Test : Wolfenstein : The New Order - Xbox One

Wolfenstein : The New Order - Xbox One
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Les meilleurs ennemis de l'histoire du jeu vidéo, ceux que l'on peut torturer sans pitié et même avec un peu de plaisir parce que, tout de même, ce sont de vrais salauds, ce sont les nazis. Ceux-ci sont de retour dans un nouvel épisode de la série Wolfenstein qui prend un ici un virage inattendu. The New Order, un FPS comme on aimerait en voir vraiment plus souvent, et nous allons vous expliquer pourquoi.

Test effectué à partir d'une version PS4

Wolfenstein : The New Order, c'est l'un des plus beaux rattrapages auquel on ait jamais pu assister en matière de jeu vidéo. Lors de sa toute première apparition, relativement mitigée pour ne pas dire franchement décevante à l'E3 2013 et sa sortie, aujourd'hui le 20 mai 2014, il y a un gigantesque fossé. Les développeurs de ce nouvel épisode sont ceux de MachineGames, dont plusieurs membres appartenaient à Starbreeze Studio à qui l'on doit l'excellent "Riddick : Escape from Butcher's Bay" et le sympathique "The Darkness". Autant dire que le studio a de la bouteille. De plus, si la licence Wolfenstein n'appartient certes plus à ID Software depuis maintenant 22 ans, ceux-ci sont intervenus fréquemment dans le développement depuis les premiers échos négatifs à propos du titre. Bref, pas mal de talent et pourtant, des premiers aperçus sur le jeu infiniment décevants. La dernière preview effectuée nous avait plutôt réconcilié avec le titre, bourrin, pas prise de tête, très old school, il aurait certainement pu devenir un petit jeu sympa, sans plus. Et pourtant, les quelques jours que l'on vient de passer avec le capitaine Blazkowicz nous ont convaincu que Wolfenstein : The New Order était beaucoup plus qu'un petit jeu sympa.

Adolf actif

Le début de l'histoire vous place dans un FPS qui pourrait être franchement n'importe quel titre tiré de la licence Wolfenstein. C'est la guerre, vous vous frayez un chemin dans les tranchées, ça tire de partout, c'est bourrin et plutôt rigolo. Rigolo, mais pas de quoi casser 3 pattes à un lapin crétin. Mais après avoir pris d'assaut le chateau Wolfenstein et le regretter amèrement, le héros devient un genre de légume prisonnier de son propre corps pendant une quinzaine d'années. Les allemands gagnent la guerre, font capituler un à un tous les états et dominent maintenant littéralement le monde entier. Le ciel n'est même pas la limite puisqu'ils entreprennent même d'exploiter la lune. Revenant de son "absence", le capitaine Blazkowicz n'a pas capitulé et fera renaître la résistance de ses cendres dès ses facultés motrices et mentales récupérées. Et c'est à partir de ce moment précis, pourtant après plusieurs heures de jeu, que Wolfenstein prend toute son ampleur. La narration est très réussie, alternant les cinématiques en fin et en début de niveau et les faits historiques que l'on découvre à mesure que l'on progresse dans l'histoire. On apprend ainsi grâce à des coupures de journaux comment les nazis ont fait capituler les USA, de quelle manière ils se sont emparés de l'Afrique, etc. L'histoire du jeu fait voyager aux quatre coins de la planète, et même plus loin, offrant ainsi un renouvellement fréquent en terme de lieux et de décors. On ne progresse pas dans les mêmes sempiternels couloirs métalliques pendant des heures en cherchant des verrous et des cadenas pour ouvrir de grosses portes, non. Les missions sont parfois épiques, parfois silencieuses, mais toujours intéressantes.

Nazi du sud

Le gameplay permet de choisir la manière dont on veut aborder les missions. Sans pour autant, comme avec un Dishonored, permettre de carrément passer un niveau sans tuer qui que ce soit, il n'est pas rare qu'une même situation offre plusieurs alternatives différentes. Par exemple, une pièce où se regroupent plusieurs officiers de la Waffen vous laisse souvent le choix entre deux, voire trois techniques différentes. La première est de se glisser silencieusement derrière chaque garde pour leur planter un poignard dans le cou, les uns après les autres. Lent, mais efficace et économe en terme de munitions. La seconde, c'est de commencer par repérer les officiers supérieurs. Un détecteur vous indique d'ailleurs en permanence à quelle distance ils se trouvent de vous. Ceux-ci ont la capacité d'appeler des renforts et il conviendra de s'en débarrasser en premier lieu pour ensuite en découdre avec le reste des troupes de manière plus "intimiste". Enfin, il y a la troisième méthode, celle que valide Arnold Schwarzenegger dans l'ensemble de son œuvre, celle de la bonne grosse pétarade. The New Order propose un style de jeu à la fois à l'ancienne et moderne. On retrouve le punch des doom-like à l'ancienne, on court de planques en planques, on glisse, on canarde (même en glissant d'ailleurs). Il faut trouver des armures et des médikits pour survivre, on fouille les cadavres à toute vitesse en recherchant désespérément des munitions. Un bonheur que de retrouver des sensations que l'on éprouvait de moins en moins dans les FPS qui dominent le marché.

