Test : Kingdom Come : Deliverance II - Xbox Series

Kingdom Come : Deliverance II - Xbox Series
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Lors de son annonce, le premier Kingdom Come : Deliverance avait fait sensation. Et le jeu final, bien qu’imparfait, offrait une expérience plaisante, à la fois atypique, immersive et saupoudrée d’un humour potache bienvenu. Alors quand sa suite a été annoncée, cela a piqué notre curiosité. Il est temps de voir si la nouvelle aventure d’Henry a réussi à gommer les défauts de la première.

Test effectué à partir d'une version PS5


Kingdom Come : Deliverance 2

Le premier jeu a essuyé quelques critiques à l’époque concernant son introduction, jugée un peu molle. Si vous faites parti de ceux qui n’ont pas apprécié balancer du purin sur la maison de votre voisin, vous serez ravis d’apprendre que le premier contact avec cette suite est bien plus engageant, le titre s’ouvrant sur une scène d’action annonciatrice de ce qui nous attend par la suite. Mais ne vous y trompez pas, Kingdom Come ne s’est pas transformé en jeu d’action pour cette suite. En effet, Warhorse Studios a choisi d’affiner sa formule plutôt que de la révolutionner. Et c’est tant mieux. Car si cette suite se veut aussi réaliste et immersive que l’épisode fondateur, il est aussi mieux rythmé et équilibré (il y a encore des progrès à faire sur ce dernier point), limitant ainsi les moments un peu monotones et les pics de difficulté nécessitant des heures de grinding.
                                         
Dans ce nouvel épisode, nous retrouvons Henry là où nous l’avons laissé : au service d’Hans Capon. Un noble bête et hautain que, pour une raison qui nous échappe, notre héros supporte. Les deux comparses sont en route pour Trosky pour délivrer un message au seigneur local. Malheureusement, leur escorte va se faire massacrer lors d’une embuscade, laissant Henry et son boulet littéralement à poil. Et dans ces conditions, atteindre le destinataire du message va être bien plus compliqué que prévu.


La suite des aventures d’Henry se laisse suivre sans déplaisir. Ne cédant pas à l’appel de l’action non-stop, l’histoire prend son temps pour se développer, nous permettant d’explorer la map et de rencontrer les PNJ à notre rythme. Les différentes quêtes, principales comme secondaires, prennent des détours parfois surprenants, parfois attendus. Et il nous a fallu parfois plusieurs heures pour terminer une mission que nous pensions boucler en trente minutes. Nous avons pris beaucoup de plaisir à suivre cette aventure, et ce malgré un doublage français de mauvaise qualité. Sans verser dans le ridicule, les voix françaises sont toujours un peu à côté, sonnant faux en permanence. Si c’est le genre de choses auxquelles vous êtes sensibles, vous allez souffrir.

Kingdom Come : Deliverance 2

Y a pas écrit “La Poste” ici.

Comme dit plus haut, Kingdom Come : Deliverance 2 conserve le côté réaliste de son aîné, et cela se ressent dans tous les aspects du gameplay. Vous devrez donc faire attention à l’alimentation d’Henry pour qu’il ne dépérisse pas, ainsi qu’à son allure afin qu’il soit pris au sérieux par ses interlocuteurs. De même, s’il ne se lave pas, les gardes, comme les autres PNJ, vous sentiront arriver.

Vos armes s'usent également à l’usage, et pour réparer votre épée ou votre hache il faudra passer par la meule à aiguiser et passer du temps pour y affûter votre arme. Il en est de même pour forger vos armes et préparer vos potions. Le crafting est ici très développé, pour un résultat inégal. Car si l’alchimie est intéressante et bien pensée, l'affûtage est inutilement long et le forgeage est imbitable. Heureusement, vous avez toujours la possibilité de vous adresser à un artisan pour qu’il s’en occupe à votre place moyennant finance.

Kingdom Come : Deliverance 2

Hardcore Henry

Pour le système de combat, le titre reste encore une fois sur les bases posées par son prédécesseur. Votre placement et votre garde y ont une importance capitale pour la parade et les combos. Cela étant dit, il reste plus facile à prendre en main grâce notamment à un système de parade parfaite et de contre-attaque, permettant aux plus nuls d’entre nous (comme l’auteur de ces lignes) de s'en sortir. Des icônes apparaissent sur le réticule pour indiquer les fenêtres pour exécuter ses actions, ajoutant de la lisibilité à l’ensemble.

Cela étant, vos adversaires aussi peuvent faire des parades parfaites et ils ne s’en privent pas. Si bien que certaines séquences de combat se résument à des enchaînements de parades parfaites et contre-attaques, jusqu’à ce que l’un des belligérants craque. Notez que malgré ces ajustements, le titre reste assez difficile. Et si les duels restent (la plupart du temps) gérables, dès qu’un deuxième adversaire se joint aux festivités, la situation devient beaucoup plus tendue à gérer. La fuite est alors souvent votre meilleure option.

