Les bonnes marmites font les bons breuvages. Et bien il semblerait que la marmite à l'origine de la première trilogie de La Guerre des Etoiles ait un peu trop servi, ou pire qu'elle soit trouée. Edité par Eidos, ce nouveau soft ne manquera pas de se faire remarquer déjà par son concept aussi innovant que risible qu'est l'adaptation LEGO d'une saga à la base mythique à l'odeur plus moisie aujourd'hui. C'est d'ailleurs à une poignée de semaines de la sortie de l'ultime épisode de la série qu'on nous sort une pelletée de nouveaux titres comme ce sympathique Republic Commando, un jeu réchauffé sur un certain Rainbow 6 ou encore une suite d'anthologie que fut Knights Of the Old Republic 2 : The Sith Lord, un scénario puant, un gameplay inodore et des personnages sans charisme. Bref, il était temps de relever le niveau et je l'indique tout de suite, c'est loin d'être fait, malgré de nombreux efforts.
I'm your father
Le concept général du jeu est plutôt simple : c'est un jeu d'aventure dans lequel on incarne la quasi-totalité des personnages du côté du bien pendant les épisodes I, II, et III (le 4ème étant un épisode caché). Rien de bien compliqué dans le fond, et c'est d'ailleurs pareil sur tous les plans. Le menu principal du jeu, qui s'ouvre avec le thème musical phare de John Williams, n'inclue pas comme dans tout le jeu un maniement de la souris. En effet, une fois lancé le jeu se jouera exclusivement à l'aide de votre clavier, petit point noir sur la figure jusque là uniforme du soft. Et bien appuyons sur le bouton "Nouvelle Partie" histoire de voir jusqu'où les developpeurs ont osé aller dans la provocation pour les fans du genre (s'il y en a). On se retrouve après un chargement presque instantané dans un bar, qui fera office de lieu de sélection des missions, dans lequel on peut déjà commencer à bouger son petit Jedi. On manie dès le début Qui gon jinn et son apprenti l'illustre Obi Wan et évidemment, seule une porte est ouverte donc en route vers l'épisode 1.
We got Deathstar
Ne riez pas tout de suite, s'il vous plaît. Le traditionnel petit texte en diagonale s'affiche une fois la partie lancée et résume brièvement la situation... très brièvement. Au lieu d'en voir 4 ou 5 paragraphes, ici c'est en deux phrases qu'on résume un épisode et hop, on est parti. Ceci n'est qu'un large témoignage de ce que les developpeurs ont négligé tout au long du jeu : le scénario. A chaque début de mission, on ne reçoit aucun renseignement, aucun objectif, c'est à nous de nous débrouiller pour trouver le chemin. Bien qu'il n'existe qu'un seul moyen de finir un niveau, cette tare n'est vraiment pas pour l'honneur d'un jeu supposé être adapté d'un film, et encore moins d'un film qui fonctionne plutôt bien (le terme pompe à fric n'aura rien à faire dans un test). Passons. Relevons un peu l'estime qu'on aurait pu avoir de Traveller's Tale : L'accent est donné majoritairement sur l'humour dans les petites séquences animées tout au long des missions. Plutôt que de théoriser un humour contestable, je vous en donne un exemple : Au moment de sauver la princesse Amidala d'une escouade de droïdes, Qui Gon Jinn descend sabre laser au poing et les zigouille tous pendant qu'Obi Wan s'évertue en vain à faire fonctionner le sien, et une fois la bataille terminée, Obi Wan débarque tout sourire avec son sabre laser allumé. Bref, à moins d'être drôle, c'est au moins divertissant au début, voilà un petit vent de fraîcheur sur une histoire qu'on commençait déjà à bien connaître.
Vous pouvez rire
Je garde le meilleur pour maintenant : l'aspect graphique du soft. Ah qu'elles sont loin les surprises d'un Knights of the Old Republic premier du nom ou la beauté d'un Rogue Leader, non, oubliez tout ceci sinon vous risquerez une rupture d'anevrisme léthale sur les premières images. C'est tout simple, tout est fait en LEGO : les personnages, les véhicules, les décors TOUT est réalisé avec ces petits cubes de plastique, de la même manière que votre vieux bateau-pirate qui prends la poussière dans le grenier (ou dans votre chambre, auquel cas je vous annonce que vous avez 6 ans et demi). Esthétiquement, ce n'est forcément pas du dernier cri et j'espère que ce rictus déformé d'hilarité qui siègera sur votre visage ne s'arrêtera qu'une fois les premiers combats engagés. A défaut de mettre du plastique partout, l'animation est très fluide, les combats agréables à l'oeil et les quelques effets de lumières ne font pas honte à ce jeu finalement sans grandes prétentions. On s'y habitue même au bout d'un moment, et j'aurais plutôt tendance à vous dire une fois le jeu fini (voir plus bas) que j'aime bien cette forme simple de graphismes, qui fait totalement changer de dimension ce jeu des autres qui se veulent de plus en plus réalistes. Un défaut ou un atout? Tout dépend de votre capacité d'adaptation et de dire "Non" à une uniformisation du graphisme (même si
LEGO Star Wars : Le Jeu Vidéo n'est pas la seule alternative à ça).
Rwoar, bziou et autres onomatopées
D'un point de vue sonore, les studios Skywalker Sound sont comme d'habitude impeccables et maîtrisent à la perfection leur sujet, pas de problème à ce niveau. Par contre en ce qui concerne la durée de vie... hum alors là il y a de quoi râler. J'ai fini le jeu tout seul, en 4 heures chrono, et re-fini en 2 heures avec un ami. Ahhh mais j'oubliais : il suffit d'appuyer sur F2 pour qu'un deuxième joueur prenne place sur le clavier et c'est reparti. Evidemment la difficulté s'en ressent et on aura plutôt tendance à tout débloquer vite fait en duo. Les petites pièces de constructions que l'on ramasse au fur et à mesure des niveaux permettront à la fin de celui-ci de construire des véhicules propres à la série histoire et d'en faire une collec' après. Marrant hein? Il y en a même un ultime qui se débloque en attrapant toutes les pièces dans tous les niveaux, mais je n'y suis pas encore parvenu et l'envie est loin d'être là vu le manque d'interêt que cela suscite en tout joueur avide de récompense (que je suis). Un dernier point sur les petits jeux alternatifs : certains chapitres ne se dérouleront pas à pied mais à bord de certains véhicules, en fonction du scénario. Notons la traditionnelle course de modules, énervante à l'extrême ou encore le petit passage en barge des guerres cloniques, celle-ci beaucoup plus sympathique.