Avant toute chose, précisons qu'il est très important, pour ne pas dire quasiment obligatoire, d'avoir vu le film d'animation
Kingsglaive : Final Fantasy XV avant de se lancer dans ce
Final Fantasy XV, autrefois connu sous le nom de
Final Fantasy : Versus XII. Pourquoi ? Car il permet d'assister de très près à la prise d'Insomnia et à la mort du roi Regis. Dans le jeu, ces événements ne sont que survolés puisque Noctis et ses trois amis ne se trouvent pas sur place pendant la déclaration de guerre de l'Empire. Et puisque le joueur suit ce petit quatuor, forcément... Le nouveau titre de
Square Enix propose donc de suivre le prince dans sa quête initiatique, son but étant non seulement de retrouver sa promise, Lunafreya, mais également de reprendre la couronne qui lui revient de droit. A bord de la Régalia - sa voiture de sport - il va parcourir le monde en compagnie de sa garde rapprochée, Ignis, Prompto et Gladiolus. Impossible toutefois d'en dire beaucoup plus sans spoiler l'histoire, d'autant plus que le scénario représente toujours le point central d'un RPG, et à plus forte raison d'un
Final Fantasy. La narration de cet épisode est toutefois différente de celles des autres, et ce pour deux raisons principales. En premier lieu parce que l'histoire est finalement assez courte, vingt petites heures étant suffisantes pour en venir à bout.
Final Fantasy : Brotherhood
Mais aussi, et surtout, parce qu'elle est divisée en deux, histoire de coïncider avec la structure voulue par
Square Enix.
Final Fantasy XV se divise en effet en deux parties : la première lâchant le joueur dans un vaste open-world, la seconde le plaçant sur des rails, le forçant à une progression bien plus linéaire. Deux styles qui ne peuvent pas proposer la même technique de narration, ce qui se vérifie ici. La première partie permet ainsi de faire doucement connaissance avec le background du titre, les différents personnages, le monde... Bref, une narration progressant en fonction de la vitesse du joueur. La seconde partie ne lui laisse toutefois pas le choix, la progression de l'histoire passant la vitesse supérieure. Malheureusement, ce côté n'est vraiment pas maîtrisé, la faute à de grosses incohérences, des personnages qui passent à la trappe, un gros manque de détails au niveau de certains sujets, des banalités et clichés en pagaille, des ellipses ou encore une overdose de cut-scenes venant clairement casser la liberté offerte dans l'open-world. A l'heure où nous écrivons ces lignes,
Square Enix a annoncé le développement d'un patch venant corriger quelque peu ces gros soucis de narration, notamment en rajoutant des cinématiques dans l'un des derniers chapitres. Un bon pas en avant, même si l'on ne peut que regretter que le boulot n'ait pas été peaufiné en amont, d'autant plus que cette histoire avait réellement du potentiel et qu'elle se retrouve donc un peu gâchée... Il n'y a en revanche pas grand-chose à dire au niveau du doublage qui s'avère être de très bonne qualité, et ce en VO comme en VF. Sachant que les héros discutent très souvent entre eux, le contraire aurait été passablement catastrophique.
Délaissant les systèmes de combat des autres
Final Fantasy, cet épisode mise tout sur l'action et fait la part belle aux combos. Le joueur contrôle donc Noctis et se retrouve épaulé par ses trois amis, dirigés pour leur part par une I.A. globalement convaincante (même s'il faut parfois attendre un moment avant qu'elle daigne aller soigner un personnage mal en point). Pouvant s'équiper de plusieurs armes (sans parler des armes fantômes), tels qu'une épée ou une lance, le héros dispose d'un panel de coups spécifiques à chacune, histoire de pouvoir faire face à toute éventualité. Il a également la possibilité d'esquiver, ce qui puise tout de même assez rapidement dans sa jauge de PM, ainsi que de se mettre en garde et, si le timing est bon, d'asséner une contre-attaque dévastatrice. Bref, il y a de quoi se faire plaisir durant les combats et c'est un vrai plaisir de croiser le fer, d'autant plus que les autres personnages sont souvent mis à profit avec des coups spéciaux très puissants, à condition que la jauge nécessaire soit remplie. Pouvant paraître bourrin au premier abord, le système de combat de ce
Final Fantasy XV est donc bien plus tactique qu'il n'y paraît et devient de plus en plus pointu au fur et à mesure de la progression dans l'histoire. La magie est également de la partie, mais moins importante que dans les autres épisodes, tout comme les invocations : ici, il est question de ramasser de l'essence élémentaire (glace, feu...) puis de l'utiliser pour créer des sortes de bombes. Clairement en retrait, cette magie ne représente finalement pas grand intérêt malheureusement.
