La gourmandise des hommes est venue à bout des ressources que nous offrait notre belle planète. Le monde se déchire et des tensions apparaissent entre les deux grands blocs mondiaux : Coalition Occidentale ( UE – US) versus Red Star Alliance (Russie – Chine). 1970 avez-vous dit ? Non, absolument pas, dans un avenir proche avec des joujoux bien plus modernes. Mais, les Africains et les sud-américains, ils sont où ?
Un pitch de pitch
C’est avec une vision bien ancienne que commence la trame scénaristique de ce Frontlines : Fuel of War. Le plus affligeant c’est qu’il se délecte de toutes les peurs actuelles, le tout teinté de paranoïa nucléaro-environnementale. Pour commencer, il n’existe plus que quelques ressources disponibles et les deux grands blocs s’entredéchirent pour les avoir à leur disposition. Idée saugrenue, comme si nos amis américains avaient envoyé leurs soldats pour les puits de pétrole irakiens ! Et les africains me direz-vous ? Certainement qu’ils sont retournés à l’âge de pierre et que seules les dernières ressources du continent soient d’un quelconque intérêt. Côté imaginaire politique, c’est guère mieux avec des présentations grotesques des deux camps. Un impérialisme matiné de démocratie victorieuse, de l’autre nous avons droit à des communistes représentés par des russes qui auraient redécouvert les joies d’un stalinisme bon teint pendant que les chinois auraient opéré un retour en arrière à la sauce Bon en Avant. C’est donc avec une situation aussi simpliste que vous plongerez dans un jeu qui ne s’arrête heureusement pas à ce seul aspect.
Kaos Studios ne sont pas que des new-yorkais incultes qui ne voient pas les changements bien plus importants de nos sociétés et l’essor de pays tel que l’Inde, ce sont aussi des développeurs talentueux qui ont travaillé sur Battlefield. Cela a son importance car Frontlines est clairement orienté vers le multijoueur (32 sur Xbox Live, 64 sur PC). Le mode solo est présent à travers sept campagnes qui contiennent 35 missions différentes et constitue une bonne mise en bouche pour le plat de résistance. Car le plat, comme vous pourrez le voir, est consistant et reflète bien la patte de Battlefield.
Vaste mais pauvre
Afin d’évacuer les rubriques reproches, l’aspect graphique ne décollera pas la rétine du moindre joueur à moins que ce dernier ne sorte d’une hibernation de quelques années. Il y a peu de détails et ceux qui apparaissent sont loin des meilleures productions. Mais la taille des maps en est certainement la cause, ainsi que le développement d’une version console qui n'a pas du permettre que le titre PC soit un peu mieux optimisé. Et pourtant, il faudra avoir une bonne configuration pour profiter pleinement du jeu et qu’il soit fluide sur ce format (Processeur 3,2GHz, 7800 GT et 2 Gigas de ram). Autre raison : c’est le mode même du gameplay qui invite les joueurs à des invasions et des rixes bien amusantes. Le détail des ennemis est aussi assez faible. La version Xbox 360 a de plus des problèmes de clipping lors des courses pour rejoindre une zone suivante ainsi que des saccades dans l’animation lors des explosions avec de nombreux combattants sur place. Malgré tout, il ne s’agit pas d’un jeu développé dans une cave avec trois développeurs à mi-temps, il y a des zones très différentes avec des maps vraiment très amusantes à parcourir et qui offrent de nombreuses solutions d’attaque. L’utilisation des drones donne lieu à des petits passages plutôt sympathiques, comme avec le petit module télécommandé qui parcourt le champ de bataille jusqu’à la destruction d’un objectif. La réalisation sonore est de bonne facture même si elle ne restera pas dans les annales du genre, juste très convenable.
Une spécialisation efficace
Il fallait bien une plus value pour THQ d’avoir fait confiance à Kaos Studio pour le développement et l’édition de ce jeu. Le mode multi est l’argument massue comme vous l’avez déjà compris et le mode solo qui se finit en une après-midi n’est que le faire valoir du premier. Mais avoir comme seul argument de présenter des cartes vastes avec un grand nombre de joueurs s’affrontant entre deux factions n’est pas suffisant. Pour améliorer le gameplay et inviter les joueurs à plus d’implication dans la bataille qui se déroule devant leurs yeux, un système de métiers et de spécialisations a été implanté. Quoi de mieux pour s’éclater que ce bon vieux système que l’on trouvait déjà dans Enemy Territory ? Toutefois si dans ce dernier les différents métiers étaient pour le moins classiques, la trame futuriste offre des possibilités bien plus vastes et techniques. Le troufion du XXIème siècle sera intelligent et habile ! Tout d’abord, il vous faudra choisir entre diverses catégories de soldats (assaut, assaut lourd, corps à corps, forces spéciales, anti-véhicule) ce qui caractérisera entre autres votre armement et des spécialisations qui feront de vous un homme accompli avec des compétences comme de piloter les drones, détruire des véhicules …
Les drones sont d’ailleurs une partie convaincante du jeu avec des situations qui ne seront pas en votre faveur si les balises IEM ne sont pas correctement placées pour éviter l’approche des blindés qui pullulent ou encore les avions qui viennent détruire les zones les mieux protégées. D’ailleurs, Battlefield-like oblige, les véhicules sont encore très nombreux que ce soit sur terre ou dans les airs. Les tanks sont à l’honneur avec de quoi rouler les mécaniques dans les villes pour exploser les protections. Petit reproche d’ailleurs, les décors sont destructibles mais uniquement partiellement.