Commençons par les sujets qui fâchent : les graphismes. Nous le savons depuis un moment maintenant, le jeu ne sera pas aussi beau que ce qui nous avait été présenté initialement. Ce sont surtout les personnages qui font les frais de ce downgrade, certains pouvant être hideux.
Manhattan aussi en a un peu souffert, le titre étant moins généreux en termes de détails. Pour le reste, New York reste une ville sublime et vivante, malgré les événements relatés dans le jeu. Les réfections dans les flaques d’eau sont réalistes, et il en est de même pour celles des vitres. Cependant, il est compliqué de distinguer ce qui se trouve dans ces reflets. C’est certainement du cache misère, mais en l’état, l’effet reste convaincant, bien plus que dans Watch Dogs.
Sinon, vous retrouverez bien sûr quelques bugs d’affichage, comme des tags “décollés” du mur sur lequel ils sont censés être, mais rien de bien méchant. Ce sont des broutilles par rapport à la masse de travail abattue pour retranscrire ce New York dévasté par l’épidémie.
Moi sauver toi
Pour replacer le contexte, vous incarnez ici un agent dormant de la fameuse division, qui est censée devenir active dans les situations d’extrême urgence pour maintenir (ou rétablir) un semblant d’ordre tout en protégeant les citoyens, comme lors d’une épidémie qui ravage New York par exemple. En gros vous devez sauver le monde. Si ce pitch est des plus classiques dans l’univers des jeux vidéo, ce n’est pas forcément gênant ici. Après tout, le versant vidéo-ludique de la licence Tom Clancy n’est pas connu pour l’originalité ou la finesse de ses scénarios.
Ce qui est plus embêtant, ce sont les tentatives pataudes d’humour. L’envie de Massive Entertainment de ne pas trop se prendre au sérieux est louable. Mais ici, cela ne passe pas. La raison de cet échec est simple : ils en ont trop fait. Leur idée, ayant pour principe de donner une personnalité originale aux agents de liaison des différentes planques, n’était pas mauvaise à la base. Mais l’exécution est des plus maladroite. Si bien que nous avons droit à des caricatures au final. Cette remarque est valable pour tous les personnages, mais c’est vraiment pour les agents de liaison que c’est le plus flagrant.
Autrement, malgré des personnages vides, l’histoire de The Division se laisse suivre sans déplaisir, le jeu offrant son lot d’instants de bravoure. Et si le final laisse plein de questions sans réponse, cela ouvre la voie pour une suite ou une extension digne de ce nom. Espérons qu’Ubisoft n’abuse pas de ce filon.
Côté gameplay, The Division est un TPS auquel des éléments de rpg ont été greffés. Un système de couverture similaire à celui de Ghost Recon Future Soldier a été implémenté, et son utilisation est primordiale à votre survie. En effet, dans le cas où vous auriez la mauvaise idée de rester à découvert, votre espérance de vie n’excéderait pas les deux minutes. Les ennemis visent bien, et votre jauge de santé baisse à une vitesse alarmante. Cet état de fait a pour conséquence de forcer le(s) joueur(s) à bien évaluer les forces en présence avant de passer à l’action. On ne fonce pas dans le tas ici, mais on observe et on met une tactique en place avant d’agir.
Bien sûr, vous avez toujours la possibilité de vous en sortir en la jouant comme un bourrin, mais c’est plus compliqué. Notamment parce que la composante rpg du titre est bel et bien là, difficile à ignorer. Comprenez par là que les dégâts que vous infligez ici dépendent des statistiques de votre arme, ainsi que de celles de votre cible. Si bien qu’il faut souvent vider un chargeur entier sur un ennemi pour le tuer. Ce qui laisse le temps à ses petits camarades pour vous contourner si vous n’y prenez pas garde.
Qui plus est, les ennemis ne vous laisseront que peu de répit, vous noyant sous un feu nourri. Mais ils sont également très mobiles et, la plupart du temps, malins dans leur déploiement. Ceci étant dit, nous avons encore régulièrement affaire à des mobs qui restent plantés devant nous, à découvert. Ils nous tirent dessus, certes, mais il n’empêche que c’est particulièrement bête de s’exposer comme cela.
En ce qui concerne l’arsenal, il est plutôt bien fourni, allant du pistolet à la mitrailleuse légère. Certains regretteront l’absence d’armes plus massives, comme les lance-roquettes, mais nous sommes bien obligés d’admettre que ce type d’artillerie n’a pas vraiment sa place dans le jeu tel qu’il se présente aujourd’hui.
Pour le reste, les armes procurent un bon feeling, chacune ayant ses petites spécificités. Qui plus est, elles sont toutes modables, à l’exception de certains pistolets. L’air de rien, l’application des mods change complètement la donne, transformant une arme moyenne en engin de mort implacable.
