Test : Call of Duty : Black Ops Cold War - Xbox One

Call of Duty : Black Ops Cold War - Xbox One
Partager
L'un des plus célèbres marronniers montre la trogne de son dernier épisode : Call of Duty : Black Ops Cold War est arrivé... et ce nom est beaucoup trop long.

Test effectué à partir d'une version PC

Treyarch a décidément le cul entre quatre chaises. Tiraillé entre le très bon mode Battle Royale Warzone, le multijoueur toujours aussi populaire, le mode Zombies qui pourrait se satisfaire à lui-même et la nécessité de produire une nouvelle campagne solo de qualité, pas facile de répartir les forces équitablement entre chacune de ces expériences. Pourtant, c’était vraiment bien parti une fois les pieds posés dans l’histoire de la campagne du titre. En effet, la partie solo de Call of Duty : Black Ops Cold War propose une histoire certes « classique » mettant au premier plan les intrigues déjà connues, à base d’espionnage, de trahisons et autres missions suicides, mais au déroulé original. En effet, les développeurs ont eu la bonne idée de rendre la progression un poil moins linéaire que d’habitude en rajoutant notamment des options de dialogue, ou encore des missions annexes réalisables seulement après avoir trouvé des « preuves » récoltées dans les niveaux principaux. Les choix de dialogue ne réinventent pas la roue et ne changent pas drastiquement ce qu'il va se passer à l’écran, mais ont le mérite de proposer aux joueurs d’altérer certaines scènes clés et la disparition plus rapide, ou non, de quelques méchants.

Bell s'en va-t-en guerre

Durant cinq heures, la campagne vous plonge en pleine guerre froide, enchaînant le missions d’infiltrations au cœur du KGB, dans les rues de Berlin jusqu’aux flashbacks pendant cette saloperie de guerre du Vietnam. Si le doublage français est proche de la catastrophe industrielle (on n’aura jamais autant rigolé devant les cris ridicules de Frank Woods), le rythme de la campagne est parfaitement orchestré et donne continuellement envie de continuer notre traque à « Perseus », le mystérieux méchant qui hante Woods, Bell (vous) ou encore Adler, le Robert Redford cicatrisé du groupe. Treyarch continue d’impressionner sur leur manière de nous guider en mission, en commençant souvent très lentement avec un sniper silencieux, pour finir par éradiquer toute une base ennemie au lance-roquettes tout en s’évadant accroché à un hélicoptère en feu. On notera l’effort aussi de la part des développeurs pour proposer un créateur de personnages afin de vous immerger un peu plus dans cette intense (mais courte) aventure.

Call of Duty : Black Ops Cold War

Si la campagne solo propose, assez étonnamment, quelque chose de frais, c’est difficile à dire concernant le multijoueur brut du jeu. On constate hélas qu’aucune vraie prise de risque n’a été effectuée et qu’on reste sur un segment connu, apprivoisé et déjà maîtrisé par les joueurs familiers de la licence. C’est simple, c’est exactement ce à quoi vous vous attendez et rien de plus. Seulement huit cartes sont disponibles depuis le lancement dont certaines qui restent oubliables ou juste frustrantes par un level design beaucoup trop ciselé et confus par endroits. Si vous êtes accro aux grosses sessions de jeu, vous arriverez vite à tourner en rond sur les mêmes cartes avec les scénarios de parties qui finissent par se recouper et se ressembler. Comme d’habitude, les enchainements de hauts faits, de défis et autres challenges se font naturellement, et le « grinding » de niveau reste toujours satisfaisant même si relativement monotone (surtout si vous jouez seul). Dans cette optique, il est assez difficile de garder une bonne dose de joueurs happés sur le multi quand son mode annexe Battle Royale appelé Warzone continue de lentement le grignoter. Ce dernier finira par totalement le supplanter si aucune nouvelle idée ne vient regarnir cet amas de modes qui finissent par tous se ressembler et ne plus rien apporter aux joueurs.

