Test : Call of Cthulhu : Dark Corners of the Earth - Xbox

Call of Cthulhu : Dark Corners of the Earth - Xbox
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S'il en est un qu'on attendait depuis des lustres, c'est bien lui. Mais enfin la rumeur devient réalité, et nous pouvons désormais tous le hurler. Oui, le voilà ! DUKE NUKEM FOREVER ! ... Ah non. Désolé pour cet erratum, il s'agit en réalité de Call of Cthulhu : Dark Corners of the Earth, le jeu de psycho-trouille qui fait -lui aussi- parler de lui depuis un peu plus de 5 ans.
Le choc a été brutal. D'habitude on ménage un peu plus le public, on le fait mariner, le berçant de douces promesses toujours avortées pour nous sortir un Vaporware avec un grand V dans les règles de l'art. Mais ici, rien. L'année dernière, Bethesda reprenait le projet, le confiait à un studio subalterne et une poignée de mois plus tard, nous pond le jeu, avec un boîtier et même un manuel. Epoustouflant. Le seul hic, c'est que développer si vite un projet qui date de si longtemps risque -et c'aurait pu être le cas- de foutre en l'air une partie du jeu.

Etape 1 : trouver une idée

Aux origines du titre, il y a une nouvelle de Howard P. Lovecraft, célèbre noveliste de fantastique dont l'oeuvre fascine encore et toujours les générations par sa noirceur et la terreur qu'elle inspire. Le concept était tout trouvé : faire d'une nouvelle aux droits bons marché un succès vidéo-ludique avec un maximum de travail sur l'ambiance, qui serait à priori digne de son père. L'ambiance. Voilà le maître-mot de Call of Cthulhu, dont la réalisation bien que contestable nous plonge dans un univers dont on ne ressortira que transformé.

Pas frais mon poisson?

Jack Walters est un détective privé de premier ordre en cette année 1922. Il est pourtant un pensionnaire de longue date à l'asile psychiatrique d'Arkham, petite ville de la Nouvelle-Orléans, et se suicide après avoir écrit de son sang le symbole qui devrait protéger son âme des forces obscures qui se massent à tout autour de son être. Evidemment, on ne jouera pas un revenant, allez zou, Flashback! Ce bon Jack (on peut se tutoyer maintenant qu'on se connaît) a été atteint d'une sorte de choc psychique, qui lui a valu 6 ans d'amnésie mais pas d'inactivité et un précédent séjour à l'asile. Le revoilà libre de lui-même et du service hospitalier et directement replongé dans une affaire de disparition, celle de Brian Burnham, habitant d'Innsmouth. Cette ville portuaire n'a de mélodieux que son horloge rouillée. Les embruns sont épais et sales, la population est difforme est étrangement hostile aux étrangers et ce qu'on peut voir entre les pierres des murs branlants est dangereux. Rapidement Jack Walters se retrouve confronté à un mur de négationistes -les habitants eux-mêmes, comme s(ils avaient quelque chose à cacher- arguant en faveur de l'accident. Et si les documents prouvant que des centaines de personnes avaient péries il y a 40 ans montrent le contraire, il suffira de peu de temps pour notre héros pour se retrouver avec l'intégralité de la ville à ses trousse dont la populace se révèle adoratrice d'un culte démoniaque, hors du commun et dépassant toutes les sphères de l'imagination qu'aucun être humain pourrait concevoir.

RocketJump=False

Le jeu de la même manière qu'un FPS bourrin et sanglant, sauf qu'ici le premier quart du jeu nous empêche de posséder une arme (commme si on trouvait des miniguns par terre dans la vraie vie. Non, on trouve jamais mieux qu'un Laptot Gun) ce qui nous prive de l'option : je me bat pour vivre. Il faudra donc tout d'abord fuir quand la situation sera menaçante. L'innovation vient déjà du rendu graphique du jeu, travaillé à l'extrême pour un effet de cinéma de série B antidaté saisissant. Bien que tout ne soit pas d'une beauté époustouflante, les teintes sombres et ténébreuses du jeu offrent un regard nouveau sur le décor, et ça, peu de jeux sont en mesure de le faire. Mieux encore, aucune information n'est consignée à l'écran. L'absence de HUD renforce le réalisme de la prise en main, où l'on est directement dans la tête du personnage : on verra donc ses mains ouvrir des portes où enclencher des leviers. Tout ceci participe à l'identification du joueur au héros et comme on s'en doute, à lui faire ressentir le stress, l'angoisse et surtout les traumatismes qui se manifestent par des hallucinations, des voix ou des flashs. Pas de chances pour les accros de l'action bruyante, le peu de fusillades qu'il y a sont largement au détriment du joueur, toujours peu fourni en munitions et surtout en santé -a moins que vous ne jouiez dans le premier mode de difficulté, auquel cas vous êtes des pleutres-. Eh oui, Jack n'est pas une brute et une rafale de balle encaissée peut conduire tout droit à la tombe si elle reste négligée. Il faut ainsi gérer ses blessures, se faire des attelles quand le membre est brisé, stopper des hémorragies... le tout en quelque clicks mais bon n'est pas chirurgien de fortune qui veut.

Schplick

L'ambiance sonore se veut irréprochable et elle l'est. Plus flippant et intriguant, impossible. Même la voix du premier ivrogne croisé en ville nous laisse béats. Elle fait la synthèse de tout le travail précédemment cité, celui de l'horreur paralysante qui se conjugue entre les graphismes, le scénario et une mise en scène -bien qu'un peu scriptée- bien pensée. Reste quelques passages saoulants, comme un moment où des ennemis réapparaissent sans raison, où d'autres où les boss sont définitivement trop cons. Malgré une durée de vie pauvre si l'on exclue la possibilité de recommencer dans des niveaux de difficultés plus élevés, on retiendra quelques passages mémorables du jeu qui mettent dans un état de stress tellement puissant qu'il sera parfois pénible d'essayer de jouer. Ceux qui auront été bloqués à la mission "L'attaque des hommes-poissons" se reconnaîtront.
Une bonne surprise pour cet ex-vaporware qui sort enfin de l'ombre et qui offre une expérience de jeu tout à fait unique, supporté par le fait que sa durée de vie ne permet pas au joueur de se lasser. Le tout pour 30€. Et avec ça je vous fais un paquet cadeau ?
02 mai 2006 à 16h17

Par

Points positifs

  • Stressant
  • Terrifiant
  • L'horreur de HPL bien adaptée
  • Du bon scénario donc

Points négatifs

  • Une bonne dizaine d'heures pour en venir à bout
  • Un petit passage débile où ça respawn n'importe comment
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