Alors non, ce n’était pas mieux avant, et il suffit de lancer
Capcom Fighting Collection pour s’en rendre compte. Tout d’abord, on a l’impression d’être aux origines du mal. Aujourd’hui, vous explosez de rage devant autant de remasters, de DLC et d’exploitations de licences ? Sachez que
Capcom est un vétéran en la matière.
Nintendo, c’est toujours pareil ?
Capcom aussi et croyez-le,
Street Fighter a bien été exploité autant que possible. Que cela soit en sortant 50 versions de
Street Fighter 2 à l’époque ou avec des dérivés avec les personnages de la série.
Vous avez dit vampire ?
La compilation nous rappelle une triste période de l’histoire du jeu vidéo : une période où l’Europe était la dernière servie, voire même pas servie du tout. En fait, cette compilation est l’occasion de découvrir des titres pour la première fois dans nos contrées. Prenons par exemple la série des Darkstalkers. En France, nous n’avions eu droit qu’à Darkstalkers : The Night Warriors et à Darkstalkers 3 sur PS1. Ici, nous avons droit à la série complète, à savoir 5 jeux. Nous avons aussi Cyberbots et Red Earth, deux titres aussi inédits en Europe et assez peu connus. Le reste est composé de Hyper Street Fighter 2 Anniversary Edition qui a le bon goût de regrouper toutes les versions de Street Fighter 2, Super Gem Fighter plus connu sous le nom Super Pocket Fighter et enfin Super Puzzle Fighter 2. Tous les jeux liés à Street Fighter sont bien sortis chez nous, au moins en salle d’arcade. Car oui, les salles d’arcade existaient toujours à l’époque (comme ''La tête dans les nuages'').
Alors que dire ? Capcom est un maître de la baston 2D, il n’y aucun doute là-dessus. Aussi, nous avons toujours pour tous les titres présents un gameplay efficace et simple à prendre en main. Toujours basé sur ce qui avait été fait sur Street Fighter 2, certains personnages dans d’autres licences apparaissent même comme des copies avec un skin différent. Des coups spéciaux à base d’arcs de cercle, des personnages plus efficaces en sautant, d’autres à distance, encore d’autres au corps à corps et bien sûr ce qui avait fait la renommée de la licence phare : les coups faibles et forts. Pour les fainéants, vous pouvez même maintenant sortir vos coups spéciaux avec la simple pression d’un bouton.
Street looser
Tout devrait être parfait dans le meilleur des mondes, donc… Mais pas vraiment. Tout d’abord, parlons de Street Fighter 2. Quel est l’intérêt d’intégrer Street Fighter 2 à cette compilation ? Le titre est dans absolument toutes les compilations Capcom et il n’est pas celui qui va motiver l’achat de celle-ci. Les raisons sont simples : c’est du vu et revu et c’est de loin la pire version que l’on ait pu voir. Extrêmement mal équilibrée au niveau de la difficulté, la version américaine est injouable et la version japonaise saccade. Si l’expression « l’ordinateur triche » prête à sourire, elle n’a jamais été aussi vraie que dans cet Hyper Street Fighter 2 Anniversary Edition.
L’intérêt devrait plutôt se situer du côté de la série Darkstalkers, injustement méconnue. Pour rappel, en France nous n’avons eu droit qu’à 2 épisodes et à une série animée diffusée de manière confidentielle sur le Game One de la grande époque. Ceux qui ne connaissent pas peuvent enfin découvrir d’où viennent la succube Morrigan et la femme chat Felicia, toutes les deux aperçues dans de nombreux jeux Capcom. Darkstalkers est une série de jeux de combat efficace avec une vraie identité et c’est un plaisir de pouvoir enfin mettre la main sur tous les épisodes. Enfin ça devrait… Le problème, c’est qu’après le premier épisode, tous les autres se ressemblent. On suppose que l’histoire est la plus grande différence, mais comme certains épisodes ne sont jamais sortis du Japon et que bien sûr la compilation n’offre pas de traduction, hé bien on ne comprend pas. Il arrive souvent de lancer un jeu et de se demander si ce n’est pas celui que l’on vient de faire. Mais bon, bande de petits pervers, on vous connait. De toute façon, la seule chose que vous voulez faire c’est jouer avec Morrigan…
Through the night
Les autres jeux de la compilation sont de bons ajouts. Super Puzzle Fighter 2 est un mélange entre Tetris et Street Fighter : on attaque son adversaire en faisant disparaître des lignes de la même couleur apparaissant à l’écran. Même si le jeu est plaisant, nous avons encore un problème de difficulté, le mode normal donne l’impression de jouer contre un ordinateur de l’armée après le troisième adversaire. Le mode facile donne l’impression de jouer contre un candidat de téléréalité lobotomisé. L’intérêt principal est surtout en fait pour Super Pocket Fighter 2 et Red Earth. Le premier permet de jouer avec des versions chibi de ses combattants favoris. Il s’agit d’une parodie reposant sur un système de gemmes permettant de gagner en niveau et de faire de plus gros dégâts. Nous avons droit à quelque chose de rigolo, fun et vraiment plaisant. On a envie de découvrir plus de Pocket Fighter une fois qu’on en a terminé. Red Earth est un jeu de combat mais avec une vraie histoire, des personnages originaux, et surtout il offre de se battre contre des créatures immenses. Les sprites sont très grands, les graphismes magnifiques et le gameplay efficace. Difficile de comprendre pourquoi le le jeu n’est pas plus connu.
La dernière entrée est Cyberbot. Là aussi, nous avons droit à une histoire et à un concept plutôt original puisqu’il s’agit de combats de mecha. Ici, nous ne sommes pas dans quelque chose d’ultra dynamique mais plus dans la lenteur et la réflexion dans les coups. Une bonne expérience pour les amateurs du genre. Le bon dans Capcom Fighting Collection vient en fait de ce que l’on n’attendait pas. Red Earth, Cyberbot et Super Puzzle Fighter 2 sont le haut du panier. La série Darkstalkers déçoit par son manque de diversité, même si nous avons quand même droit à des jeux de qualité. Celui qui est dispensable en revanche est vraiment Hyper Street Fighter 2 Anniversary Edition, au ras des pâquerettes. Alors, cette compilation a l’air sympathique de loin, on a même la possibilité pour certains jeux de changer entre les versions Japonaises et Nord-Américaines (l’Europe une nouvelle fois à la trappe), mais ce qui transpire de cette compilation, c’est surtout la facilité.