Test : Tears of Avia - Xbox One

Tears of Avia - Xbox One
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Pas facile facile de se lancer dans le marché des JRPG de stratégie au tour par tour (ou tactical RPG), genre largement dominé par de grosses licences comme Fire Emblem, Valkyria Chronicles ou encore Tactics Ogre. Mais le défi n'a pas fait peur au studio CooCooSqueaky, les développeurs s'étant relevé les manches pour travailler dur et fournir un certain Tears of Avia, disponible sur PC et Xbox One.

Test effectué à partir d'une version Xbox One

Contrairement à d'autres jeux du genre, Tears of Avia demande au joueur de se choisir un personnage principal avant de se lancer dans l'aventure. Au total, cinq héros sont disponibles, mais calmez-vous tout de suite : ça ne veut pas dire que cinq histoires sont ici proposées. En fait, ce choix modifie essentiellement le début du titre, les cinq personnages ayant une raison différente de débarquer dans la toute première ville. Rapidement, le joueur sera de toute façon obligé de recruter les autres dans son équipe, ce choix n'a donc finalement que très peu d'importance et sera avant tout motivé par leurs classes. De ce côté, on est dans le classicisme le plus total : ranger, mage, guerrier, brawler et prêtresse.

Tears of fears

Côté système de combat, il n'y a également pas de folie. Chaque personnage, en fonction de sa classe, dispose de skills bien particuliers, sachant que seulement cinq skills peuvent être équipés. Un choix qui se montre relativement ardu puisque le joueur débloque très rapidement toutes les aptitudes de chacun, dispatchées dans trois arbres des compétences. Cela passe par exemple par des coups plus puissants à l'épée pour le guerrier, par l'invocation d'animaux pour la ranger ou encore par des soins toujours plus efficace pour la soigneuse. Il n'est pas possible de changer les skills durant les affrontements, il s'agit donc de bien se préparer en amont avant de se lancer dans la bagarre. L'équipement se montre également très important, d'autant plus que les armes ont aussi des skills dédiés. Un équipement que l'on récupère avant tout via le loot, les boutiques étant trop chères et l'argent se faisant trop rare.
Tears of Avia

Malheureusement, si les développeurs ont voulu partir sur quelque chose de classique, ils ont oublié de rendre tout ça efficace. Les combats sont certes plutôt sympas sur une poignée d'heures, mais on se lasse hélas bien vite en raison de différents aspects qui aurait mérité un plus grand soin. On pense avant toute chose à la difficulté, qui se montre soit ridiculement basse, soit absurdement élevée. Un équilibrage ne serait pas de trop ici : soit notre équipe de cinq personnages roule sur tout le monde, soit elle se fait laminer par des groupes d'ennemis beaucoup trop nombreux. Dans les deux cas, on cherche toujours l'aspect stratégique... Si l'on rajoute à ça l'impossibilité d'accélérer la vitesse des affrontements, on obtient quelque chose de lourd et rapidement inintéressant.
Tears of Avia

Aviator(du)

Pourtant, Tears of Avia tente de maintenir l'intérêt des joueurs. Par exemple, chaque combat propose trois challenges à relever afin de remporter un peu plus de cadeaux. Cela peut être de gagner en un certain nombre de tours, en déployant un certain nombre de héros ou encore en infligeant une certaine quantité de dégâts en une seule fois. Le problème, c'est que ces challenges ne peuvent la plupart du temps pas être réalisés la première fois, poussant donc le joueur à refaire un niveau une seconde fois. Dommage car, comme dit précédemment, on tombe bien vite dans l'ennui durant ces affrontements. Les développeurs ont également inclus des animations pour certaines attaques... mais pas pour toutes, ni même pour tous les personnages. Pourquoi ? Mystère, mais au moins ces animations peuvent être passées, ce qui est toujours bon à prendre si l'on ne veut pas les visionner ad nauseam.
Tears of Avia

Pour leur bébé, les développeurs de Tears of Avia ont voulu peaufiner leur histoire et leur background, et ça se sent. Le monde dans lequel on atterrit est travaillé, même si l'on se retrouve là encore sur du grand classique pour le genre : un monde en guerre, des artefacts légendaires à récupérer, un grand méchant vraiment méchant, et ainsi de suite. Ce monde dispose aussi de sa propre religion, avec différents dieux qui accordent leur bénédiction via des offrandes que l'on fait et qui viennent offrir des bonus durant les combats. Les personnages principaux sont également plutôt attachants avec leur petit côté groupe d'amis partant à l'aventure et l'histoire est plutôt plaisante à suivre, d'autant plus qu'elle est rehaussée par de nombreuses touches d'humour... Mais c'est hélas tout. Car, finalement, le joueur n'a vraiment l'occasion de découvrir tout ce que ce monde a à lui offrir : les villes sont grandes mais vides, très peu de PNJ sont disponibles et l'on rejoint les combats en utilisant des portails. Il n'y a donc pas d'exploration.
Tears of Avia

Cry me a river

Paradoxalement, si l'on trouve dommage de ne pas pouvoir explorer plus en détail Tears of Avia, on est aussi ravis de ne pas avoir à le faire tant ce titre est d'un autre temps en ce qui concerne sa réalisation. On ne va pas se mentir, en dehors du chara design plutôt mignon des personnages principaux, on se trouve sur de la 3D extrêmement vilaine, avec des décors vides et des textures baveuses. Le tout se montre qui plus est extrêmement austère, avec une mise en scène réduite à peau de chagrin ou encore des animations très pauvres. Comme si ça ne suffisait pas, les bugs sont à l'heure actuelle extrêmement nombreux, qu'ils soient plutôt rigolos (le jeu passe tout seul en chinois) ou carrément pénalisant (freeze obligeant un reboot). Pour finir sur une bonne note tout de même, précisons que le tout est intégralement traduit en français. De nombreuses coquilles sont certes présentes, mais cette localisation dans la langue de Molière est suffisamment rare dans un tel titre pour être évoquée.
Tears of Avia aurait pu être très intéressant, mais il coche hélas toutes les mauvaises cases des erreurs de jeunesse : un système de combat trop classique ne prenant aucun risque, un monde travaillé mais qui n'est pas assez mis en avant, une réalisation d'un autre temps souffrant de bugs pouvant être pénalisants, une difficulté trop aléatoire ou encore une absence d'éléments venant fluidifier le gameplay (comme la possibilité d'accélérer les combats). Dommage, car son histoire est plutôt plaisante à suivre et ses personnages se montrent attachants, mais les affrontements sont finalement trop limités et trop répétitifs... ce qui ne pardonne par pour de la stratégie au tour par tour.
23 octobre 2020 à 11h15

Par

Points positifs

  • Une traduction français intégrale...
  • Un univers et un monde travaillés...
  • Des personnages attachants
  • Une histoire plutôt plaisante

Points négatifs

  • ...Mais pas mal de coquilles
  • ...Mais que l'on ne peut pas visiter
  • Réalisation austère et d'un autre temps
  • Pas mal de bugs
  • La difficulté en dents de scie
  • Les combats trop classiques et vite lassants

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

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