Un studio de renom et une licence prestigieuse. The Collective est le studio qui avait développé le très bon « Buffy » sur Xbox et le moteur graphique utilisé alors se révélait attractif. Tout commençait bien pour ce nouvel opus d’Indiana Jones sur console. Evidemment commandé par Lucas Arts, on ne pouvait s’attendre qu’à une association et un travail de qualité. Tout commençait donc bien pour ce nouvel opus d’Indiana Jones sur console. Dommage que le tout soit au final bâclé. Chronique d’une déception.
Indy catapulté une nouvelle fois en plein péril archéologique.
Indiana Jones et Lara Croft partagent une passion commune : la « weird archeology » : de traquenards truffés d’énigmes à de véritables manœuvres casse-cou, ces deux héros du cinéma opèrent dans le même domaine. Malheureusement pour Indy, les performances de Lucas Arts ces dernières années (Indiana Jones & the Fate of Atlantis et « La Machine Infernale ») relevaient de la déception et prenaient du retard face à l’attractivité de la série des Tomb Raider réalisés par Core Design. Il semblerait que Indy se pointe encore avec un léger retard face à sa charmante rivale car si ce nouvel épisode donne dans le Tomb Raider, le prochain titre mettant en scène Lara Croft se voit doté d’une refonte complète du concept et une intrigue à suspens. Une fois n’est pas coutume, Indy est envoyé en quête d’une mystérieuse relique chinoise divisée en trois artefacts par un tout aussi mystérieux commanditaire qui se révélera collaborer avec nos fatidiques ennemis les nazis. Notre héros arpentera du pays et foulera entre autres les contrées de Prague à Istanbul en passant par la muraille de Chine. Peu de surprise donc, l’histoire restant dangereusement proche de la trame récurrente des films. Pas de doute, à moins d’être fan du personnage, les mêmes lieux communs sont utilisés et provoquent une vraie lassitude au joueur.
Un gameplay tourmenté
La vidéo d’introduction plutôt mouvementée vous laisse entrevoir ce qu’Indy peut faire. Saut, nage, escalade, course, ce cher archéologue reste un athlète. Les deux premiers niveaux vous serviront de tutorial et vous pourrez ainsi vous familiariser avec les commandes. Ces dernières sont d’une précision correcte mais inégale et témoignent du manque de soin général du jeu. C’est toute une série de plate-formes et de prouesses acrobatiques qui animent les niveaux mais qui ont la fâcheuse tendance de se conclure en énigmes et autres leviers à déverrouiller pour débloquer la phase suivante. Là non plus, pas de quoi être comblé même si l’influence de la maniabilité de Buffy reste un point positif. Le parcours sans surprise ne laisse place qu’à très peu de liberté d’action et on décroche vite de l’intrigue peu convaincante par sa légèreté. Le combat demeure bien cadencé mais comporte aussi son lot de frustration : Indy conserve son fouet pour désarmer et traîner tandis que le corps à corps s’agrémente de quelques sympathiques combos. Sa route est jonchée d’objets variés à saisir comme machettes, pelles, chaises, tessons de bouteilles, C4 et autres armes à feu. Le système de visée vous laisse le choix : soit vous confiez la tâche à la console qui ciblera avec plus ou moins d’efficacité vos adversaires en risquant de vous ennuyer un peu, (cela sert au moins d’excuse quand on perd…) soit vous utilisez la 3ème personne qui reste peu précise voire impraticable sans un minimum d’expérience.
Une réalisation douteuse
On aborde le sujet le plus épineux : celui de la réalisation. Il faut l’admettre, le jeu ne fera pas date. Le moteur de jeu reste celui employé pour la réalisation de Buffy. Les graphismes présentent un aspect quelque peu vieillot et même en deçà de ceux de la « Tueuse » avec en prime de nombreux bugs : disparition de textures, problèmes de collision, ralentissement sont loin d’être rare et agacent rapidement. La modélisation d’Indiana Jones est cependant tout à fait réussie, celui-ci s’agrémentant de mouvements et d’attitudes gracieuses. En revanche, la définition des textures est passable et trahit là encore le manque d’application et l’économie.
Les décors sont inégaux, peu animés et souvent vides. L’ensemble donne un cachet sensiblement plat et démuni de reliefs. La gestion de la caméra est approximative et il n’est pas rare de mourir stupidement tant elle se révèle parfois peu maniable. Gros point noir, votre mort signifie que le niveau est à recommencer, le système ne permettant pas de sauvegarde en cours de partie. Si le combat reste peu évolué, l’IA réserve quelques surprises dans l’attitude des ennemis ; attaques groupées, embuscades, dissimulation parviennent à faire oublier (un peu…) les insuffisances du titre. Un bon point aussi pour les musiques qui respectent l’atmosphère aventureuse des films.