Comment rebondir d’un échec cuisant ? Cette question, les gars de chez
Ubisoft l’ont vu trotter dans leur cervelle des mois entiers, et on les comprend, car pour nous avoir torché un
Rainbow Six : Lockdown tout bonnement à gerber, les bougres ont sûrement du se shooter au white spirit une bonne partie de l’année. Mais l’équipe de développement n’a pas chômée, conscient de la chiasse qu’ils ont osé mettre sur la marché, les créateurs du soft ont su au moins se remettre en cause par l’intermédiaire d’un nouveau jeu, annoncé à peine quelques semaine après la sortie de Lockdown :
Rainbow Six : Vegas. Seulement, le gros point noir du non-succès de l’épisode Lockdown semble être de nouveau mis en avant : le jeu est devenu hyper commercial, visant largement le grand public alors que les précédents opus visaient des consommateurs avertis. Certes, pour
Ubi, rien de grave, les ventes n’en seront que plus juteuses (d’autant que ça ne veut en aucun cas dire que le titre sera mauvais), mais la communauté R6, elle, en pâtira, c’est certain.
Une licence assassinée
Pour continuer dans l’optique du précédent paragraphe, il est donc malheureusement clair que ce
Rainbow Six : Vegas prend pour cible la continuité de ce qui avait été mis en place par
Ubisoft avec
Rainbow Six : Lockdown, c'est-à-dire un jeu d’action nerveux, ou l’action prend sans vergogne le dessus sur le tactique. Les fans rouspètent, et on ne peut que légitimement les comprendre. La licence Rainbow Six, à l’époque ou elle n’avait d’intérêt que sur PC, étant unanimement reconnue pour son sens tactique et réaliste hors du commun. Souvenez vous, dans
Raven Shield, on pouvait carrément finir le jeu sans vraiment « jouer », en mettant en place toute une organisation via la map du niveau, pour ensuite laisser ses coéquipier faire le boulot sur le terrain, la main dans le slip, comme un vrai chef d’équipe. Là, l’equipe a bien sur changée, et le fond de jeu a suivit le mouvement. Les missions gagnent en punch, le tout est spectaculaire (le fait même d’avoir choisit Vegas le confirme) comparé aux situations monotones, mais bougrement réalistes des précédents épisodes.
Tom Clancy’s Ghost Rainbow Advanced Vegas ?
Comme d’habitude, le joueur se retrouvera à la tête d’un mini commando, ici réduit à seulement 2 troufions : Jung Park, le spécialiste de l’informatique, bourré de matos high-tech et surtout très discret, ainsi que Michael Walter, le blackos bourrin qui fait tout peter. Visiblement, on sera amené à coopérer avec plus ou moins d’alliés selon les missions, et peut-être qu’on pourra aussi bien les choisir comme la série l’a toujours proposé, en espérant que si l’un meurt sur le terrain par exemple, il ne soit plus disponible, comme au bon vieux temps de
Raven Shield. Pour interagir avec les coéquipiers donc, il faudra passer par un système d’ordres ultra basique, à affichage contextuel, jusque là, rien de nouveau. Il suffit par exemple de pointer une porte pour pouvoir ordonner à ses hommes de se placer devant, de pénétrer à l’intérieur, ou d’y jeter une grenade etc… Le joueur, quant à lui incarnera Logan Keller, le chef d’escouade, vous savez celui qui ordonne à ses hommes d’aller au casse-pipe pendant qu’il nettoie tranquillement son 45. à l’arrière. Mais être le chef a aussi de mauvais cotés, vous serez responsable de vos coéquipiers et ceux-ci vous obéiront comme un SM à sa maîtresse. En continuant sur les ordres dispos, on y retrouve bien sur les classiques « assault mode/recon mode », « go to », « follow me », « cover that point », « open and… » mais aussi quelques nouveaux, comme la désignation d’ennemis à abattre. Par exemple si vous avez un visuel sur un tango, en pressant un bouton, vous le marquerez pour un de vos sous-fifres, et celui-ci le descendra dès qu’il le verra lui-même. Système sympa mais qui risque de rendre le jeu assez facile, étant donné que votre équipe aura toujours l’avantage sur les terroristes.
A la manière d’un
MGS3, qui avait fait du CQC le leitmotiv de ses phases de combat,
Rainbow Six : Vegas tente lui aussi d’imposer une sorte de devise du bon soldat, via les 3 initiales OPA, à comprendre Observe, Plan, et Assault (en gros j’observe, je planifie, et j’attaque pour les allergiques au dialecte rosbif). C’est le semblant tactique du jeu, tout action doit être au préalable structurée et coordonnée. Pour cela, on peut aussi bien utiliser la camera pour voir sous les portes que la corde pour descendre en rappel afin d’identifier et de repérer les méchants terroristes. Dès lors on imagine le plan adéquat pour prendre les ennemis à revers, en gérant les situations complexe comme les prises d’otages, et enfin on bourrine en faisant tout peter. Oui, tout cela existe depuis des lustres et dans quasiment tous les jeux du genre un peu sérieux, mais là, le bordel à un nom, ah oui, ça change tout commercialement…
La première chose qui choque en voyant
Rainbow Six : Vegas est sa ressemblance assez troublante avec un autre jeu
Ubisoft d’une autre franchise bien connue : Ghost Recon. Elle-même considérée comme une licence totalement anéantie par l’éditeur… Car autant se le dire, d’après la demo de l’E3, seul le contexte de jeu et la vue partiellement en FPS marquaient une frontière entre
R6 Vegas et
Ghost Recon Advanced Warfighter. En effet, les deux jeux présentent un système du « j’me planque derrière le premier mur et je canarde », leur HUD est quasiment similaire (même la petite fenêtre vidéo est présente dans R6), le soft semble aussi scripté jusqu'à la moelle, et certains détails sont carrément pompés, comme le briefing dans l’hélicoptère exactement mis en scène à la manière de
GRAW. On peut alors redouter que
R6 Vegas ne soit qu’un
GRAW en intérieur, mais bon, comme ce dernier est simplement excellent, on ne va pour une fois pas s’en plaindre…
Le GIGN, c’est des paydays
Next-gen oblige, la claque graphique est bien présente. C’est magnifique. Les effets de lumière, omniprésents dans un casino sont retranscrits à merveille, du bump mapping est déversé avec grâce, les explosions donnent des frissons et les protagonistes sont modélisés avec grand soin. Cependant, la version de l’E3 dernier comportait un peu d’aliasing et quelques ralentissements se découvraient de temps en temps, mais tout devrait être corrigé d’ici la sortie.
Rainbow Six : Vegas pourrait donc, sans surprises, faire parti des plus beaux jeux de la 360.
Au moins,
Ubisoft n’aura pas lésiné sur le Online, jugé absolument fantastique par les ricains d’IGN après l’avoir testé. On y retrouvera une pléiade de modes, survie, tireur d’élite, récupération, attaque et défense, le tout sur 10 maps (bien que d’autres verront vite le jour via le marketplace). Le joueur pourra aussi créer son ego spécifiquement pour le live, l’habiller comme il le souhaite, et même lui imposer sa vraie tronche via la Webcam Live Vision, bien sur tout un système de grade sera de la partie pour inciter à jouer en ligne, ce qui est loin d’être un déplaisir.