Pourquoi faire une suite si nous obtenons un jeu aussi proche du premier épisode ? Après le décevant
Call of Duty 2 : Big Red One sur console 128 bits, vous aurez tout de même droit à la version PC, mais cette mouture Xbox 360 est-elle au niveau de son homologue ? Toutes ces questions nous amenant à penser aussi qu’il est difficile de réussir à renouveler un genre et à plaire à un public abreuvé de FPS historiques depuis longtemps, Activision fonde néanmoins beaucoup d’espoirs sur ce titre, sont-ils parvenus à leurs fins ?
Mort aux lâches
Autant ne pas vous cacher plus longtemps que cette mouture est en tout point identique à la version PC, tout particulièrement si vous avez un écran HD. Les missions sont les mêmes ainsi que les nombreux scripts qui parsèment l’action. Vous aurez donc la possibilité de vous ébattre dans des conditions particulièrement rudes dans des environnements aussi différents que les ruines de Stalingrad, une ville impressionnante avec ses immeubles en ruines, les embuscades des allemands qui usent et abusent des moindres recoins afin de mettre en déroute votre escouade, le désert libyen et ses grandes étendues à découvert pour finir par le bocage normand afin de bouter définitivement l’envahisseur fridolin de nos vertes prairies. L’ambiance était déjà le point fort du jeu et pourtant ce n’est plus qu’avec un regard plein d’une compassion presque moqueur que vous repenserez au premier. Les développeurs ont réussi un véritable tour de force. Les bâtiments sont immenses mais surtout les animations sont innombrables. Des avions qui vous pourchassent, des chars qui finissent par exploser, ou encore ceux que vous devrez suivre afin qu’ils vous apportent une protection si bienvenue. Tout est fait dans le jeu pour vous procurer une immersion totale. La frénésie des attaques ennemies qui viennent par vague tentant de vous encercler, voire même de vous étouffer tout particulièrement lors des scènes où vous devrez tenir votre position face aux déferlantes allemandes. Quelques détails comme le pipeline entièrement plongé dans la pénombre et qui, sous le feu nourrit, finit par laisser apparaître des dizaines de petits rayons de lumière du plus bel effet, ou bien les effets volumétriques des fumigènes qui donnent l’impression de progresser à tâton. L’ambiance sonore est particulièrement bien rendue. Rares sont les jeux qui réussissent à passer autant d’informations et d’émotions par la voix de vos coéquipiers. Surtout, n’hésitez pas à mettre le volume à un bon niveau car la bande son est primordiale pour progresser. Au passage, les développeurs ont fait un travail remarquable sur l’encodage Dolby, un vrai bonheur.
Grenades à 11 heures
Une belle ambiance participe au plaisir du jeu mais la maniabilité et l’intérêt des missions restent l’élément primordial. La maniabilité est des plus classiques et ne posera aucun problème. La visée est suffisamment souple pour ne pas devenir un casse tête. Heureusement car le nombre d’ennemis étant important, le jeu serait vite devenu un peu crispant. La charge héroïque comme on l’a tant vu dans ce type de jeu sera à éviter car vous ne ferez pas long feu, les maniaques de l’assaut à la mitraillette pourront toujours déchaîner leur fureur contre le barbare teuton, néanmoins, sa propre existence sera bien courte. La palette de mouvements correspond elle aussi à ce que l’on peut voir habituellement. Vous pourrez toujours reprocher que la prise en main est au détriment de la réalité historique. En effet, il n’y a quasiment aucun recul après les tirs ce qui a pour effet de ne quasiment pas différencier un fusil d’une mitrailleuse, seul la distance de tir ainsi que la précision à longue portée permettant celle-ci. Les grenades sont aussi un peu trop dévastatrices, surtout que les fumigènes font leur apparition. Elles sont particulièrement pratiques lors des traversées à découvert car elle désoriente les ennemis qui cessent partiellement leurs tirs de barrage.
Le grand reproche que l’on retrouve régulièrement avec les
MOH-like c’est que ce type de soft n’est qu’une longue suite de scripts qui laissent peu de place à l’imagination et aux différentes ruses pour faire place au spectacle.
Infinity Ward a bien pris note pour ce nouvel opus et tente à de nombreuses reprises de nous donner une marge de manœuvre plus grande. En particulier lors de la bataille d’Alamein où les étendues désertiques permettent d’appréhender différemment la progression. Mais n’oubliez jamais de suivre vos camarades car il n’est jamais très bon de se retrouver isolé surtout en territoire adverse. Si toutefois vous ne savez plus ce que vous devez faire, tendez l’oreille, l’information ne tarde jamais à arriver. Et puis s’en oublier la boussole qui vous indique le point de contrôle suivant ou bien les emplacements que vous devez détruire. Pour conclure, le titre propose un bon équilibre entre grand spectacle et plaisir de jouer.
Un plaisir trop court
La progression est assez facile et vous n’aurez pas beaucoup de peine à parvenir à la fin du jeu. Cette trop grande facilité reste le point faible du jeu, surtout que le mode multijoueur est un peu limité avec seulement huit participants sur le Xbox Live. Cette version Xbox 360 ayant tout de même un mode en écran splitté. Fort heureusement, l’enchaînement des missions apporte suffisamment de différences pour éviter de s’ennuyer, entre assaut mitraillette au poing, séance de snipe et destruction de bâtiments ou autres DCA, les développeurs réussissent à nous tenir en haleine jusqu’à la fin.