Le titre prend place de nos jours, près de 40 ans après les événements du film original. Il n'est donc pas question de partir traquer de l'ectoplasme avec Veckman et compagnie, ces derniers étant désormais trop vieux pour ces conneries. Mais ce n'est pas pour autant que le titre fait table rase du passé. Ainsi, c'est avec plaisir que nous retrouvons Ray et Winston, les personnages campés par Dan Aykroyd et Ernie Hudson, sans parler de la mythique caserne du Flatiron Building, à laquelle vient se greffer une librairie occulte. Si la direction artistique va vers le cartoon, le titre est techniquement propre (sur son aspect visuel) et, beaucoup plus important, l'ambiance des films originaux est respectée. Les décors présents dans les films ont été reproduits à l'identique (ou presque), et c'est avec plaisir que l'on se replonge dans cet univers.
Tu l’aimes, mon canon à particules ?
A l’heure actuelle, le titre ne comporte qu’un seul mode de jeu et un hub dans lequel on peut personnaliser son avatar, son équipement, et faire avancer l’histoire. Le seul mode disponible, baptisé Hantise, consiste en une chasse au fantôme comme on en voit dans les films. Vous avez donc quatre chasseurs de fantômes, contrôlés par des joueurs, qui inspectent un bâtiment à la recherche d’un fantôme, pouvant lui aussi être incarné par un joueur. Pour mener à bien leur mission, ils disposent d’un détecteur qui les oriente vers l’ectoplasme si celui-ci se trouve à portée. Une fois la cible repérée, il est grand temps de sortir les fusils à protons pour prendre le fantôme dans votre flux et l’attirer dans le piège.
Le titre reproduit ici la méthode de capture montrée dans les films à l'identique. Sur le papier, c'est un banger de tous les diables... mais l'exécution manque cruellement de panache. Dans l'ensemble, les mouvements des personnages sont un peu lourds, ralentissant le rythme des parties. Sans parler du fait que le gameplay manque de précision par moments. Le meilleur exemple de cela étant le lancer des pièges : placer cet élément essentiel de la capture à l'endroit souhaité est une véritable gageure. Les chasseurs disposent aussi de gadgets supplémentaires, comme un grappin, des grenades ionisantes qui ralentissent les fantômes ou des radars plus précis que le détecteur de base. A l'exception du grappin, ces gadgets ne présentent que peu d'intérêt.
Viens combler ma brèche
Les chasseurs sont soumis à une contrainte de temps. En effet, ils doivent accomplir leur mission avant que le bâtiment ne soit complètement hanté, ce qui est précisément l'objectif du fantôme. Pour gagner du temps, ils peuvent rassurer les civils et les encourager à rester, via un QTE répétitif au possible car c'est toujours le même. Mais le plus important reste de détruire les brèches spectrales. Car tant qu'elles sont actives, le fantôme pourra sortir du piège, rendant sa capture inutile. Elles sont au nombre de trois et cachées dans des objets que vous trouverez à l'aide du détecteur. Si cette tâche vous paraît aisée, détrompez-vous, car la présence du fantôme dans les environs, faisant lui aussi réagir le détecteur, perturbera vos recherches. De plus, s'il constate que vous vous rapprochez trop d'une faille, il pourra la déplacer à l'autre bout de la map. La destruction de la brèche est une véritable tannée, ces fissures dans la réalité étant de gros sacs à PV. Même à quatre, il faut s'acharner (trop) longtemps dessus pour en venir à bout.
Toi, je vais t'engluer la face
Après quelques chasses au fantôme, le titre vous donne la possibilité, par une astuce scénaristique dont on se fout royalement, d'incarner le fantôme. Votre objectif est alors de faire flipper les civils présents sur la map, faisant ainsi grimper le taux de hantise. Une fois celui-ci à 100%, un compte à rebours s'enclenche, et si les chasseurs ne vous ont pas capturé avant qu'il atteigne zéro, vous avez gagné. Différents types de fantômes sont disponibles. Et s'ils partagent tous les mêmes compétences de base, comme la possibilité de posséder un objet, de créer des minions ou de se téléporter d'un bout à l'autre de la map à l'aide des brèches, ils ont tous des capacités distinctes qui les différencient. Comme vous pouvez vous en douter, jouer le fantôme demande ici de la jouer fine. Une confrontation directe avec les Ghostbusters tournera systématiquement à votre désavantage. Il faut donc se faire discret tout en terrorisant les civils. Ces deux facettes opposées du gameplay imposent au joueur fantôme de trouver un juste équilibre pour gagner la partie.
Coucou ! Tu veux voir ma... Map ?
L'un des gros points forts du jeu est les maps dont il dispose. Vastes et bien conçues, elles proposent de nombreux recoins et niveaux. Certaines sont carrément labyrinthiques. Bref, elles offrent le terrain idéal pour les jeux de cache-cache comme celui-ci. Qui plus est, elles proposent chacune un environnement bien spécifique, avec une quantité sympathique d'éléments à détruire. Le seul problème est qu'elles se comptent sur les doigts d'une main. Et c'est un problème de taille, tant on en fait vite le tour. Qui plus est, elles sont remplies de collectibles prenant la forme de champignons. Cela n'a l'air de rien, mais l'auteur de ces quelques lignes a passé suffisamment de parties à récolter ces résidus fongiques au lieu de jouer pour que cela soit gênant.
“On est venu, on l’a vu, et il l’a eu dans le cul !”
Dans le cas où votre vie serait de la merde et où vous n'auriez pas quatre amis avec qui jouer (ne vous suicidez pas tout de suite), les développeurs ont intégré des bots pour compléter vos parties. Et s'il n'y a rien de particulier à signaler côté fantôme, l'IA des Ghostbusters s'avère redoutable par moments. En effet, cette dernière a gagné un certain nombre de parties toute seule durant notre phase de test. Un nombre trop important pour être avouable.
Le titre souffre malheureusement de carences techniques. Ainsi, nous avons rencontré des bugs, comme des doublages qui disparaissent ou l'impossibilité de retrouver nos amis jouant depuis l'Epic Games Store. En parlant de ça, la version PC est très mal optimisée et ne permet pas de configurer les contrôles selon vos convenances. Mais le comble reste encore le fait qu'il propose un scénario auquel on ne participe pas. Juste après le tutoriel, le QG sera confronté à l'évasion d'un fantôme qui prendra possession de Winston, ce qui implique tout un tas de problématiques au fil de vos parties. Mais à ce moment-là, le jeu vous dit "t'inquiète, je gère" et vous renvoie tourner en rond sur la poignée de maps qu'il propose. Nous sommes dans un jeu vidéo. A quoi bon proposer une histoire si le joueur n’y participe pas ?