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Si vous aimez les jeux à la fois bizarres et cassés, vous connaissez forcément les productions de Swery. Deadly Premonition et sa suite, c'est lui. D4 : Dark Dreams Don't Die, c'est lui aussi. The Missing : J.J. Macfield and the Island of Memories, encore lui. Un créateur à part, évoluant dans son propre univers, qui a ses fans hardcores et ses détracteurs. Et qui vient tout juste de sortir sa dernière production, baptisée The Good Life.
Test effectué à partir d'une version PS5
Inutile de tourner autour du pot et débarrassons-nous immédiatement de ce qui fâche le plus dans The Good Life : techniquement, c'est une catastrophe. On ne pensait pas que le studio White Owls Inc. pourrait faire pire que Deadly Premonition 2, mais c'est pourtant le cas ici. Si l'on met de côté la direction artistique, pas forcément vilaine, on se retrouve devant un jeu du passé, avec des temps de chargement trop présents et trop longs (et pourtant, le test a été effectué sur PS5 !), une modélisation et des animations sommaires, des textures cracras, du clipping en veux-tu en voilà, des murs invisibles en pagaille, une synchronisation labiale inexistante ou encore des flashs de lumière qui viennent régulièrement perturber l'arrière-plan. Bref, c'est moche et passablement bugué, mais ce n'est guère une surprise au vu des productions précédentes de Swery.
It's raining cats and dogs
Ce qui n'étonne pas non plus avec The Good Life, c'est son gameplay, là encore cassé et d'un autre âge. Il y a pas mal de mécaniques ici, mais elles sont pour la plupart soit très peu utilisées, soit très peu intéressantes. Par exemple, la transformation en chien ou en chat est plutôt sympa, mais reste relativement en retrait alors que c'est pourtant le thème du jeu. Les mécaniques de simulation de vie, avec les légumes à faire pousser dans le jardin, la cuisine à faire pour se remplir l'estomac ou encore le lit dans lequel se coucher pour récupérer de l'énergie, sont mal réalisées et auraient très bien pu ne pas être là puisqu'elles viennent plus gêner le joueur qu'autre chose. Sans parler du fait qu'il faut aussi se caler sur l'heure ingame, qui oblige parfois d'être au bon endroit à la bonne heure pour parler au bon personnage. Toujours un plaisir...
Les quêtes ? Un calvaire du début à la fin ou presque puisque la plupart sont de type FedEx. Le souci, en plus du fait que ce genre de quêtes soit vraiment inintéressant, c'est que l'héroïne est affreusement lente. Non seulement ça, mais en plus courir vide sa barre de stamina très vite... et la petite ville de Rainy Woods est hélas bien trop grande. Résultat, on passe le plus clair de notre temps à aller d'un point A à un point B et ça prend des plombes. Il y a bien des alternatives pour aller plus vite, mais ça n'enlève en rien le côté laborieux et futile de ces quêtes. Alors, oui, il y a bien des voyages rapides... mais ils sont payants. Et croyez-nous : vu les prix pratiqués dans The Good Life, vous n'aurez pas envie de dépenser de l'argent pour rien.
Lost in the woods
La seule mécanique finalement plutôt amusante est celle liée à la photographie. Pour gagner un peu d'argent, l'héroïne peut prendre des photos et les poster sur un réseau social semblable à Instagram, sachant que plus ses photos auront de ''like'' et plus l'argent rentrera, avec de gros bonus si la photo correspond à l'un des hashtags tendance (lapins, attrape-rêves, punk, etc). Résultat, on passe pas mal de temps à prendre tout et n'importe quoi en photo pour ensuite uploader tout ça dans la maison de l'héroïne, histoire de faire rentrer un peu d'argent. Argent nécessaire pour éponger sa dette ridiculement colossale, et qui rentre aussi en effectuant les quêtes proposées par un employeur via emails.
Car oui, nous n'avons pas encore parlé du scénario de The Good Life, et c'est sans doute là que les fans hardcores de Swery trouveront leur compte. On incarne Naomi, une photographe de New York débarquant à Rainy Woods, dans la campagne anglaise, afin de lever le voile sur le secret de ''la ville la plus heureuse du monde''. Bien vite, elle va se rendre compte que tout le monde se transforme en chat ou en chien la nuit, sauf une jeune femme qui lui dit de ne surtout pas sortir une fois le soleil couché (Va-t-elle obéir ? Bien sûr que non). Et, à la manière d'un Hot Fuzz, Naomi va bien vite découvrir que les choses ne sont pas aussi parfaites que ce que l'on pourrait croire au premier abord puisqu'il va être question d'enquêter sur un... meurtre. Oui, c'est moche.
The bright side of life
Toute la partie narration de The Good Life est, sans grande surprise, bizarre. Elle traite de plein de sujets absurdes qui ne vont pas spécialement ensemble et se montre à la fois attirante et repoussante. Attirante, car on a forcément envie d'en savoir plus et on apprécie le côté décalé du tout, avec pas mal de blagues cassant le quatrième mur et de nombreux petits détails bien vus. Repoussante, car les personnages sont pour la plupart assez plats, à l'exception de Naomi qui est une véritable saleté et antipathique au possible, même si certains ont leur personnalité tellement poussée à l'extrême qu'ils sont de vraies caricatures sur pattes, mais aussi et surtout parce que le gameplay et la réalisation rendent la progression laborieuse, comme dit précédemment. Résultat, on avance un peu en mode pilotage automatique, à la fois émerveillés devant tant d'absurdité et effarés par l'aventure cassée qui se présente devant nous.
Est-ce que The Good Life est un bon jeu ? Non, clairement pas. Est-ce qu'il est pour autant mauvais ? Hé bien oui... mais il y a un mais. Son aspect technique est épouvantable et son gameplay est parfaitement inintéressant, voire laborieux. Mais les fans hardcores de Swery apprécieront sans doute l'histoire de ce titre, absurde à souhait, ses personnages étranges ou encore l'humour décalé vraiment spécifique à ce créateur. Si vous ne faites pas partie de cette catégorie de joueurs, passez votre chemin, ce jeu de niche n'est clairement pas pour vous.
Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.