "va chier dans ta caisse". Pour progresser, il faut suivre à la lettre les instructions que cette gourdasse d'assistante vocifère sur les ondes. Fais ceci, fais cela, pose tes miches là-bas, et dans cet ordre s'il te plaît. Et au cas où tu ne saurais pas par où passer, ce qui ne serait pas étonnant vu le level design absolument calamiteux dont souffre le titre, de grosses flêches bleues t'indiqueront le chemin. Pour un peu, cet aspect arcade, ajouté aux menus flashys et à la bande-son dance aussi inécoutable que le dernier album de Madonna, ferait presque penser que le titre a été développé pour trôner dans les bars enfumés.

Perfectible Dark

Le soft de Rare a des velléités de jeu d'infiltration. Il ne fera pas d'ombre à Splinter Cell ou Metal Gear Solid, tant ce côté n'a été qu'esquissé. Vu qu'il faut lester chaque bonhomme de son équivalent en plomb pour le voir s'écrouler, il faut impérativement toucher la tête si on veut pouvoir s'introduire discrêtement. Or, comme la précision est juste A CHIER, on loupe souvent son coup et les sbires ont tôt fait de rameuter télépathiquement leurs frangins, leurs tontons, leurs cousins et toute la smala lourdement armée (ils doivent être de la même famille puisqu'ils se ressemblent tous). Et tout ça se finit par un véritable génocide. Pour la précision chirurgicale, vous repasserez. Autre solution, vous crevez lamentablement ; lorsque je vous aurai appris qu'il n'y a qu'un checkpoint par niveau et que les niveaux sont maousses, mais alors vraiment maousses, vous conviendrez avec moi qu'il y a de quoi poser réclamation.
On s'amuse un peu, quand même. Certaines phases de jeu sont originales, et les nombreux gadgets à disposition, comme la caméra espion pilotable à distance, apportent un peu de piment à l'action (toutes les formules de merde dans mes tests sont directement importées de Playstation 2 Magazine). La gestion du zoom, par la gâchette analogique, est également une bonne idée. Le plus interessant reste encore les nombreux modes multijoueurs disponibles sur le Xbox Live, aptes à captiver son homme quelques après-midis.
Bancal et archaïque, Perfect Dark Zero ne tentera que les plus passéistes d'entre vous. Pour les autres, c'est un produit à oublier d'urgence. Gageons que Rare, attentif aux critiques (nombreuses et quasi-unanimes quand on parcourt la presse spécialisée) révisera sa copie pour une éventuelle suite, afin de proposer un gameplay ancré dans le 21ème siècle.
18 janvier 2006 à 14h02

Par

Points positifs

  • Graphiquement brillant
  • Nombreux gadgets

Points négatifs

  • Scénario grotesque
  • Scripté à mort
  • Ultra-dirigiste
  • IA aux abonnés absents
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