Et cela démarre avec le contenu proposé, soit 460 voitures et 26 circuits (sans compter les variantes pour ces derniers), ce qui représente plus du double que ce que nous proposait
Forza 5. Et nous ne sommes pas dans
Gran Turismo. Ici, toutes les voitures sont intégrées au mode Forzavista (aka car porn), qui permet de les admirer sous toutes les coutures. Autrement dit, leur modélisation est impeccable, presque au niveau de ce que nous propose
Project Cars sur PC. Pour ce qui est des circuits, ils sont tout simplement époustouflants. En plus de nous donner les tracés les mieux modélisés qu’il nous ait été donné de voir dans un jeu vidéo, les gars de
Turn 10 les ont agrémentés d’une foule d’effets et autres animations, les rendant particulièrement vivants, tout en favorisant l’immersion. Pour le Mazda Raceway de Laguna Seca par exemple, des nuages de sable se forment avec le vent et viennent légèrement altérer votre vision. Ce n’est pas gênant pour la course, mais l’effet est des plus saisissant. Surtout lorsque vous suivez un autre concurrent. Mais la palme revient au tracé de Rio de Janeiro, et à son décor riche en couleurs. C’est sans conteste le plus beau circuit du jeu.
Bienvenue dans le monde du sport automobile.
Comme ses prédécesseurs, Forza 6 propose un mode carrière. Celui-ci se divise en deux parties : l’histoire du sport automobile et les rassemblements. La première section porte bien mal son nom, puisqu’elle ne nous propose pas de revivre de grands moments qui ont marqué la course automobile. Il donne bien un sentiment de progression, mais pas dans le temps. En effet, elle est beaucoup plus classique, puisqu’elle se fait via la puissance des véhicules, qui augmente au fur et à mesure des compétions gagnées.
Ce versant du jeu se compose de cinq sections, proposant des véhicules de plus en plus puissants, allant de la voiture de Monsieur tout le monde aux F1. Et chacune de ces sections vous propose 3 championnats axés sur une thématique. Cela représente une quinzaine d’heures de jeu en ligne droite. Sachant que vous avez la possibilité de les refaire avec différentes classes de voitures, la durée de vie de ce Forza Motorsport 6 est déjà conséquente. Mais nous aurions aimé voir un système de décompte des points pour désigner un vainqueur pour les divers championnats. Car même si cette partie du jeu se laisse parcourir avec plaisir, nous avons eu la sensation qu’il manquait quelque chose. En l’état, la victoire n’est pas assez récompensée.
Concernant les rassemblements, il s’agit là de différents challenges plus ou moins loufoques. Vous retrouverez donc les épreuves de “voiture bowling”, les défis contre le drivatar du Stig, mais aussi des courses plus classiques. C’est également là qu’apparaît l’une des grosses nouveautés de cet épisode : les courses d’endurance. S’inspirant d’épreuves réelles, le jeu ne s’attelle cependant pas à les reproduire fidèlement, limitant leur durée à environ une heure. Si une poignée de puristes râlera certainement, la grosse majorité des joueurs appréciera de ne pas avoir à se taper des courses de 24h pour finir le jeu à 100%. Dans tous les cas, ces épreuves contribuent à varier l’expérience de jeu, et c’est franchement agréable de sortir de la routine de la section Histoire du Sport Automobile à l’occasion.
Driving in the rain
Mais passons au point essentiel pour une simulation de sport mécanique : la physique. Sur ce point, le savoir-faire des équipes de Turn 10 n’est plus à prouver. A chaque Forza Motorsport, le réalisme du jeu et les sensations de conduite se sont affinés. Et ce sixième épisode ne déroge pas à la règle. Globalement, le jeu nous a paru plus exigeant que ses prédécesseurs en terme de conduite. Et il est, plus que jamais, indispensable de gérer ses accélérations et freinages au millimètre pour être performant, sans finir dans le décor. Pour être honnête avec vous, le test ayant été effectué à la manette, la Formule 1 a été quasiment ingérable, du fait de sa puissance démesurée. Il y a toujours la fonction rewind pour rattraper vos erreurs. Mais si vous êtes du genre à jouer avec toutes les aides désactivées, vous rechignerez certainement à l’utiliser.
Deux ajouts majeurs ont été faits sur cet épisode : les courses de nuit et sous la pluie. Les premières vous demanderont de revoir vos points de freinage. En effet, la température de la piste étant moins élevée que durant la journée, vos pneus ont une adhérence moindre. Il faudra donc vous adapter en conséquence. Mais ce n’est rien en comparaison de la pluie, ou plutôt du déluge. Parce que les développeurs n’ont pas fait dans la demi-mesure à ce niveau-là. Quand il pleut, il pleut des cordes. La piste est détrempée, et la visibilité est réduite comme peau de chagrin, surtout lorsque vous êtes derrière un concurrent. Vous pouvez nous croire quand on vous dit que garder le contrôle de son véhicule avec une adhérence et une visibilité minimes n’est pas de tout repos dans Forza 6.
