, un petit platformer 2D à l’esthétique bien marquée. Le jeu oscillait entre exploration, énigmes et morts pas franchement enviables, le tout avec une réussite insolente. Le message envoyé avec
est sorti depuis quelques jours maintenant. Et, avec lui, est venu le temps de la confirmation.
Mon doux cauchemar
Si le nouveau Playdead garde son gameplay 2D, il est, en revanche, passé à une modélisation 3D. Cela paraît anodin, mais ce choix permet des mouvements de caméra, et donc une mise en scène plus élaborée. Et c’est une franche réussite à ce niveau-là. Que cela soit par la mise en scène, la bande-son ou les éclairages, le jeu (im)pose son ambiance, tour à tour oppressante et angoissante, avec une aisance déconcertante.
Comme Limbo, Inside démarre directement : pas de tutorial ni même de petite scène d’introduction. Et, toujours comme dans leur précédent titre, vous aurez entre les mains le destin d’un jeune garçon âgé d’une petite dizaine d’années.
Survie en milieu hostile
Vous débutez votre aventure dans une forêt, sans vraiment comprendre les raisons de votre présence en ces lieux. Mais très vite, vous comprenez que des personnes sont à vos trousses. Et leurs intentions ne sont clairement pas amicales, ces dernières n’hésitant pas à vous tirer dessus et à lâcher les chiens. Il vous faudra donc être discret pour atteindre votre but. Pour cela, vous pourrez vous cacher derrière des éléments du décors, dont certains pourront être déplacés.
Mais la vitesse sera aussi votre alliée, durant certaines phases de course-poursuite. Jamais très longues, elles rythment efficacement le jeu, offrant quelques pics d’adrénaline salvateurs au joueur.
Réflexion angoissante
Ici aussi, votre progression sera parsemée d’énigmes. Plus ou moins tordues, elles mettrons principalement votre sens de l’observation à l’épreuve. En effet, une fois que vous aurez trouvé tous les éléments importants pour la résolution de l’énigme, celle-ci viendra, le plus souvent, d’elle-même. Et cela malgré le fait que le jeu ne donne aucune indication sur ses contrôles. Les seules énigmes “compliquées” sont celles qui vous demanderont de faire preuve de dextérité, que cela soit par l’exécution de sauts ou le déclenchement de mécanismes parfaitement timés.
Mais dans Inside, la réflexion passe aussi par les thèmes abordés. En effet, le jeu nous narre la fuite d'un enfant refusant de se soumettre à un modèle de société le forçant à entrer dans un moule. Si le monde dépeint ici évoque un régime totalitaire, il ne manque pas de faire écho avec notre société actuelle et les différents diktats auxquels elle nous soumet, comme ceux de la mode par exemple. Au fil de cette courte aventure (comptez 3 à 4h), le titre fera ressortir diverses questions, poussant le joueur à l'introspection. Et la conclusion qu'il propose est loin d'être optimiste.
Une direction artistique parfaitement maîtrisée
Si Inside ne plaira pas à tout le monde, il y a une chose sur laquelle il mettra d’accord : sa direction artistique. Bénéficiant de davantage de moyens techniques et financiers, l’équipe de Playdead a su rester simple. Le jeu ne donne pas dans la grandiloquence et les effets de styles inutiles. Non, ses mouvements de caméra sont toujours enclenchés dans un but précis, et avec parcimonie.
La musique a fait l’objet du même traitement. Souvent absente, quand elle est là c’est pour se faire discrète et lancinante. Ces petites touches musicales contribuent à faire ressortir le côté étrange, angoissant et oppressant du jeu. Visuellement, le jeu, tournant sur Unity, utilise la technique du cel-shading. Ce qui lui confère un aspect cartoon largement compensé par l’éclairage et les couleurs ternes. Au final, le jeu a une esthétique sombre qui colle parfaitement à son propos.