Test : Forza Motorsport 7 - Xbox One

Forza Motorsport 7 - Xbox One
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À peine dix jours après Project CARS 2, c’est au tour de Forza Motorsport 7 de rouler des mécaniques. Les débuts de la série sur cette génération de console ont été difficiles, avec un cinquième épisode mal accueilli par les joueurs, la faute à un contenu limité et à un abus des microtransactions. Fort heureusement, Turn 10 a su se faire pardonner avec un Forza Motorsport 6 de grande qualité. La question qui se pose désormais est la suivante : le studio américain a-t-il continué sur sa lancée, ou s’est-il reposé durant ces deux dernières années ?

Test effectué à partir d'une version Xbox One


Forza Motorsport 7

L'une des grosses nouveautés mises en avant pour ce nouvel épisode est la coupe Forza, qui n’est autre que le mode Carrière. Les équipes marketing de Microsoft nous ont promis une campagne solo immersive. Et après avoir lancé le jeu, nous y avons cru. En effet, au départ, il vous est demandé de créer un pilote. Vous pouvez choisir son sexe et sa tenue. Puis on vous présente la coupe Forza via trois courses, chacune vous mettant dans la peau d’un ancien champion, à chaque fois différent. Et le tout est expliqué via un narrateur qui fait bien le boulot. Mais une fois ces quelques courses terminées, nous revenons à la réalité de Forza Motorsport, soit un enchaînement de courses, bête et méchant.

 
Mais aussi dur que puisse être ce constat, Turn 10 réussit tout de même à garder l’intérêt du joueur en le récompensant constamment. Vous gagnez régulièrement des niveaux de pilote, vous octroyant une récompense à choisir entre une prime en crédit, une voiture à tarif préférentiel (souvent gratuite), et une nouvelle tenue. De plus, ils ont ajouté un niveau de collectionneur. Pour faire simple, chaque voiture possédée vous confère des points de collectionneur. Et à chaque fois que vous passez un niveau, vous obtenez la possibilité d’obtenir de meilleures récompenses et d’acheter les voitures correspondantes au niveau atteint. Certains trouveront cela bête, prétextant que, de la sorte, Turn 10 oblige le joueur à acheter des voitures peu puissantes pour progresser. Mais il n’en est rien. À titre d’exemple, nous avons atteint le niveau de collectionneur 4 (sur 5) en n’achetant qu’une seule voiture, pour participer à un championnat spécifique.  

Forza Motorsport 7

Bac S, mention très bien

De plus, ce septième épisode fait quelque chose d’inédit pour la série : il compte les points. En effet, pour la première fois, Forza Motorsport propose de vrais championnats, avec décompte des points et classement. De la sorte, vous avez un réel intérêt à gagner les courses. D’autant plus que ces points servent aussi à accéder aux catégories supérieures de la compétition. Ce petit détail insignifiant ajoute un intérêt et une véritable continuité aux championnats. Les mods font leur retour ici, mais avec de petits remaniements dans la formule : ils n’affectent plus les performances de votre voiture. Ils ne vous permettront donc plus de prendre un quelconque avantage (ou handicap) vis-à-vis de vos concurrents. Dans cet épisode, ils se présentent comme des petits défis pouvant déboucher sur des crédits et/ou de l’expérience supplémentaire en fin de course.

En terme de gameplay, le titre se veut toujours aussi réaliste. Certes, il n’est pas au niveau d’un Asseto Corsa, ni même d’un Project CARS 2, dans le sens où on ne sent pas les voitures constamment sur la brèche, à la limite de la perte d’adhérence, mais vous devrez faire attention à vos points de freinage ainsi qu’à vos accélérations, sous peine de faire une sortie de piste. Ceci étant dit, vous avez toujours la possibilité d’utiliser la fonction rewind pour corriger vos erreurs. C’est une feature très sympa, mais qui détruit tout sentiment de danger. Les joueurs les plus chevronnés pourront la désactiver, mais à leurs risques et périls.

Une nouvelle catégorie de véhicules fait son entrée cette année : les camions. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, leur conduite n’est pas molle. Ces derniers bénéficiant de moteurs surpuissants compensant leur poids. Et visiblement, les freins aussi sont adaptés, les camions s’arrêtant rapidement. Cela fait bizarre pour des engins de ce gabarit. Mais pour être honnête, il est difficile de juger du réalisme de leur comportement, par manque de point de comparaison. Ce que nous pouvons dire en revanche, c’est qu’ils sont particulièrement funs à piloter, tout en demandant autant de doigté que n’importe quel autre véhicule du jeu.

Forza Motorsport 7

It's all about car-porn...

Visuellement, Forza Motorsport 7 est une véritable bombe atomique, même sur Xbox One classique. De prime abord, la différence avec le volet précédent n’est pas forcément flagrante. Mais c’est une toute autre histoire quand on entre dans le détail. Nous pensons notamment aux reflets dans les flaques d’eau, particulièrement somptueux à Suzuka, au point de nous donner des idées bizarres... De plus, ce volet inclut pour la première fois la météo dynamique. Et le résultat est saisissant. Malheureusement, cette feature n’est disponible que sur certains circuits. Mais nous restons bien loin de ce que peut proposer Project CARS 2. À côté de cela, la gestion des dégâts, même si leur rendu est de grande qualité, reste très limitée. Quant aux avaries techniques, elles sont très aléatoires. En effet, là où de petits impacts peuvent occasionner des dommages sur la direction, les suspensions ou les freins, un gros crash pourra laisser votre voiture indemne.

