Test : Sonic Frontiers - Xbox One

Sonic Frontiers - Xbox One

Sonic Frontiers - Xbox One

Genre : Vitesse supersonique en monde ouvert

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Sonic revient plus en force qu’en vitesse dans Sonic Frontiers, un jeu en monde ouvert développé par la légendaire Sonic Team.

Test effectué à partir d'une version PS5

Le dernier contact des joueurs avec Sonic remonte à quelques années et le médiocre Sonic Forces. De l’eau a coulé sous les ponts et nous nous retrouvons avec un nouveau jeu mettant le légendaire hérisson bleu à l’honneur. Comme dans son habitude (et c’est vraiment tout à son honneur), la Sonic Team essaye quelque chose de nouveau pour sa série puisque Sonic Frontiers nous propose une aventure en monde ouvert, cassant radicalement avec son gameplay habituel, et proposant de nouveaux systèmes avec, bizarrement, un léger fumet de The Legend of Zelda : Breath of the Wild qui flotte dans l’air. Oui, vous avez bien lu.


Sonic Frontiers est un jeu d'action-aventure développé par la Sonic Team et édité par SEGA. Piégé sur les îles Starfall après un atterrissage en catastrophe, Sonic a pour mission de sauver ses amis et s'échapper de ces îles tout en enquêtant sur les événements qui se sont passés auparavant. L’aventure commence donc assez rapidement, ce qui fait écho au crédo de Sonic et ses gambettes de feu. En effet, pour les non-initiés, Sonic, c’est une affaire de vitesse. Que ce soit sur un plan 2D ou 3D, il vit pour aller vite, se frayant un chemin à travers les obstacles, pièges et autres ennemis. Ici, vous pourrez donc vous déplacer librement sur les cinq îles Starfall, ce qui donne un aspect plutôt rafraîchissant à la série. Sur toute la carte sont disséminés des objectifs, des puzzles et autres petites missions auxquelles il faudra participer pour gagner les fameuses pièces et autres matériaux permettant d’augmenter les caractéristiques de Sonic, mais aussi des reliques permettant d’ouvrir des portails.

Ces derniers représentent essentiellement de minuscules portions d'anciens mondes des jeux précédents et un vrai spectacle de nostalgie pour les vieux joueurs. Ces petits moments sacrés sont presque la chose qui m’ont le plus fait apprécier le jeu et je reste étonné de ne pas avoir vu davantage le marketing s’être approprié ce genre de section. Une fois les niveaux de ces portails terminés, vous gagnerez des clés qui vous déverrouilleront l’accès aux fameuses émeraudes du Chaos. Une fois le nombre suffisant d’émeraudes récupéré, Sonic peut avancer jusqu’au boss final de l’île, le battre et passer à la suivante. Cette routine de « farm » s’installe très vite dans l’histoire, donnant hélas un côté lent et convenu au rythme du jeu puisque la boucle reste essentiellement la même tout du long.


Into the Wild

Entre ces différents objectifs, vous rencontrerez de nombreux ennemis de tailles et formes différentes et la Sonic Team a eu la bonne idée de mettre en place un système de combat qui, pour une fois, fonctionne relativement bien. Si l’on a en mémoire les autres opus comme Sonic Heroes, Black Knight ou encore Unleashed, difficile de ne pas avoir une crise de nerfs immédiate en pensant aux joutes organisées sur ces épisodes. Ici, l'attaque principale de Sonic se fait en appuyant plusieurs fois sur un bouton, mais il faut accumuler des combos pour pouvoir utiliser d'autres compétences déblocables grâce à un petit arbre de compétences. Le système de combat n’est pas spécialement profond, mais il fonctionne juste suffisamment pour exploiter les faiblesses des ennemis et en retirer un petit quelque chose de satisfaisant. On pensera notamment à la traînée bleue que peut laisser Sonic derrière lui et qui permet de tracer des formes au sol, entourer les ennemis et révéler leurs faiblesses. Cette petite mécanique permet aussi de résoudre des puzzles dans le monde, ce qui apporte aussi une bonne complémentarité entre réflexion et action.

