Tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes pour Ori, son ami Kun la chouette et les deux bestioles qui leurs servent de parents. En tout cas en apparence, car Kun est handicapée d'une aile et ne peut voler, ce qui lui cause évidemment un grand chagrin, surtout quand elle voit d'autres oiseaux qui volent sans problème. Aidée par sa famille d'adoption, elle réussit néanmoins un beau jour par s'envoler... pour être prise, Ori sur son dos, dans une tempête qui va séparer les deux amis. Paumé au milieu de nulle part, le petit esprit va donc se lancer à la recherche de la chouette, ce qui va bien entendu le conduire à tout un tas de nouvelles aventures. Nous n'en dirons pas plus pour ne pas spoiler, mais sachez malgré tout que l'écriture reste dans le même ton que celle du premier épisode : si vous avez été touchés à l'époque, vous le serez également cette fois-ci.
Ori and the Will of the Wisps, comme son aîné, prend la forme d'un metroidvania. Comprenez par là que vous avez une grande map (bien plus grande que celle de Ori and the Blind Forest d'ailleurs) à explorer plus ou moins librement, mais dont certaines zones restent inaccessibles tant que vous n'avez pas débloqué la compétence nécessaire, comme par exemple un grappin qui permet d'atteindre des endroits en hauteur. Au fur et à mesure de l'aventure, la palette de mouvements se diversifie et Ori devient de plus en plus agile, donnant lieu vers la fin à de véritables prouesses tant il faut enchaîner de nombreux mouvements rapidement. Malgré tout, nous avons noté une baisse significative de la difficulté par rapport au premier opus. S'il se montre exigeant, cet épisode reste malgré tout plus accessible et moins frustrant, notamment via la présence de très nombreux checkpoints.

En revanche, le level design reste toujours aussi exemplaire et c'est un vrai bonheur de découvrir les nombreuses zones créées par les développeurs. Les affrontements procurent également d'excellentes sensations, d'autant plus qu'elles se montrent plus nerveuses et variées que par le passé. Ori dispose ici d'un large choix ''d'armes'' – là encore à débloquer au fur et à mesure, bien entendu – à choisir avec soin en fonction de vos préférences mais aussi de l'ennemi qui se trouve en face de vous. L'épée sera très utile au corps à corps, là où l'arc sera tout indiqué pour les monstres volants, par exemple. Si les armes essentielles à la progression se trouvent petit à petit dans l'aventure, les plus secondaires sont à acheter à la bonne personne en échange d'orbes spirituelles, des orbes lootées sur les ennemis mais aussi disséminées ça et là dans les décors.
Careless Wisps(er)
Ori and the Will of the Wisps se base aussi beaucoup sur le système de fragments spirituels, qui sont en fait des améliorations passives. Là encore, certaines sont cachées, d'autres sont à acheter ou encore à améliorer chez le marchand. Ces bonus sont très variés : augmentation de la résistance, ennemis qui génèrent plus d'orbes ou encore arc qui tire trois au lieu d'une seule flèche, gain de points de vie ou d'énergie... Il y a le choix. Malheureusement, tous ne sont pas équipables puisque les slots sont limités. Néanmoins, le nombre de slots peut être facilement augmenté puisqu'un slot se débloque lorsqu'on termine un sanctuaire, qui impose de vaincre plusieurs vagues d'ennemis. Au rayon des éléments ''secondaires'' de ce Ori 2, on peut aussi noter les courses ainsi que les quêtes secondaires (de type FedEx essentiellement), même si ces deux-là ne sont que très peu intéressants. Ils permettent toutefois d'obtenir des orbes spirituelles et donc de quoi améliorer le petit héros.

En revanche, on a apprécie bien plus la quête annexe ''fil rouge'' qui demande de restaurer une clairière en trouvant des matériaux de construction ainsi que des graines à planter. En plus de voir arriver de plus en plus de bestioles, notamment les adorables petits Mokis, ce qui rend le tout plus vivant et agréable, chaque palier débloque un petit quelque chose, comme une mini-zone à découvrir ou une petite amélioration pour Ori. Bref, vous l'aurez compris : Ori and the Will of the Wisps se base beaucoup sur les améliorations et l'exploration. Heureusement, là où il s'agit d'une véritable purge dans d'autres jeux, on a ici naturellement envie de le faire et pourquoi pas de le finir à 100%. Un 100% qui doit d'ailleurs s'étaler sur un peu moins de 15h. A titre d'exemple, nous avons fini en 10h à 86%, en cherchant donc des endroits cachés et en résolvant quelques quêtes secondaires.
Origami
Comme dit précédemment, le level design est aussi réussi dans ce second épisode que dans le premier opus. D'autant plus qu'Ori and the Will of the Wisps se renouvelle constamment dans son gameplay grâce au déblocage de manière régulière de nouveaux pouvoirs et mouvements. Évidemment, un titre de ce genre impose aussi pas mal d'allers-retours, même si quelques points de téléportation sont disséminés ça et là sur la carte. Si la direction artistique semble surchargée au premier abord, cela n'entache toutefois en rien la lisibilité de la progression. La marche à suivre est toujours claire, que ce soit avec des objets plus brillants ou des mouvements de caméra étudiés pour montrer la suite au joueur. Bref, en dehors d'une petite poignée de zones ou de puzzles qui pourraient bloquer un peu plus longtemps les joueurs, il est quasi-impossible de se perdre ou de ne plus réussir à avancer.

Justement, parlons-en, de la direction artistique. Ori and the Will of the Wisps est tout aussi sublime qu'Ori and the Blind Forest, et chaque tableau est un véritable artwork à lui tout seul. Chaque zone, répondant chacune à une thématique particulière, est dessinée de manière minutieuse et regorge de détails tous plus jolis les uns que les autres. On pense par exemple aux reflets de l'eau dans la Source ou encore à la végétation ondulant paresseusement sous le vent de la Clairière. Bref, du tout bon à ce niveau, comme en ce qui concerne la somptueuse bande son créée par les petites mains de Moon Studios. Côté technique, nous avons eu droit hélas à une version giga buguée sur Xbox One, et ce même après deux patchs : temps de chargement à rallonge, bugs sonores, textures qui n'apparaissent pas ou en retard, chutes de framerate ou encore freezes pouvant atteindre les 10 secondes (!!!), on n'a clairement pas été aidés. Les développeurs devraient toutefois déployer encore plusieurs mises à jour venant corriger ces soucis venant un peu gâcher le plaisir.