Tombé comme un cheveu dans la grande soupe des jeux de survie, Grounded est un titre développé par Obsidian (Fallout : New Vegas, The Outer Worlds, Pillars of Eternity) et mettant en scène un groupe de gamins alors rapetissés et laissés pour compte dans le jardin d’une propriété d’une maison de banlieue. Si le pitch rappelle un certain film iconique de la fin des années 80, il revient surtout proposer un « setup » plus ou moins original alors que, clairement, quand on est joueur PC et qu’on aime les jeux de survie, on a déjà un peu fait le tour de la question.
Grounded reprend ainsi les poncifs du genre survie, à savoir commencer votre aventure à poil avec pour seule consigne de survivre jusqu’à la première nuit. Ramasser vos premiers matériaux, découvrir les alentours et suivre le petit tutorial vous fera progresser jusqu’au premier objectif de quête de l’histoire principale qui ne s’étend que sur quelques quêtes de cet accès anticipé. Bref, vous voilà muni de vos premiers morceaux d’herbe, de minuscules cailloux et autres fibres de plantes, prêt à transformer ces matériaux en armes, objets de soin et autres éléments de construction de base et de décoration. Si le tout s’avère d’un grand classicisme, on aimera vraiment l’idée très sympa de se déplacer dans un jardin et de pouvoir s’émerveiller sur une simple brique de lait tombée dans le jardin… On se demande quel genre de surprise nous ont préparé les développeurs au détour de chaque motte de terre et c’est un sentiment plaisant, surtout dans ce genre de jeu souvent assez linéaire. C’est immersif, plutôt bien pensé et c’est surtout un sentiment renforcé par la musique de fond un peu mystérieuse et les quelques phrases balancées ici et là par le protagoniste au fur et à mesure de vos découvertes dans le jardin. Car, finalement, vous êtes comme lui, à la recherche de la raison de son rapetissement et surtout dans le besoin de rejoindre la maison située à quelques mètres de là.
L’interface de Grounded est un poil brouillon même si la pression d’une seule touche vous permet d’accéder à plusieurs sections comme votre inventaire, mais également une carte dont les contours sont déjà dessinés, une liste de vos quêtes actives ou encore un accès direct aux objets spéciaux déjà ramassés. Si le jeu propose des composantes évidentes de survie, la difficulté ne provient pas spécialement dans la nécessité de manger et/ou boire pour éviter la mort, elle provient tout d’abord des combats pour l’instant assez difficiles à aborder et un peu en manque de « punch ». En effet, les animations ne sont pas les plus précises et les ennemis parviendront rapidement à vous entourer et, pour certains, vous tuer en un seul coup (malgré la possibilité de se construire une armure et des armes plus puissantes). Sachez d’ailleurs qu’un mode « arachnophobe » est prévu dans le jeu, remplaçant ainsi les araignées par d’autres bestioles si c’est intenable pour vous.
Si le combat frontal est pour l’instant à éviter, il faut savoir que la prise en main du jeu est globalement bonne et que chaque action se fait de manière assez organique. Ramasser une pierre pour la jeter, se construire une lance et se battre avec, faire griller la viande de larve fraîchement récoltée et faire tomber une goutte d’eau d’une brindille d’herbe pour la boire… Grounded rappellera beaucoup The Forest dans sa manière d’approcher la récolte et la construction des différents objets, à la différence que le jeu d’Obsidian bénéficie d’une finition bien supérieure et d’un ressenti global encore plus satisfaisant.
Enfin, comme tous bons jeux de survie le suggèrent, l’aventure est meilleure à plusieurs qu’en solo. Grounded ne déroge pas à la règle et est évidemment beaucoup plus fun une fois la partie lancée avec des compagnons de route (et cela vaut surtout pour les combats où le niveau des bestioles n’est apparemment pas encore à l’échelle du nombre de joueurs dans le groupe).