Test : Far Cry 6 - Xbox One

Far Cry 6 - Xbox One
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Far Cry 6 est désormais disponible et, bien évidemment, on a bloqué du temps pour tester cette nouvelle itération de la fameuse série de chez Ubisoft. « Iou reprendré bien one more bite de Far Cry, no ? » comme dirait Yves Guillemot.

Test effectué à partir d'une version PC

J’ai joué à tous les Far Cry. Oui monsieur. Je les ai aimé, détesté, j’ai ragé, crié et souvent rigolé à pleine gorge déployée. C’est non sans amour à la relation tumultueuse, voire sadomasochiste, que je me suis jeté sur la dernière itération de la fameuse série de chez Ubisoft. Comment ne pas en reprendre en bonne gorgée ? Giancarlo Esposito dans le rôle du méchant froid que l’on connait dans (littéralement) tous ses rôles (en fait non, il y a « Do The Right Thing »), un « set-up » paradisiaque qui rappellera le premier et le troisième épisode, et surtout à peu près toutes les mécaniques de jeu déjà aperçues dans les précédents volets qui évoqueront le doux confort d’un chausson au pied, mais qui finit forcément par puer un peu au bout d’un moment.

Loquace Dani Rojas

Dans Far Cry 6, vous incarnez Dani Rojas, anciennement militaire, qui va rejoindre les rangs de la révolution pour faire tomber Anton Castillo, le grand méchant de cet opus, égalant les diableries d’un Vaas, Pagan Min ou Joseph Seed. Monsieur Castillo dirige l’île de Yara d’une main de fer grâce au Viviro, une plante permettant de produire un médicament aidant à lutter contre le cancer, mais dont l’agriculture fait mourir sa propre population (difficile de ne pas penser à la « Grâce » de Far Cry 5…). C’est donc un beau salopard qui, sous couvert « de soigner les gens », oppresse ses propres civils et s’érige en grand leader indétrônable. Si la narration de base ressemble beaucoup à tout ce qu’on a pu voir jusqu’alors (j’aurais pu facilement écrire cette introduction sans toucher au jeu), on trouvera louable le fait de pouvoir choisir un homme ou une femme pour se mettre dans la peau de Dani et de voir le protagoniste principal participer davantage aux conversations qu’avant. En effet, dans les précédents Far Cry, le personnage principal parlait très rarement : ici, il est au centre de tous les dialogues (ou presque), et le jeu nous gratifie de nombreuses séquences animées où Dani prend la parole, surtout pour ce qui concerne l’arc principal des quêtes. On a constaté tout du long de ce Far Cry 6 un vrai désir de narration, du moins plus qu’avant, même si le déroulé de l’aventure reste relativement banal et sans incroyables pirouettes scénaristiques.


Après un petit espace réservé à l’introduction du jeu, ce qui est systématique dans la série, Far Cry 6 vous libère assez rapidement dans Yara, nous laissant le choix d’attaquer la carte comme bon nous semble. Alors, attention, c’est très grand : l’île est découpée en plusieurs parties, chacune étant gouvernée par un ou plusieurs lieutenants de Castillo qu'il faudra, bien évidemment, faire tomber avant de pouvoir vous attaquer au grand « Jefe ». Comme nous l’avons déjà souligné, l’île et ses décors paradisiaques rappelleront Far Cry premier du nom, mais surtout Far Cry 3 et c’est toujours un point fort dans la série : la construction des environnements est plaisante et leur pluralité donne envie de parcourir le tout pour y découvrir le moindre secret. C’est souvent beau, avec une direction artistique inspirée, même si le sentiment d’avoir déjà un peu « tout vu » nous parcourt l’esprit de temps en temps. Le déplacement sur l’île se fait assez facilement, à pied, sur la route, dans/sur l’eau ou dans les airs, aussi avec des points de déplacements rapides que vous débloquerez au fur et à mesure de vos exploits en combat.


Pour motiver les guérilleros et faire tomber Castillo, vous devrez donc vous attaquer aux plantations de Viviro ainsi qu’aux nombreux camps militaires et points de contrôle qui pullulent sur l’île. Le but : tout exterminer et détruire le Viviro pour vous approprier les lieux. Le problème, c'est que le jeu propose toujours une intelligence artificielle affligeante, rendant toute possibilité de furtivité non pas impossible mais très artificielle. En effet, les camps peu remplis sont très rapidement faisables en supprimant un par un les soldats éloignés à l’aide d’un silencieux. Par contre, dans les camps plus denses, le moindre faux pas vous fait repérer par tous les méchants aux alentours, le jeu fonctionnant également sur un système de « menace ». L’I.A. ne vous lâchera pas une fois repéré et n’hésitera pas à vous balancer des hélicos et autres joyeusetés, en boucle, pour vous déloger. Si vous n’avez pas le moyen d’abattre rapidement certains engins, ça sent la fin pour vous, d’où l’intérêt de toujours être prêt en termes d’équipements.