Sonic Frontiers

En contrepartie de l'amélioration significative de l'expérience de combat, Sonic Frontiers sacrifie à peu près tout ce qui faisait le sel des autres jeux Sonic : aller vite dans des niveaux bien conçus quitte à les recommencer 50 fois pour claquer les scores. La quasi-totalité de votre temps de jeu d’environ 20h sera occupée à vous balader sur les îles, ce qui relève parfois de la misère. En effet, courir en ligne droite est impossible à cause de la topographie et autres obstacles naturels, mais même les rails installés un peu partout dans les airs ne vont pas forcément dans la direction qui vous intéresse et les emprunter pourra simplement vous faire perdre du temps. En plus de ça, autant mettre les pieds sur la table : Sonic ne va pas vite. Tenir la gâchette de droite vous permet d’utiliser un boost (et c’est obligatoire vu la vitesse ridicule de base du hérisson) qui reste relativement mou même après les améliorations. J’imagine que les développeurs ont dû faire des arbitrages compliqués entre le fait de ne pas pouvoir donner trop de vitesse à Sonic dans l’optique de pouvoir explorer le monde ouvert plus facilement, mais à ce moment-là, autant étendre les zones parcourables et y mettre moins d’obstacles, on aurait alors pu profiter d’une vitesse propre au héros sans dénaturer complètement ce qui a fait sa gloire d’antan.

Sonic Frontiers

Du coup, déplacer Sonic dans un monde ouvert est un défi, mais certains de ces éléments donnent l'impression que le développeur ne fait pas confiance au joueur et fera tout son possible pour l’empêcher de jouer comme il le souhaite. Et vous pouvez le constater en relevant à peu près n'importe quel défi : il y aura toujours une boîte de texte embêtante vous disant ce que vous devez faire pour y arriver, et cela concerne aussi bien les combats que les nombreux puzzles sur la carte. Avec une approche en monde ouvert, on aurait aimé voir quelque chose de plus permissif et libre ; mais non. Sonic Frontiers écume donc les poncifs des mondes ouverts dirigistes qui feraient transpirer le plus grand des fans d’Assassin’s Creed. On avait bon espoir pourtant, vu l’ambiance générale du titre qui rappelle fortement The Legend of Zelda : Breath of the Wild. C’est assez fou à écrire, mais Sonic Frontiers est teinté d’une couche de mélancolie sur le fond et sur la forme, de nombreux éléments rappelant le jeu de chez Nintendo. On pensera notamment aux reliques géantes qui sortent du sol, cette manière d’avoir implémenté de l’escalade, le côté épuré du design ou encore certaines pistes de la bande-son… Beaucoup d’éléments qui montrent bien une influence tout en restant très loin de la perfection de monde ouvert que représente encore aujourd’hui BOTW.

Sonic Frontiers

Au final, si la prise de risque et le souhait de montrer de l’innovation à la série m’a relativement réjoui, je reste assez perplexe de par l’exécution franchement maladroite de beaucoup de systèmes, mais également l’utilisation à outrance des poncifs éculés du genre pour faire de ce Frontiers un autre monde ouvert beaucoup trop contraignant. Fort heureusement, la bande-son originale signée, entre autres, par Ohtani Tomoya et Eguchi Takahito, a su réchauffer mon cœur, avec une vraie couleur à la musique entre les différentes îles et un ton tout particulièrement excité sur les niveaux du cyberespace, dans les portails.

Sonic Frontiers

Sonic Frontiers s’attaque au genre du monde ouvert avec pas mal d’idée en tête, mais en offrant une exécution assez maladroite. Si l’idée de se déplacer librement avec Sonic était accueillie à bras ouverts, c’est le monde qui aurait dû être mieux adapté plutôt que de construire un bac à sable rempli d’activités pas vraiment cohérentes et une topographie obligeant le légendaire hérisson à…ralentir. En voulant se libérer des contraintes fermées des niveaux en 2D, Sonic Frontiers s’enferme dans le genre des mondes ouverts dirigistes, à travers une progression menottée par des objectifs et des objets à trouver et oblige le joueur à répéter des boucles de gameplay qu’on a fini par comprendre au bout de deux heures de jeu. On saluera toutefois les nombreux rappels nostalgiques présents dans le jeu et notamment sa B.O. qui fait un formidable travail d’accompagnement.
22 novembre 2022 à 08h47

Par

Points positifs

  • Un monde ouvert pour Sonic, c’était une bonne idée
  • La B.O. est enthousiasmante
  • Une vraie envie d’innovation pour la série

Points négatifs

  • S’enferme dans les poncifs du monde ouvert dirigiste
  • Sonic est plus lent que d’habitude
  • Un level design un peu incohérent et pas super amusant à parcourir
  • Des caméras parfois capricieuses

Gribouillé par...

Lorris

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Fin limier du mot

Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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