Test : Borderlands 3 - Xbox One

Borderlands 3 - Xbox One

Borderlands 3 - Xbox One

Genre : RPG / FPS post-apocalyptique

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Gearbox remet une fois de plus le couvert pour sa série phare, Borderlands, qui revient avec un troisième épisode canonique placé sous le signe des vagins et autres moustaches de caca.

Test effectué à partir d'une version PC

Entre des histoires puantes de pédophilie et de détournement de fonds, Randy Pitchford, PDG de chez Gearbox, aime sa franchise Borderlands. Il faut le voir sautiller sur scène et s’évertuer à balancer des vannes du niveau de l’écriture du dernier opus (entre un élève de CE1 et Jean-Marie Bigard) et presque nous implorer d’y jouer parce qu’il est « so awesome ». Qu’à cela ne tienne, on n’avait pas fait les trois opus d’avant pour ne pas se laisser tenter par cette nouvelle itération de la fameuse saga.


Aux frontières du caca

Et on peut dire qu’en commençant notre aventure, c’est pas le dépaysement qui nous saute à la figure. Mis à part quelques améliorations ici et là sur le déplacement (la glissade est maintenant possible) et les animations du personnage (on peut voir ses mains), Borderlands 3 fait du Borderlands. De base, le jeu est ce qu’on appelle un shooter-looter, c’est-à-dire un jeu où l’on va enchaîner les missions principales et annexes en dérouillant tout un tas d’ennemis et de boss qui laisseront, à chaque fois, tomber de l’équipement de plus en plus puissant. La loufoquerie des armes a fait la réputation de la série et propose ici tout un tas de flingues plus chelous les uns que les autres. Pour les connaisseurs, vous retrouverez vos marques avec des armes très classiques, mais également celles plus rares, très efficaces, mais horribles à utiliser puisque balançant des sons ignobles à chaque balle tirée. C’est la déconne Borderlands à l’état brut, et sans les blagues un peu nulles, c’est pour ça qu’on aime autant cette série.

Borderlands 3

Qui dit armes dit équipement et donc loot à foison. C’est l'une des grandes dimensions qui a marqué la série au fer rouge et, pour l’occasion, Gearbox a bien pensé à revoir son système. En effet, le jeu vous proposera deux options : que vous jouiez en solo ou en coopération, vous pourrez opter pour deux modes de butin différents. Il y a le système classique des précédents jeux, où l’équipement tombe et tout le monde doit se le partager (même si cela veut dire être à deux à vouloir un même objet). L’autre solution est, à la manière de Diablo III, un loot instancié : les objets qui tombent vous sont uniquement destinés et correspondent à votre niveau. Cela veut dire que si deux joueurs de niveaux très différents jouent ensemble, leur loot sera toujours en accord avec leur personnage. C’était donc la meilleure décision à prendre du côté des développeurs pour harmoniser le jeu et faire venir les joueurs au plus grand nombre.

Le zizi dans Sanctuary

Sans trop en révéler concernant l’histoire, vous vous retrouverez dans un vaisseau spatial (appelé Sanctuary) faisant office de « hub » et à partir duquel vous pourrez choisir vos destinations sur différentes planètes. C’est un peu le côté innovant de ce Borderlands 3 sans en être vraiment un : au lieu de vous déplacer de région en région dans un même environnement, vous vous baladerez de planète en planète. Le jeu n’est toujours pas un monde ouvert, mais plutôt une agglomération de sections séparées par des temps de chargement. D’ailleurs, on pourra pointer du doigt les cartes absolument abominables à lire pour se déplacer : c’était déjà un problème dans les épisodes précédents et c’est toujours aussi chiant d’alterner entre la carte et le jeu pour se repérer, nos déplacements étant franchement difficiles à lire sur la petite carte en haut à droite de l’écran.

Borderlands 3

La quête principale du jeu, qui vous tiendra une bonne trentaine d’heures en haleine, vous baladera donc entre différents environnements, ce qui n’est pas forcément pour nous déplaire. On a droit à tout un florilège de « biomes », des déserts de Pandora en passant par la ville de Meridian ou encore la jungle d’Eden 6. Pour le coup, c’est assez bien réussi et le level design, bien que toujours aussi tortueux, nous fait changer d’air par rapport à ce qu’on a connu précédemment dans la série. Pour avancer dans l’aventure et comme dans les épisodes précédents, vous aurez le choix entre plusieurs chasseurs d’arches très différents les uns des autres. Si vous avez goûté à la série par le passé, les archétypes des personnages ne vous feront pas lever de votre siège, Gearbox étant resté très prudent et offrant plus ou moins la même soupe qu’à l’époque. Vous avez donc le choix entre Amara la sirène, qui utilise davantage la magie et les sorts à distance; Zane l’opérateur qui est le personnage fourre-tout, qui peut se battre à toutes distances et faire appel à un drone d’attaque et un bouclier de combat; Fl4k le maître des bêtes qui contrôle plusieurs types de familiers; et Moze l’artilleuse qui, elle, peut invoquer un mécha disposant d’un petit arsenal pour, dixit, « tout faire péter dans votre cul ». Oui, l’écriture de Borderlands n’a jamais brillé de finesse, mais c’est pire que tout dans cet épisode. Les blagues pipi, caca, vagin, cucul sont légion et vraiment moins bien utilisées que dans l’épisode précédent. Une écriture un peu forcée et qui se ressent trop souvent.