Les joueurs à la recherche d’authenticité noteront un changement désagréable : les bonus liés à la désactivation des aides au pilotage ont disparu. Forza Motorsport n’encourage plus les joueurs à aller dans ce sens, et c’est franchement dommage, d’autant plus que les gains en crédit sont limités. Heureusement, ce problème est compensé par le fait que le jeu fait gagner des voitures régulièrement. Si bien qu’il n’est pas souvent nécessaire d’en acheter pour progresser. Dans le Forza nouveau, on achète les voitures plus par envie que par obligation. En parlant d’envie, vous avez aussi la possibilité de personnaliser vos bolides, que cela soit pour augmenter leurs performances ou simplement les rendre plus agréables à l’œil. Si l’outil de création est puissant, vous permettant de faire à peu près tout ce que vous voulez, nous aurions aimé avoir plus de choix dans les kits de carrosserie de certains véhicules. Quoi qu'il en soit, le jeu donne déjà une grande liberté de création en l’état.

Parce qu'il faut bien en parler aussi...

Et pour finir, nous allons aborder un dernier point négatif, inhérent à la formule du jeu : le format des courses. Rassemblements mis à part, les courses du mode Carrière sont cantonnées à une durée oscillant entre cinq et dix minutes. Ce qui, lorsque vous démarrez en milieu ou fond de grille, comme ici, vous impose le choix entre une course propre et la victoire. Il existe bien une troisième alternative, consistant à baisser la difficulté drivatar à un niveau risible, mais elle n'est guère meilleure.

En parlant de l’intelligence artificielle, celle-ci est toujours aussi bourrine et stupide. Cherchant à être constamment sur la trajectoire idéale, elle viendra se coller à vous pour s’en approcher. Sa faculté à ignorer votre présence est admirable. Et ce n’est pas le fait d’activer l’agressivité restreinte qui y changera quoique ce soit. Enfin, les temps de chargement de ce nouvel opus sont longs. Comme dans Project CARS 2, ils fleurtent avec la minute. Seulement ici, avec la durée des courses et l’absence de séances d’essais et de qualifications, ils sont très fréquents. Si bien qu’on a parfois l’impression de passer plus de temps à attendre le jeu qu’à y jouer.

Forza Motorsport 7

Après quelques dizaines d’heures passées sur ce Forza Motorsport 7, une conclusion s’impose : la licence de Turn 10 n’est plus la reine des simulations sur consoles. En terme de réalisme, Project CARS 2 est largement devant, de même qu’Asseto Corsa. C’est sans appel. Si son garage reste inégalé sur current gen, le jeu est déjà largement surclassé en terme de circuits.

 
Il lui reste cependant deux arguments à faire valoir : ses graphismes, absolument somptueux, et surtout sa formule accrocheuse. Si vous cherchez de l’authenticité, passez votre chemin, d’autres jeux font cela bien mieux. En revanche, si vous cherchez un jeu pour des sessions rapides, fun, et qui est un minimum réaliste, Forza Motorsport 7 est le jeu qu’il vous faut.

Turn 10 est maintenant à un carrefour. Pour les prochains épisodes, le studio peut tout mettre en œuvre pour récupérer son titre. Mais il peut aussi rester droit dans ses bottes et embrasser sa nouvelle position. Les prochaines années risquent d’être passionnantes pour les amateurs de simulations automobiles.
14 octobre 2017 à 15h46

Par

Points positifs

  • Reposant, après Project CARS 2
  • Visuellement somptueux, même sur Xbox One classique
  • D’excellentes sensations…..
  • Un jeu qui vous récompense constamment
  • Les reflets dans les flaques d’eau, ahurissants
  • La météo dynamique et le cycle jour/nuit. ENFIN !
  • 700 bolides à portée de pad
  • Je vous ai dit qu’il est beau ?

Points négatifs

  • Les temps de chargement, trop longs et trop fréquents
  • Dépassé en terme de réalisme
  • Météo dynamique et cycle jour/nuit, pas sur tous les circuits
  • Gestion des dégâts aléatoire
  • Il serait temps de faire quelque chose pour les drivatars
  • Ne récompense plus les joueurs qui désactivent les aides
  • Le format des courses, qui pousse à piloter comme un gros bourrin

Gribouillé par...

pattoune

pattoune

Ours savant

Davantage ours que savant, ce con n'a pas compris que l'hibernation c'est en hiver. Résultat, il reste cloitré dans sa grotte à longueur d'année. Ce qui arrange bien du monde. Mais ce n'est pas un mauvais bougre. Il est même plutôt drôle à l'occasion. C'est souvent à ses dépens mais chut, il faut pas le dire. Ayant été récemment rattrapé par l'eau courante et l'électricité, il est désormais en mesure, après avoir difficilement assimilé les bases de l'hygiène corporelle, de nous livrer tests, news et autres contenus enchanteurs. Il nous reste plus qu'a espérer qu'il ne lui vienne pas l'idée de faire prendre un bain à son PC... Trop tard.
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