Test : Splinter Cell : Double Agent - Xbox 360

Splinter Cell : Double Agent - Xbox 360
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Sam se sent mal, dérangé, bouleversé. Après la mort de sa fille, sa seule motivation, sa raison de se battre, de son existence ; il n’est que l’ombre de lui-même, un fantôme du désespoir. Seule une solution s’offre alors à lui : accepter la mission la plus suicidaire qu’il n’aurait jamais imaginé, l’achever, et demeurer changé à tout jamais. Autrefois guidé par la justice, le patriotisme, l’abnégation, Sam ne jurera désormais que par la rancœur et l’amertume. Attention, chef-d’œuvre.
Considérée comme une des références dans un genre qui se cesse de croître d’années en années, la franchise des Splinter Cell apporta autant aux jeux d’infiltration que Zizou à l’équipe de France, coups de boule compris. Le premier épisode, provisoirement une exclu Xbox, épata le monde du jeux vidéo de par sa réalisation tout bonnement exceptionnelle ; ses ombres dynamiques, les effets divers et variés, c’était du jamais vu. Le gameplay aussi était révolutionnaire, à des années de l’imprécision d’un Metal Gear. Les suites se succédèrent alors, prônant les mêmes atouts, mais négligeant toujours les quelques défaillances de la série : premièrement un vrai scénario (en même temps, pour un produit estampillé Tom Clancy, il faut pas s’attendre à des réflexions métaphysiques), puis un héros charismatique, une vrai évolution de celui-ci, loin du bêta militaire obéissant aveuglément aux ordres de ses supérieurs. Si les précédents volets avaient donc échoué à la tache d’agréger le gameplay réaliste d’un SC à un scénario palpitant, Splinter Cell : Double Agent, lui, est approche indéniablement du but tant escompté. C’est pas trop tôt.

Double Cheese

Il en a vécu des choses Sam Fisher, ah c’est le cas de le dire. Entre les missions d’infiltration ultra-secrètes pour le compte de la NSA, le démantèlement d’organisations terroristes, et après avoir sauvé le monde quatre ou cinq fois, le bougre a à peine le temps de s’occuper de sa petite fille. Maintes fois il a voulu tout lâcher, abandonner Echelon 3 et la NSA, et enfin vivre sa vie de père qu’il n’a que trop peu arboré, mais Sam Fisher, c’est un battant, pour lui, l’eau de rose, c’est seulement après les génocides. Et c’est lors d’une banale mission (vous savez, désamorcer in extremis un missile qui aurait déclenché une 3ème guerre mondiale) que sa vie demeurera changée à tout jamais, en rentrant, on lui annonce le décès de sa fille. C’est alors que naît chez Sam la haine, la mélancolie, il est veut au monde entier et surtout à lui-même, il est tout simplement inconsolable, bouleversé. La première mission du jeu est donc une sorte de prologue, introduisant la suite, elle marque distinctement la limite entre le Sam normal, et le Sam changé. Oui, Fisher a changé, il a accepté devenir un agent double, pour infiltrer un groupe terroriste des plus dangereux, le JBA, mené par Emile Dufraisne – qui n’est pas français, si si – qui tentera de faire régner le chaos. Décidemment, ils connaissent pas l’innovation les terroristes…