Call of Duty : Black Ops Cold War

Dirty moustache

Alors, oui, vous me direz « mais non, regarde, y’a quand même un nouveau mode gnégnégnénénénéné… », effectivement. Appelé Fireteam : Dirty Bomb, le mode propose à dix escouades de quatre joueurs de collecter de l’uranium afin d’armer différents explosifs placés sur la carte. Si l’idée de se battre pour une ressource est intéressante, c’est le rythme et la structure du mode qui pèche. En effet, on n’est ni à petite ni à large échelle, et puis la progression d’une partie s’enchaîne mal avec une intensité très variable entre le début et la fin. Du coup, ce n’est pas super fun à jouer et on a du mal à voir le mode se faire une place sur les prochains opus (il est déjà plus ou moins déserté). Alors, oui, c’est un mode parmi tant d’autres, mais au final, même si le titre continuera de se développer et de s’affiner sur l’année qui vient, c’est tout de même 70 euros à lâcher pour se farcir un multijoueur qui se ressemble depuis 13 ans, sur peu de cartes différentes et sur des modes que l’on connait sur le bout des doigts.

Call of Duty : Black Ops Cold War

Bien évidemment, le mode Zombie est toujours là, droit dans ses bottes. C’est assez difficile d’en parler puisque le mode Zombie reste le mode Zombie : des niveaux à terminer en résistant face à des hordes de zombies puis en devenant plus puissants via l’achat de compétences et objets vous permettant d’aller toujours plus loin. Si cela reste très classique et (encore une fois) très connu de ce que l’on a déjà vu par le passé, ce mode est toujours aussi marrant à jouer, notamment accompagné de potes. Mention spéciale à la carte « Die Maschine », particulièrement réussie.

Call of Duty : Black Ops Cold War

Techniquement parlant, c’est toujours solide même si l’on commence à voir les rouages et les illusions mis en place pour faire tenir les niveaux. Encore une fois, difficile d’être surpris par certains scripts, même si les explosions et le côté complètement débridé de quelques scènes sont toujours accompagnés de leurs lots d’effets visuels et sonores très immersifs. En gros, on sait ce qu'il va se passer, mais la magie Treyarch opère toujours et on est content de se retrouver dans ce gloubiboulga spectaculaire. On mentionnera également les scènes cinématiques, magnifiques et impressionnantes de détails. La version PC, que nous avons testée, n’a pas posé de problème et reste correctement optimisée. Il y a bien toujours le foutu chargement de « shaders » en fond qui peut éventuellement énerver certaines bécanes, mais globalement tout devrait bien se passer. Toutefois, nous aurions bien aimé tester la version PS5 du jeu et voir les gâchettes de la DualSense en action, mais ça sera pour une autre fois.

Call of Duty : Black Ops Cold War
Les épisodes de fin de génération ou, au mieux, de transition, sont toujours compliqués à aborder (et à développer). Ce dernier cru de la série des Call of Duty n’échappe pas à son destin et offre une expérience à la fois satisfaisante, mais aussi très frustrante. Si le solo apporte des éléments neufs et une once de prise de risque, le mode multijoueur manque clairement d’originalité et finit par ressembler à tout ce qui a déjà été fait. Enfin, le Warzone ainsi que le mode Zombies font ce qu’ils savent faire de mieux : happer et conserver les joueurs avec un concept accrocheur tout en proposant une technique solide. On espère que Treyarch et Activision profiteront du décollage de cette nouvelle génération pour prendre le temps de respirer un grand coup et de nous offrir l’épisode du renouveau la fois prochaine. Allez les gars, on croise les doigts.
25 novembre 2020 à 10h48

Par

Points positifs

  • La technique est au point
  • L’épaisseur du contenu
  • Les quelques nouveautés de la campagne solo et son rythme
  • Les cinématiques
  • Le Battle Royale Warzone et le mode « Zombie » toujours efficaces

Points négatifs

  • Le doublage français
  • La perte d’intérêt pour le « multijoueur » et ses modes (dont le nouveau vite arrivé, vite oublié)
  • L’I.A. des ennemis
  • Globalement, un jeu déséquilibré, mais qui a toujours du charme

Gribouillé par...

Lorris

Lorris

Fin limier du mot

Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

Revenir en haut