Compétences du cul

Au fil de l’aventure, vous gagnerez en niveau et glanerez des points de compétences à placer dans un arbre de talents. Encore une fois, rien de bien original ici si ce n’est que les compétences sont nombreuses et les possibilités plutôt intéressantes. Chaque personnage dispose de trois branches avec des pouvoirs actifs et passifs à choisir, les pouvoirs actifs pouvant être changés à la volée pour vous adapter à certains combats. On aurait toutefois aimé voir les capacités actives avoir plus d’impact sur le champ de bataille, puisque seul Zane dispose d’outils (le drone d’attaque et le bouclier) capables d’impacter et d’influencer le mouvement des ennemis et le déroulement du combat.

Borderlands 3

Mis à part certains boss plutôt bien pensés, les escarmouches restent assez répétitives et un poil molles (quand on sait ce qui existe sur le marché à l’heure actuelle), malgré l’addition de la glissade à votre panoplie de mouvements. La progression des (nombreuses) quêtes annexes n’aide pas vraiment à s’affranchir de ce sentiment. C’est souvent une histoire d’aller tuer X à tel endroit ou ramasser X objets sur le corps de X ennemis, ce qui vous vaudra de repasser par les mêmes coins et de tuer les mêmes méchants. On notera toutefois pas mal de petits ajustements de confort par rapport à l’opus précédent, notamment en ce qui concerne le ramassage d’objets : pour les munitions, par exemple, il n’est plus nécessaire d’appuyer sur une touche pour les looter puisque le fait de passer dessus rechargera automatiquement votre arme. Plus besoin donc de spammer votre touche d’action pour ramasser tout ce qui se trouve à votre portée. Ça peut paraître minime, mais quand on fait ça pendant 60h, l’ajustement fait du bien.

Côté histoire, le déroulé narratif n’est pas vraiment gênant si ce n’est les deux antagonistes plutôt oubliables avec une écriture largement en deçà de la qualité que l’on a connue pour mettre en avant Le Beau Jack dans les épisodes précédents. Même si la thématique abordée et critiquée est intéressante (les multiples dérives des réseaux sociaux), on notera toutefois un rythme en dents de scie avec des passages du scénario vraiment moins bons et un peu trop lents.

Borderlands 3

La chatte aux graphismes

Enfin, le passage sur l’Unreal Engine 4 fait vraiment un bon boulot sur le rendu global du jeu. Les décors sont plus fins et, malgré la disparition du PhysX de Nvidia, les effets d’explosions, de particules et de fumées ressortent toujours aussi bien. Évidemment, sur le PC Master Race, les plus riches d’entre vous pourront profiter du Ray Tracing et autres nouvelles technologies flattant votre rétine. A contrario, ce même support subit une faible optimisation, ce qui nous a valu, dans de nombreux moments (surtout au passage d’une nouvelle zone), des baisses de « framerate » inattendues et pas vraiment méritées.

Borderlands 3

Comme rapidement mentionné plus tôt, la force du jeu reste sa facilité de lancer des parties en coopération et le côté gargantuesque de son contenu. Une fois la campagne terminée, vous pourrez relancer le jeu en mode New Game+, compléter l’arbre des niveaux de gardiens (qui remplace le niveau de Brutasse des épisodes antérieurs), vous garantissant de nouveaux points à dépenser à chaque haut fait réussi, participer au mode Chaos (ajoutant des affixes sur le niveau sur lequel vous jouez) ou encore vous frotter au mode arène. Bien évidemment, le niveau 50 maximal atteint, vous pourrez encore parcourir les différents environnements à la recherche de boss à défaire tout en attendant les ajouts de contenus à venir l’année suivant la sortie du jeu. Une rejouabilité digne de la série qui satisfera les moins occupés d’entre vous.
Avec un titre qui sera suivi de patchs et DLC, la barre des 100h peut être facilement franchie lorsque l’on se lance à corps perdu dans la quête du loot de Borderlands. Si vous avez des amis motivés, la passion du FPS et du temps à disposition, le dernier né des studios Gearbox peut être un achat à considérer. Attention toutefois, la qualité d’écrire nettement en deçà des épisodes précédents pourra vous faire souffler quelques fois, tout comme la répétitivité des quêtes annexes et du déroulement du jeu de manière générale. Sous ses airs de Borderlands 2.5, c’est un épisode qui ravira, à coups sûrs, les fans de la saga, mais pourra rebuter ceux en quête d’un scénario solide, de quêtes un peu plus cadrées et d’un humour moins pipi-caca.
30 septembre 2019 à 12h40

Par

Points positifs

  • Les nouveaux environnements
  • La profusion de contenu
  • La co-op facilitée
  • Le fun de certaines armes
  • Le loot, toujours aussi satisfaisant
  • Les ajustements de confort

Points négatifs

  • Un Borderlands 2.5
  • L'écriture
  • L'optimisation sur PC
  • La répétitivité
  • Certains combats trop lents et trop mous
  • Le manque de capacités actives

Gribouillé par...

Lorris

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Fin limier du mot

Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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