Far Cry 6

Mains dans le même cambouis

De ce côté, le jeu redéfinit un poil les règles avec l’intérêt de la chasse qui diminue au profit de la recherche de « loot » et d’équipement vous gratifiant de certaines caractéristiques allant d’une meilleure détection des ennemis jusqu’à la possibilité de rester concentré plus longtemps en utilisant une lunette de visée. Un système d’établis vous permet aussi d’utiliser les ressources glanées par-ci par-là pour améliorer vos armes en installant des accessoires comme des silencieux, freins de bouches et autres viseurs dont la qualité dépend des matériaux récoltés. Du coup, l’arme en elle-même prend moins d’importance et vous pourrez facilement terminer le jeu en favorisant l’utilisation d’une seule, sans avoir recours à tout votre arsenal. L’importance ici réside dans l’utilisation de certains types de balles contre différents types d’ennemis, facilitant alors grandement vos escarmouches.


Les combats sont d’ailleurs toujours autant grotesques que divertissants : le spectacle commence toujours bien et assez proprement pour terminer dans une avalanche de n’importe quoi, des hélicos en flammes tombant sur des ennemis en prise avec vous avant de voir des félins débarquer et sauter à la gorge de tout ce qui bouge. Comme Far Cry 5, un compagnon pourra vous aider en combat, ce dernier étant choisi au préalable dans un camp et pouvant être de différente nature. Vous aurez le choix entre un alligator, un chien sur roue ou encore… un coq de bataille. D’ailleurs, le jeu propose un « mini-jeu » impliquant des combats de coqs, hobby très apprécié dans certaines régions du monde (et notamment les Caraïbes), ce qui aura le don d’amuser certains joueurs ou, au contraire, de faire grincer des dents les défenseurs de nos amis les bêtes.


Les différents camps de fortune dirigés par la résistance et installés sur l’île de Yara proposent tout un tas d’activités, de missions annexes et de personnalisation que, franchement, vous avez déjà vu et revu dans les anciens épisodes. Ces missions supplémentaires regorgent sur l’île et sont de différentes natures, allant des courses de véhicules jusqu’à la recherche de trésors souvent accompagnés de petites histoires qui fera sourire ou bien pleurer (souvent par la qualité d’écriture très brouillonne de celles-ci). Le jeu est faisable entièrement en co-op, ce qui est une bonne chose et vous aidera à faire passer la pilule lors de la découverte de nombreux bugs d’affichage, de scripts qui ne se lancent pas ou encore de textures qui finissent par avaler votre Dani.

Far Cry 6
Far Cry 6 fait du Far Cry. Figurez-vous que, comme les autres, il m’aura fait rager, crier et souvent rigoler. C’est un jeu que j’aime détester, mais y reviens avec un plaisir malsain pour provoquer de la destruction incontrôlée mais, non sans grande surprise, avec de moins en moins de fun au fil de la série. Far Cry 6 m’a rappelé un Just Cause 2 avec des mécaniques beaucoup moins divertissantes et avec le sentiment que le jeu d’Ubisoft n’arrive pas à complètement lâcher prise dans le grand-guignolant, là où celui d’Avalanche Studios l’avait fait sans trop de soucis. Même si le jeu reste beau, facile à prendre en main et plein de contenu, on commence à vraiment sentir la lassitude s’installer lorsque l’on ouvre la carte et que l’on imagine d’avance les tâches qui nous attendent pour libérer l’île du joug d’un méchant, assez lisse, qu’on connaît avant même de le rencontrer. Si le fond est une redite, la forme l’est aussi avec toujours les mêmes bugs qui reviennent (scripts, physiques, collisions), mais aussi une intelligence artificielle qui fatigue autant qu’elle provoque hilarité et main sur le front.
11 octobre 2021 à 10h15

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Points positifs

  • Une grande carte bien construite et plutôt belle
  • La narration qui se développe
  • Giancarlo Esposito : c’est quand même cool même si très lisse
  • Brûler des trucs avec le lance-flammes (et la propagation du feu qu’on aime toujours)
  • Les compagnons sont chouettes

Points négatifs

  • Toujours la même recette
  • Les bugs, l’I.A. : idem, la même rengaine
  • Les bêtes sont toujours autant martyrisées et, en fait, on aime de moins en moins ça
  • « Pas de politique dans nos jeux »… Wait a minute…

Gribouillé par...

Lorris

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Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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