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Alors que ces derniers temps l’attention concernant Metro : Exodus se portait sur l’acquisition de l’exclusivité de la version PC à l’Epic Store au détriment de Steam, nous on dira qu’on l’attendait juste parce c’est une série qui a déjà fait ses preuves au travers de deux premiers épisodes franchement réussis et que cette nouvelle proposition a de quoi clore la saga d’une belle manière. Toujours développé par 4A Games et édité par Deep Silver, Metro : Exodus nous sort de nos sous-sols pour nous faire balader le long de la Volga à la mer Caspienne et respirer l’air libre de la mère patrie.
Test effectué à partir d'une version PC
Pensant être les derniers survivants de leur espèce après une guerre nucléaire mondiale, plus de vingt ans se sont écoulés alors qu’une poche d’êtres humains survit dans les tunnels du métro en dessous de la capitale russe. Artyom, soldat « Spartiate », tente, à travers de multiples explorations à la surface, de trouver des indices indiquant que l’air est respirable ailleurs et que d’autres humains survivent sur la planète. L’histoire de Metro : Exodus reprend plus ou moins là ou celle deMetro : Last Lights’arrête : c’est le premier jeu de la série dont l’histoire dérive par rapport à celle des livres, mais il faut retenir qu’une grande partie de l’écriture du script a été supervisée par Dmitry Glukhovsky himself, l’auteur de la célèbre saga.
Arrêt Volga. Contrôle des titres de transport s.v.p.
En vous passant les éléments qui risqueraient de vous spoiler l’histoire, vous vous retrouverez rapidement à faire voyage à bord de l’Aurora (votre lobby), une locomotive qui vous fera traverser autant d’environnements différents qu’il y a de saisons. Vous embarquerez donc avec une fine équipe de soldats « Spartiates » désireux de retrouver un semblant de vie humaine et respirer à l’air libre dans une Russie anarchique et décrépie par des années de guerre nucléaire. Alors que les épisodes précédents nous avaient habitués à visiter des endroits fermés et très claustrophobiques, les environnements semi-ouverts de Metro : Exodus invitent à l’exploration au rythme plus lent, comme si des gènes d’un certain Stalker s’étaient immiscés dans le bassin génétique final. Le jeu commence alors réellement en hiver, sur les bords de la Volga, lorsque votre train est obligé de s’arrêter pour négocier un droit de passage avec les forces en présence du coin. Manque de pot, entre les bandits et les fanatiques (des anti-électricité qui vénèrent un poisson-chat mutant), le débat est difficile et il vous faudra forcer la bande de dégénérés à vous offrir un laissez-passer pour continuer votre voyage.
Alors que vous avez le choix de vous déplacer librement sur la carte, les quêtes principales du jeu vous enverront, de toute manière, aux quatre coins de la zone. En vous déplaçant, vous apprécierez très rapidement le travail réalisé sur l’ambiance du jeu qui se trouve sublimée par un travail époustouflant sur la technique. Metro : Exodus est beau, très beau même, s’installant assez facilement à la table des plus beaux jeux disponibles à l’heure actuelle. Si l’esthétique du jeu favorise l’immersion dans cette ambiance poisseuse et glauque du post-apo cracra, les bugs et autres soucis de finition viennent, par moments, plomber la fête. On pourra pêle-mêle évoquer les bugs de collision, les hitboxes plutôt mal foutues ou encore le pathfinding très tortueux de certains monstres. Outre ces bugs, quelques problèmes liés à la finition un peu trop rapide du jeu peuvent générer quelques soucis. Par exemple, la spatialisation du son et, de manière générale, le rendu sonore ne sont pas le point fort du jeu et il est difficile de savoir, rien qu’à l’écoute, la distance à laquelle un ennemi est en train de patrouiller. Par exemple, un lapin inoffensif qui gambade à quelques mètres fait deux fois plus de bruit qu’un mutant alors tout proche… Encore dans les choses qui fâchent, on regrettera que certains objectifs de quêtes soient, malgré la boussole, difficiles à trouver par moments. Dans certains niveaux où l’oxygène se fait rare et que les « filtres » sont limités, il est assez malvenu de perdre un temps fou à chercher l’objet de la mission pour déclencher un script et réussir à sortir d’une zone cloîtrée.
