C'est donc dans un contexte fort peu glorieux que surgit de
Mortal Kombat : Shaolin Monks, qui a la dure tâche de renouer avec le passé, l'époque où les gens vantaient les mérites de la série, et surtout de faire oublier les derniers épisodes assez catastrophiques, que ce soit sur PSOne, PS2, Xbox ou GameCube.
Tu veux de la baston ? Va voir ailleurs si j'y suis
Pour frapper un grand coup,
Midway a carrément changé de style de jeu. Exit la baston classique et place au beat-them-all. Dès le début de
Mortal Kombat : Shaolin Monks, vous devrez choisir parmi deux personnages phares de la série, Liu Kang ou Kung Lao. Bien sûr, les caractéristiques de ces deux combattants ont été conservées depuis les précédents opus et à vous les boules de feu dévastratrices ou les lancers de chapeaux tranchants. Pour le coup, les attaques sont mêmes plus riches qu'avant, puisque vous gagnerez des points d'expérience au fil des combats qui vous permettront d'améliorer vos attaques : coups spéciaux, combos, Fatalities, etc. Si au début, ces upgrades sont les bienvenues, ces points d'expérience deviendront moins utiles par la suite, une fois que vous aurez obtenu tous les coups spéciaux. Pour débloquer certaines attaques (notamment des Fatalities), vous devrez trouver des gemmes rouges (ou âmes ? ou tout simplement des boules ? aucune idée, mais ça brille, c'est rond et ça flotte à quelques centimètres au-dessus du sol) placés à des endroits savamment choisis et rigoureusement planqués. Pour activer certains secrets, vous allez devoir louer une bande d'amis (ou du moins un seul) pour prendre votre seconde manette et vous aider à déclencher certains mécanismes. Le plus souvent, il s'agit de marcher tous les deux en même temps sur une dalle.

Fatalities à gogo
Pour accompagner vos premiers pas dans
Mortal Kombat : Shaolin Monks, les développeurs ont intégré un système de tutorial vous montrant quelques-uns des coups spéciaux, les mécanismes du jeu et surtout le nouveau système de Fatalities. Une jauge se remplira lorsque vous effectuerez des combos et dès qu'elle sera pleine, vous aurez la possibilité d'exécuter une Fatalitie. Vous pourrez alors à nouveau remplir la barre et ce, jusqu'à trois fois, ce qui vous donnera la possibilité d'exécuter jusqu'à trois Fatalities. Ou pas, mais nous y reviendrons. Pour les nouveaux venus, il s'agit d'une particularité de la série des
Mortal Kombat permettant de détruire un ennemi de la manière la plus gore qui soit. Désormais, il est possible de l'utiliser à tout moment, même si l'adversaire n'est pas K.O. Vous devrez alors exécuter une petite séquence composée de boutons et de touches fléchées et ainsi déclencher une animation avec du sang partout. Et accessoirement gagner plein de points d'expérience. Si vous avez rempli deux fois votre jauge, vous pourrez exécuter une Multalitie. Pour cela, il suffit d'appuyer sur le bouton servant à déclencher les Fatalities lorsque plusieurs ennemis sont autour de vous. Et après une séquence à composer, vous pourrez alors tuer plusieurs monstres d'un coup. Et enfin, avec trois jauges, vous pourrez lancer une Brutalitie, qui transformera votre personnage en tueur sanguinaire pendant un temps limité, vous permettant de tuer tous les méchants à coup de tirs mortels.
Fais demi-tour
Si ce système de Fatalities et cette palette impressionnante de coups est un atout indéniable pour
Mortal Kombat : Shaolin Monks, il n'en est pas de même pour les petites séquences réflexion qui permettent de souffler entre deux assauts ennemis. Pour vous aider au début, vous pourrez afficher une carte avec des petites clés vous montrant où une action spéciale doit être commise. Il s'agit le plus souvent de projeter un adversaire sur des pics ou un objet particulier.. Plus loin dans le jeu, vous devrez improviser et deviner où sont cachés ces mécanismes à déclencher. Cela donne parfois lieu à de longues minutes d'errance dans les niveaux et cela casse le rythme. Parfois ça a même tendance à frustrer, car les checkpoints (seul moyen de sauvegarder la partie) sont positionnés un peu n'importe comment mais surtout pas à intervalle régulier. Evitez donc d'y jouer si vous devez éteindre la console avant telle heure, cela vous évitera de mauvaises surprises. Pour compliquer un peu la chose, il est possible de revenir en arrière pour découvrir des passages secrets, ou tout simplement pour continuer le jeu. D'ailleurs, les développeurs ont été malins car certains passages (pourtant obligatoires) ne sont accessibles qu'après avoir acquis certaines compétences, comme le poing Konkasseur (les développeurs ont gardé leur manie des noms ridicules). Vous devrez ainsi revenir sur vos pas pour poursuivre votre aventure, et ainsi casser à nouveau la tête de tous les monstres que vous veniez de dézinguer à coup de bourre-pifs bien placés. Mais on ne crachera pas dessus, car la durée de vie est honnête : comptez environ une dizaine d'heures pour en arriver à bout. Notez que la rejouabilité est assez bonne puisqu'il est possible de faire le jeu avec quatre personnages différents (les deux disponibles dès le début, plus deux autres à débloquer, sans compter les missions avec le mystérieux Smoke).

Au final
Côté technique,
Mortal Kombat : Shaolin Monks ne s'en sort pas trop mal. Tout tourne de manière très fluide et les animations sont assez réussies. Les décors sont assez variés même si l'on reste dans un style assez alternant Asie médieval et décors infernaux. Les gentils et les méchants (ben oui... on est dans un beat-them-all tout con) sont bien modélisés, mais toutefois, rien n'est transcendant. C'est bien fait, c'est tout.
Nous sommes en présence d'une excellente surprise, qui remonte avec brio le niveau d'une série qui n'a fait que se dégrader avec le temps. A l'instar d'un
Resident Evil 4 qui a su rompre avec ses prédécesseurs, ce
Mortal Kombat : Shaolin Monks offre aux joueurs une nouvelle expérience en incarnant ses héros favoris. Toutefois, il ne faut pas oublier que le jeu finit par être répétitif, comme tout beat-them-all qui se respecte, car il ne se renouvelle plus assez, passé la seconde moitié de l'aventure. De temps en temps vous changerez de décor, vous aurez de nouveaux monstres à affronter et quelques boss à battre, issus de l'univers bien connu des
Mortal Kombat. Le scénario, quant à lui, aurait pu être un peu plus travaillé, même s'il s'agit forcément du meilleur de la série, cut-scenes avec dialogues oblige. Enfin, on peut noter ces petits problèmes de checkpoints mal placés et des énigmes inintéressantes. Malgré tout, il serait dommage que les bourrins passent à côté, et cet épisode montre une fois de plus qu'une série peut évoluer dans le bon sens lorsque les développeurs tentent quelques écarts par rapport à l'esprit originel, tout comme
Resident Evil voire
Burnout.