Surtout qu’il vous faudra aussi faire avec les flaques d’eau qui se sont formées sur la piste. L’ajout de ces dernières peut sembler totalement anodin et superficiel, mais c’est pourtant un coup de génie. Cela permet au titre de Microsoft de se démarquer de la concurrence avec une feature rare, pour ne pas dire unique, dans les jeux de course. Les flaques ne sont pas qu’un simple ajout esthétique ici, influant grandement sur le comportement des véhicules. Grâce à (ou à cause de) la magie de l’aquaplaning, elles ralentiront votre voiture dans le meilleur des cas. Mais bien souvent, elles la déporteront vers la gauche ou la droite. Ce qui aboutira à une sortie de piste, voire un crash. Il faut donc les éviter dans la mesure du possible. Ce qui ne sera pas chose aisée, étant donné que beaucoup sont situées sur la trajectoire idéale. Vous l’aurez compris, ces courses sont une totale réussite. La pluie change totalement la façon d’aborder le tracé, tout en nous permettant de découvrir les circuits sous un nouveau jour.
Mais tout n’est pas rose non plus. En effet, contrairement à ce que nous a proposé Project CARS en début d’année, rien n’est géré de manière dynamique ici. S’il fait nuit, cela sera pour toute la course, peu importe sa durée. Et il en est de même pour la pluie, sans doute pour pouvoir garder un framerate constant à 60fps. De plus, certains pourront trouver que Turn 10 en a trop fait concernant les courses sous la pluie.
Et pour ce qui est de la simulation, le jeu ne gère toujours pas l’usure des pneus et la consommation d’essence. Si ce n’est pas gênant pour le format de courses auquel la série nous a habitué, ça l’est beaucoup pour les courses d’endurance, où ces deux éléments ajoutent une profondeur indéniable au gameplay. Ces deux éléments manquent cruellement dans ces courses.
Tu veux voir mon drivatar ?
Une autre déception vis-à-vis de Forza 5 était le système de Drivatar. Véritable première à l’époque, cette idée de retranscrire le comportement des joueurs dans une IA évolutive nous faisait rêver. Seulement, le résultat final était tout sauf convaincant, les pilotes concurrents étant beaucoup trop agressifs. Là encore, les équipes de Turn 10 ont pris les mesures qui s’imposaient. Et le résultat est probant. L’intelligence artificielle tient maintenant compte de votre présence, vous autorisant à rester sur la piste lors des départs, sans systématiquement vous rentrer dedans. Et c’est déjà un très gros progrès en terme d’expérience de jeu. A côté de cela, elle se comporte de manière bien plus réaliste dans l’ensemble. Par exemple, elle pourra vous bloquer la trajectoire dans le but de vous empêcher de dépasser. Mais certains comportements étranges persistent, comme des freinages injustifiés, et cela même à des niveaux de difficulté drivatar élevés. Ce n’est pas bien méchant en soi, mais cela donne parfois l’impression que le pilote devant nous attend. Ce qui est un peu bizarre lors d’une course, vous en conviendrez.

Tu peux ranger ta carte bleue maintenant.
Parlons maintenant DU sujet qui avait cristallisé la haine des joueurs (la mienne en tout cas) : le système économique. Vous le savez, Forza 5 voulait vous faire allonger la monnaie, la progression étant calibrée pour vous frustrer dans cette optique. Et bien réjouissez-vous, car c’est terminé. Le Forza nouveau ne cherche pas à creuser votre découvert. Pour tout vous dire, nous avons joué une bonne trentaine d’heures sans remarquer le moindre lien vers des achats in-game. En fait, ces derniers sont tous regroupés dans une section dédiée, et se limitent à l’achat de DLC.
Et plus important encore, le jeu n’est pas calibré pour vous pousser à l’achat, vous donnant des récompenses plus importantes en terme de crédits. Parmi les modifications qui ont été faites du côté des gains, vous aurez droit, lors de chaque montée de niveau de pilote, à un tirage au sort vous octroyant un lot, qu’il s’agisse de crédits, d’une voiture ou de mods. Et dès le niveau 1, vous avez la possibilité de gagner une Bugatti Veyron, d’une valeur de 1 million de crédits. L’argent coule donc à flot, et ce n’est pas plus mal.
Écart de conduite.
Dans un souci de renouvellement, Turn 10 a ajouté une nouvelle fonctionnalité : les mods. Il s’agit de cartes à équiper pour se voir conférer divers bonus lors des courses. Si l’idée n’est pas mauvaise, son exploitation divisera certainement ici.
Plusieurs types de mods sont disponibles. Il y a ceux qui vous donnent un bonus de gains, et ceux qui améliorent les performances de votre véhicule. Ce sont ces derniers qui posent un problème pour un jeu qui se veut être une simulation. Cependant, ils ne chamboulent pas non plus l’équilibrage du jeu. Entendez par là qu’ils ne transformeront pas votre Renault 5 en Formule 1. Mais même si les changements restent subtils, il n’en est pas moins vrai que c’est une entorse au réalisme du jeu. Ceci étant dit, rien ne vous oblige à les utiliser.
La première catégorie de mods, en revanche, divisera beaucoup moins. Cette dernière vous proposera des défis à accomplir en course pour gagner plus de crédits. Cela va de la réalisation de certaines manœuvres (virage parfait, etc…), à certaines conditions de jeu imposées (vue pare-choc sans ATH par exemple). Ce sont autant de petits défis qui viennent pimenter le jeu de manière bienvenue.