Malgré ces quelques points noirs, les développeurs n’hésitent pas à mettre en pause la partie exploration du jeu pour, de temps en temps, vous envoyer visiter des environnements bien claustro sous terre (petite pensée aux arachnophobes qui joueront au jeu, soyez forts). Certaines parties de missions peuvent être abordées de la manière que vous trouvez la plus intéressante/fun à jouer. Par exemple, vous pourrez attendre la nuit (les cycles sont assez longs et ça, c’est bien) pour attaquer un camp d’humains et profiter de leur sommeil pour vous les faire un par un sans trop de soucis. Attention toutefois : la nuit, les mutants et autres monstres sont plus nombreux et plus agressifs, ce qui pourra vous faire faire quelques détours à l’approche de votre objectif. Le jeu sur la lumière est toujours d’actualité et ajoute une couche intéressante de gameplay aux possibilités offertes par la furtivité. Comme dans les opus précédents, vous avez la possibilité de rester dans l’ombre lors de toutes vos missions, il vous faudra alors lentement vous déplacer et éteindre chaque source de lumière l’une après l’autre. Si votre indicateur de luminosité ne clignote pas, cela signifie que vous pouvez vous débarrasser de n’importe quel garde en silence, et c’est un reproche que l’on pourra également faire au jeu. Car oui, de manière générale, les ennemis de Metro : Exodus ne sont pas très dégourdis. Entre les humains qui se planquent très mal et les mutants qui se donnent littéralement à vous, on ne pourra que blâmer les hitboxes un peu sales qui vous donneront du fil à retordre pour abattre tous les méchants. Malgré cette accroche, les combats à l’arme et ces dernières donnent plutôt de bonnes sensations, portées par une customisation avancée de tout votre attirail.
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Durant la partie, vous ramasserez différents composants permettant, lorsque vous trouvez un établi, de créer toutes vos munitions et réparer vos différents équipements. Vous pourrez également changer de nombreuses parties de vos armes, de la crosse au viseur en passant par la capacité du chargeur. Alors que l’établi vous permettra de choisir trois armes parmi plusieurs, lorsque vous serez en expédition dans la nature la simple pression d’une touche vous fera accéder à votre sac à dos qui vous permettra de changer à la volée les pièces pour les armes que vous avez embarquées. C’est bien pensé, pratique et extrêmement fluide dans l’exécution, ce qui renforce une fois encore l’immersion au jeu. Un peu trop loin pour attaquer un camp ? Pas de soucis, après un aperçu à l’aide de vos jumelles, vous installez une lunette et un canon long sur votre pistolet qui se transforme sur le champ en fusil de sniper improvisé. La gestion de votre casque anti-rad est aussi importante puisqu’il vous faudra toujours le porter en cas de présence d’air vicié et avoir un bon nombre de filtres sous la main, car sans eux c’est l’asphyxie. Aussi, n’oubliez pas de retirer votre masque pendant un combat car il se fissurera petit à petit jusqu’à ne plus pouvoir être utilisé avant votre prochain passage à l’établi. Enfin, chaque éclaboussure de sang, jet d’eau et autres projections sur votre visière du casque pourra être nettoyée de votre main à la pression d’un bouton. On ne le redit pas assez : le fait de réaliser toutes ces petites actions dans un même mouvement fluide renforce le côté diégétique du jeu et, à fortiori, l’ancrage dans cet univers.
Long d’une proposition s’étalant sur une quinzaine d'heures de jeu, Metro : Exodus est un titre esthétiquement magnifique qui se conforte dans ses acquis plutôt que de tenter de renouveler complètement la formule de la série. L’exploration des environnements semi-ouverts fonctionne jusqu’à un certain point où les errances techniques finissent par tronquer le fun qu’on commençait alors à ressentir. Inégal dans sa narration, le titre de 4A Games nous gratifie toutefois de portions de jeu vraiment excellentes avec des niveaux haletants où l’ambiance sale et lugubre du post-apo redevient aussi bonne, si ce n’est meilleure qu’elle n’a déjà été. Il faut pour cela revenir là où la série reste la plus pertinente : dans les tréfonds angoissants des souterrains.