La positive nazitude

Mais s'il propose un gameplay à l'ancienne, Wolfenstein : The New Order n'est pas pour autant un dinosaure, loin de là. Les gunfights peuvent se dérouler avec une arme dans chaque main, et oui, même avec deux lance-roquettes. Toutes les armes ont des fonctions secondaires, souvent très utiles (silencieux sur le flingue, RPG sur la mitraillette, etc...). De plus, chacune a des perspectives d'évolutions, et il est possible de débloquer des compétences en fonction de son style de jeu. Par exemple, un gros flingueur gagnera rapidement la capacité de recharger plus vite ses armes, tandis qu'un tueur discret pourra apprendre à se déplacer plus rapidement à pas feutrés. De manière générale, les niveaux regorgent littéralement de surprises. Des passages secrets dans tous les sens qui permettent, par exemple, d'éviter purement et simplement des combats. Il n'est vraiment pas rare d'ailleurs qu'un combat de boss offre une option alternative pour venir à bout de l'adversaire. Par exemple, à un moment donné sortent deux énormes robots de deux camions. Il est possible, en alternant shoot et fuite comme un lapin, d'en venir à bout non sans mal. Mais il est aussi possible que vous découvriez que ces mêmes robots disposent, dans le coffre d'où ils sont sortis, d'un bouton d'auto-destruction qui vous économisera bien des peines.

Blazko, c'est pas un bon aryen

Wolfenstein : The New Order réserve vraiment beaucoup de belles surprises. Au delà du simple fait d'être bien écrit, il est aussi bourré de références aux anciens épisodes et même aux "Chroniques de Riddick" (coucou The Butcher, coucou). Il vous sera même possible d'arpenter le premier Wolfenstein dans les cauchemars du capitaine Blazkowicz... Pourtant, il n'est pas exempt de tout défaut. Par exemple, l'I.A des ennemis n'est pas bien folichonne, il faut bien l'avouer. De plus, si la patte graphique est plutôt sympathique dans l'ensemble, on regrettera un petit peu que le côté next-gen ne soit pas plus exploité que ça. Pourtant, on lui pardonne facilement ses petits défauts tant le titre est prenant. Même si les premières heures sont désespérément classiques, le jeu se révèle petit à petit pour devenir vraiment exceptionnel à mesure que l'on progresse. De plus, sa durée de vie est étonnamment longue pour un FPS de nos jours. Il nous a fallu une bonne quinzaine d'heures pour venir à bout de l'histoire. Il vous en faudra au moins 20 si vous décidez que le jeu doit vous révéler tous ses secrets, en remplissant toutes les petites missions annexes ou en cherchant partout les passages secrets. Et on ne vous propose pas vingt heures dont les niveaux se suivent et se ressemblent mais bel et bien une aventure qui se renouvelle en permanence, tant au niveau du gameplay que des décors ou des ennemis. Sans pour autant innover où que ce soit, Wolfenstein maîtrise parfaitement tout ce qu'il entreprend. On notera aussi une bande originale efficace, collant parfaitement au style volontairement rétro du titre. Un bonheur, on vous dit. En revanche, il ne faudra pas compter sur un mode multijoueur mais très franchement, qui pourrait s'en plaindre tant le solo est bien foutu ?
Wolfenstein : The New Order, est un titre surprenant à bien des égards. Fils spirituel de l'excellentissime "Chronicles of Riddick", il réussit à convaincre malgré des débuts d'aventure difficiles pour terminer en apothéose. Un scénario bien pensé, des personnages charismatiques, un gameplay old school mais pas vieillot pour un sou qui se paie le luxe de se renouveler très fréquemment, Wolfenstein est une excellente surprise. A l'heure où tout le monde regarde en direction de Watch_Dogs pour nourrir sa console next-gen flambant neuve, jetez un oeil vers le discret mais néanmoins terrible Wolfenstein, vous ne serez pas déçus.
20 mai 2014 à 05h39

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Points positifs

  • Un scénario bien écrit
  • Un gameplay old school mais loin d'être vieillot
  • Des personnages charismatiques
  • Une durée de vie comme on aimerait en voir plus souvent
  • Plutôt réussi graphiquement
  • Bourré de secrets partout, partout, partout.
  • B.O. bien sentie
  • Pas de multi (oui, c'est un point positif quand cela permet de mettre le paquet sur le solo)

Points négatifs

  • Une I.A pas hyper avancée
  • Bah... Pas de multi pour les kikous ?

Gribouillé par...

JoKeR

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Rédac' Chef

Présent sur le site depuis belle lurette, JoKeR est un homme à tout faire, entre la rédaction, la publication et la gestion des relations presse.
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