True Bromance
Quoi qu'il en soit, toutes ces aptitudes peuvent être améliorées via une sorte de système de sphérier divisé en différentes catégories dans lesquelles il s'agit d'attribuer des points de compétences : actions, soutien, loisirs, etc. Un élément à ne surtout pas mettre de côté puisqu'il permet de débloquer toujours plus de bonus bienvenus, comme la possibilité d'esquiver en utilisant moins de PM ou encore en augmentant l'endurance d'un personnage. Les points d'expérience sont bien entendu tout aussi importants, puisqu'ils permettent de gagner des niveaux. Néanmoins, ce
Final Fantasy XV tente ici un système un peu différent, à savoir que les points ne sont donnés que lorsque l'équipe va se coucher, que ce soit en faisant du camping sauvage ou en louant une chambre dans une auberge. Si ce second choix se fait en échange de Gils, l'argent local, il permet toutefois de s'offrir un petit bonus d'XP. A l'inverse, le camping est gratuit mais propose lui aussi un petit bonus, à savoir un boost de stats grâce à la nourriture d'Ignis. Dans tous les cas, il n'est pas conseillé de se balader en forêt la nuit puisque des créatures surpuissantes, les Daemons, en profitent pour montrer le bout de le nez... et surtout leurs niveaux bien supérieurs à ceux des membres de l'équipe. Surprenant au premier abord, ce système d'expérience passe finalement plutôt bien, d'autant plus qu'il n'est pas vraiment pénalisant puisque le joueur doit souvent envoyer ses combattants au lit.
Ces fameux points d'expérience, tout comme l'argent d'ailleurs, se grappillent à la fin de chaque quête. En dehors des missions obligatoires, puisque faisant partie du scénario, il y a un bon paquet de quêtes annexes. Divisées en deux catégories, elles peuvent prendre la forme de demandes faites par des PNJ (visibles sur la map) ou de contrats de chasse. Extrêmement nombreuses, elles lassent finalement assez vite, la faute à une trop grande répétitivité et surtout à un intérêt limité : aller chercher tel objet et tuer tel monstre... On a déjà vu plus passionnant. Dans tous les cas, se rendre sur place peut prendre plus ou moins de temps, et il s'agit donc d'utiliser un moyen de locomotion adéquat. Il peut ainsi s'agir des Chocobos, qui permettent de couper à travers champs mais qui obligent le joueur à débourser quelques Gils à chaque fois qu'il veut en emprunter, ou alors de la Régalia. Ne vous attendez toutefois pas à de la grande conduite, car la voiture se trouve sur des rails et il est donc impossible de se détourner de la route. Ce qui est dommage, car ce système ne donne vraiment pas envie de prendre le volant. D'ailleurs, les développeurs ont pensé à cette éventualité puisqu'il est tout à fait possible de laisser le volant à quelqu'un d'autre... De quoi permettre au joueur de profiter du paysage ou, mieux, de dépenser quelques piécettes dans le magasin disponible dans les menus. C'est toujours ça de pris.
On s'était dit rendez-vous dans... ben pas aussi longtemps, en fait
Ce qui est en revanche bien plus convaincant, c'est l'univers dans lequel se déroule ce
Final Fantasy XV. S'il est dommage de voir que l'open-world se montre finalement assez vide, les vraies villes étant assez peu nombreuses, ce dernier n'en est pas moins un véritable plaisir pour les yeux. Les environnements, variés et fourmillant de détails, regorgent de vie : il n'est en effet pas rare de croiser là des animaux se courser, ici des bestioles venant s'hydrater, là encore des passants faisant leur marché... Les donjons, malheureusement assez rares, sont également très bien construits et ont le bon goût de ne pas faire tourner le joueur en boucle pendant des heures. La réalisation y est d'ailleurs pour beaucoup, avec une distance d'affichage plus que correcte, des effets d'ombres et de lumières réussis, des petits détails apportant de la vie au tout (le vent dans les plumes d'un Chocobo, par exemple), des musiques franchement jouissives (sans parler de quelques passages épiques) et une caméra globalement satisfaisante. Évidemment, tout n'est pas non plus tout rose, puisque l'on peut également noter un certain manque de lisibilité dans les affrontements lorsqu'un peu trop d'ennemis sont présents, des temps de chargement relativement interminables entre deux chapitres, un aliasing prononcé sur les cheveux des personnages ou encore des choix par-ci par-là relativement douteux et / ou d'un autre temps. Sérieusement, qui a eu l'idée d'attribuer au même bouton les sauts et les actions avec l'environnement ?