Depuis son annonce, The Division est présenté comme un MMORPG. C’est donc sans surprise que nous retrouvons un système d’expérience et de level-up. Si le fait de monter en niveaux ne gonflera pas les statistiques de votre personnage, cela lui permettra en revanche d’utiliser de l’équipement de meilleure qualité. Et c’est de ce dernier que vos statistiques dépendent.
Votre personnage a trois compétences pouvant évoluer : armes à feu, endurance et technologie. La première détermine l’efficacité de vos armes, influant sur leur DPS. La seconde agit sur votre santé maximale, tandis que la dernière influence l’efficacité de vos compétences. Avoir un bon équipement est donc indispensable pour vous en sortir dans le jeu.
Vous avez plusieurs manières d’obtenir cet équipement. La première, et la plus fréquemment utilisée, est le loot. Vous pourrez récupérer armes et protections sur les (très nombreux) cadavres de vos ennemis. Vous avez également la possibilité de les acheter ou de les fabriquer. Enfin, notez qu’à la manière d’un Diablo, les pièces d’équipement ont, en plus d’un niveau, une qualité indiquée par un code couleur et influant grandement sur ses statistiques.
Une autre façon de faire évoluer son personnage est d’améliorer votre base d’opération. Celle-ci se situe dans un bureau de poste au centre de Manhattan. Lorsque vous y pénétrez pour la première fois, elle est en ruine. Il vous appartiendra donc de remettre en état les trois ailes (médicale, technologique et sécurité) qu’elle comporte. Chacune de ces améliorations vous permettra de débloquer une compétence, ainsi que des talents et des bonus. Les compétences peuvent être modifiées en débloquant des mods, toujours via l’amélioration de votre base d’opération. Les talents et bonus sont des compétences passives. Si vous ne pouvez utiliser que 4 talents simultanément au maximum, tous les bonus débloqués sont actifs.
Cette base d’opération vous permet aussi de refaire le plein de munitions et de quêtes secondaires. Vous y trouverez, comme dans toutes les planques disponibles dans le jeu, un cartes de la zone révélant l’emplacement des rencontres. Ce sont des mini-missions vous permettant d’engranger rapidement de l’expérience, mais surtout d’obtenir le ravitaillement nécessaire à l’amélioration de votre base, et donc de votre personnage. L’agent de liaison vous donnera, quant à lui, une série de missions secondaires.
Bienvenue dans la Dark Zone… Ou pas.
En plus de ce PvE bien fourni, The Division propose bien évidemment du PvP, enfin presque, et c’est dans la Dark Zone que cela se passe. C’est “presque” du PvP car ici, rien ne force les joueurs à s’entretuer. De loin, cela ressemble même beaucoup au reste du jeu. C'est juste un autre quartier de New York à visiter, seul ou à plusieurs. Notez que nous vous conseillons fortement de ne pas vous y aventurer seul, la difficulté étant largement revue à la hausse dans ce secteur du jeu. Cependant, en y regardant de plus près, on se rend vite compte que la Dark Zone a ses propres règles, sa propre économie et un système d’expérience dédié.
L’expérience accumulée dans cette partie du jeu vous fera monter en “grade Dark Zone”. Plus votre grade est élevé, meilleurs seront les objets que vous aurez la possibilité d'acheter aux marchands qui y officient. Sachant que c’est dans la Dark Zone que vous trouverez le meilleur équipement, vous comprenez l’intérêt d’y aller régulièrement.
Concernant le loot que vous récupérez là-bas, sachez que vous ne pouvez pas l’emmener hors de la Dark Zone aussi facilement. Il vous faudra d’abord l’extraire sur l'une des zones dédiée, avant de le récupérer dans l'une des planques. Mais ce faisant, vous deviendrez une cible, que cela soit pour les NPC ou les joueurs malintentionnés. Mais en étant malin (en se cachant comme une lopette en fait), il est possible de limiter le conflit, jusqu’à l’éviter complètement.
Le niveau de difficulté dans la Dark Zone étant ce qu’il est, la tendance est plutôt à l’entraide entre les joueurs. Mais si, malgré cela, vous décidez quand même de jouer les gros bâtards, sachez qu’au premier joueur tué, le statut d’agent renégat vous sera attribué, et qu’une prime sera mise sur votre tête. Vous, et votre équipe, deviendrez une cible pour tous les joueurs que vous croiserez. Au fur et à mesure que vous assassinez des joueurs, votre rang d’agent renégat augmente, tout comme la prime. Et une fois le rang maximum atteint, votre position devient visible pour tous les joueurs présents dans la zone, faisant de vous une cible pour chacun d’entre eux. Survivre en tant qu’agent renégat est un vrai défi. Si bien que le tenter seul relève du suicide.