Solid Snake, va te cacher

Si le gameplay n’a pas si changé que ça et garde donc tout l’attirail des épisodes précédents, la mouture Double Agent propose quand même quelques nouveautés qui vont bien. Enfin nouveauté est un grand mot puisque la force de cet opus réside dans sa régression, dans le sens ou le titre d’Ubisoft est beaucoup moins assisté qu’a l’accoutumée, et donc logiquement plus réaliste. Premièrement, le compteur de visibilité disparaît pour un système beaucoup moins précis : une lumière placée sur le dos de Sam, et à gauche de l’écran. Comme dirait Lambert, vert équivaut à un fantôme, jaune, le sapin de Noël, et rouge signifie que vous êtes repéré. L’indicateur de sons trépasse aussi, comme au bon vieux temps. Rien ne disparaît par contre dans l’étalage de mouvements de Sam, le bougre peut toujours effectuer sa panoplie d’acrobaties : grimper, se suspendre, le saut écart… en y ajoutant la descente en rappel, la nage, le treuillage… Niveau gadgets, c’est du même acabit avec des grenades de toutes sortes, de unités de piratage, des crocheteurs autos… D’ailleurs, en remplissant certains objectifs lors des missions, on peut même débloquer des objets cachés, toujours plus classes et high-tech, à tester bien sur, sur les terroristes. Et ces ennemis justement, maintenant plus logiques, ces cons sont loin d’être facile à approcher, le moindre bruit les alarmes, et ils ne se jettent plus dans les pièges. Pire, car maintenant équipés de lampes torche pour la plupart, ils vous repèreront sans mal.
Mais le point fort véritable du jeu est bien sur compris dans le fait que Sam est un agent double, durant tout le jeu vous aurez à faire des choix, qui auront une répercussion sur l’avancée de l’histoire. Privilégiez la JBA et Sam sombrera du coté obscur, favorisez la NSA pour jouer au héros, ou jongler habilement entre les deux pour le professionnalisme. En fait, deux barres de confiances font leur apparition, bien sur attribuées à la NSA et au JBA. Au cours d’une mission, Sam aura des objectifs des deux parties, d’où le choix, car les remplir tous est souvent assez difficile. L’exemple le plus marquant est celui du QG du JBA, ou par exemple on vous alloue une tache à faire pour une heure précise. Il faudra alors l’effectuer au plus vite, et profiter du temps restant pour fouiller partout et jouer son rôle de taupe, tout en se faisant jamais griller et en revenant à la fin du décompte la ou vous devriez être. Ces phases sont absolument énormes de tension et de plaisir. Dans les missions plus classiques, effectuer les objectifs fera augmenter la barre de confiance du concerné, et les ignorer la fera chuter, simple. Pour que cette nouveauté ai de l’intérêt, il fallait qu’elle joue un rôle primordial dans le déroulement du scénario, et c’est le cas, car pas moins de 3 fins sont disponibles, ce qui rend le jeu rejouable, et donc allonge considérablement sa durée de vie.

Sam, le beau gosse

Le passage tant attendu d’un Splinter Cell sur next-gen engendre obligatoirement une grosse baffe dans la gueule, car oui, SC : Double Agent est super beau. Les développeurs ont décidément bien bossé sur cette version 360 pour la rendre aussi plaisante à regarder qu’a jouer, le souci du détail est omniprésent, les effets météorologiques font froid dans le dos, les effets de lumière, les ombres, tout, enfin presque, est parfaitement modélisé. Car, malheureusement, quelques textures n’ont pas subi le même traitement, il arrive quelques fois qu’on se retrouve face à des décors complètement vides, ou devant un amas de pixels, au point qu’on se demande à l’instant si on ne subit pas un delirium généré faute aux substances illicites consommées la veille. La bande-son est quant à elle soignée, mais rien de bien exceptionnel, tout étant axé sur des bruitages, ces sons d’ambiance sensées vous avertir du danger, ou du fait que vous avez été repéré.
Autre attractivité du soft, le mode Online de SC : Double Agent offre toujours la possibilité de se bastonner entre les espions d’Echelon 3 et les forces armées Upsilon. Au rayon des nouveautés, les espions sont désormais mieux garnis, possédant maintenant la faculté de pirater et d’interagir avec le décors à distance, par contre, l’avantage reste quand même aux Upsilon, puisqu’il est désormais plus facile de repérer les espions via des systèmes de vue machin chose améliorée et tout le bordel. Sur le Live, tout fonctionne parfaitement, et le problème rencontré dans la démo du Marketplace n’est heureusement pas reconduit sur le jeu final, on s’amuse donc assez. Alors que les joueurs solos, eux, pourront s’entraîner via des missions conçues pour être jouées seul, avec des bots, afin de débloquer quelques goodies sympas comme différents skins. Petite déception cependant sur le mode coopératif, présent par exemple dans SC : Chaos Theory et ici absent on ne sait trop pourquoi. Pour jouer à 2 en splitté, il faudra alors obligatoirement passer par le mode espions/mercenaires, dommage.
De par sa réjouabilité, élément manquant cruellement aux précédents volets, Splinter Cell : Double Agent s’impose comme un incontournable de la ludothèque Xbox 360, de plus, son mode Online vous tiendra en haleine de longues heures tandis que sa réalisation soignée fera naître une bosse conséquente dans vos sous-vêtements. Ah, encore faut-il trouver ces satanés 70€ nécessaires à son acquisition… y’a pas à dire, la next-gen, c’est pas donné.
08 novembre 2006 à 12h31

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Points positifs

  • Rejouabilité
  • Graphismes
  • Scénar enfin humain

Points négatifs

  • Plus de coop
  • Extremement court !
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