Kingdom Come : Deliverance 2

Vous aurez aussi la possibilité d’utiliser des arcs et arbalètes. Mais ne vous attendez pas à arpenter la Bohême en tirant sur tout ce qui bouge. Pour commencer, il n’y a pas de réticule de visée ici. Il vous faudra donc vous appliquer afin de viser et toucher votre cible. Ce qui est un véritable challenge, surtout avec l’arc, Henry tremblant comme une feuille lorsqu’il bande l’arc. Fort heureusement, cela s’améliore avec l’expérience (celle d’Henry et la vôtre). Cela étant, leur faible cadence de tir et la faible quantité de dégâts qu’elles infligent en font des armes d’infiltration avant tout, les ennemis vous chargeant une fois qu’ils vous ont repéré. 

Dans l’ensemble, les combats sont plus accessibles sans pour autant sacrifier la profondeur du gameplay. Cependant, le titre souffre encore d’un problème d’équilibrage, certains adversaires étant beaucoup trop forts. Il n’est en effet pas rare de se faire salement corriger par un bandit lambda rencontré entre deux quêtes. Et c’est diablement frustrant.

Kingdom Come : Deliverance 2

Un Henry très discret

Mais vous pouvez toujours opter pour l’approche furtive, ce que nous vous conseillons de manière générale. Les classiques de l’infiltration sont là : vous pouvez vous accroupir, vous cacher dans les buissons, siffler ou jeter des objets pour attirer les ennemis, ou les assommer (ou tuer) furtivement. Contrairement à ce qui se fait d’habitude, cette attaque furtive se fait en deux temps. Il faut d’abord approcher l’ennemi discrètement pour le saisir, pour ensuite le mettre hors d’état de nuire en appuyant sur la gâchette droite au bon moment. Cette façon de faire change nos habitudes, où une pression sur un bouton dédié suffit à assommer ou tuer instantanément un ennemi inconscient de notre présence. Ici, il faut rester attentif pour frapper l’ennemi au bon moment, rendant ces éliminations plus gratifiantes.

Seulement, pour une raison qui nous échappe, ces éliminations, bien qu’exécutées parfaitement, ne fonctionnent pas à tous les coups, pouvant alors vous mettre dans une situation très délicate si l’alerte est donnée. Et c’est d’autant plus frustrant que cela semble totalement aléatoire. Enfin, et comme dans le premier jeu, votre tenue a une influence sur votre capacité à passer inaperçu. Ainsi, il faudra privilégier des tenues sombres et légères, côtes de maille et armures ayant tendance à être un peu trop bruyantes et voyantes. Mais votre hygiène est également importante. Si vous ne vous lavez pas, les ennemis vous sentiront arriver (littéralement).

Kingdom Come : Deliverance 2

Le diplomate

Mais si vous ne souhaitez pas prendre vos opposants en traître, ni les exterminer, vous pouvez, la plupart du temps, user de la verve d’Henry. Là encore, votre tenue aura son importance, celle-ci ayant un impact sur la façon dont les PNJ vous perçoivent. Le système de dialogue est bien pensé, offrant souvent plusieurs options pour convaincre votre interlocuteur. Coercition, intimidation et flatterie sont autant d’approches disponibles. Et suivant les cas, vous aurez à faire étalage de connaissances d’Henry dans un domaine donné pour obtenir ce que vous voulez. Et pour les plus pervers d’entre nous, les développeurs ont conservé la possibilité de flirter qui pourra se débloquer. Ce qui fera plaisir aux joueurs aimant “courir la gueuse”.

Ces trois piliers de gameplay (combat, infiltration et diplomatie) offrent une variété d’approches conséquentes permettant à tout le monde de trouver son bonheur. Et cela va de pair avec la liberté quant à la manière de conclure les quêtes. Le titre vous met régulièrement face à des choix avec lesquels il va falloir composer pour le reste de l'aventure. Il faudra donc être réfléchi dans vos choix.

Kingdom Come : Deliverance 2

Quel bel homme !

On ne va pas y aller par quatre chemins, Kingdom Come : Deliverance 2 est magnifique. Sa reconstitution de la Bohême du 15ème siècle est saisissante de réalisme. La végétation est luxuriante et les balades en forêt sont franchement plaisantes, à condition de ne pas croiser de brigands. Les jeux de couleurs et de lumières donnent au titre de Warhorse une esthétique colorée et chatoyante réussie. Et pour finir de vous mettre dans l’ambiance, le sound design est impeccable, vous transportant instantanément au Moyen Âge. Et les musiques, sans être mémorables, font le boulot.

Les personnages aussi sont réussis, avec des visages expressifs et bien animés. Nous avons tout de même pu remarquer certaines postures et attitudes étranges durant quelques rares cinématiques. Qui plus est, il est dommage que le doublage français vienne ternir l’ambiance sonore. Enfin, le titre n’est pas exempt de bugs. Heureusement, ces derniers sont rares et certains d’entre eux relèvent plutôt de choix de design malvenus, comme l’impossibilité d’attaquer des loups à l’épée s’ils ne nous ont pas encore repéré ou l’incapacité soudaine et inexpliquée d’Henry à siffler lors d’une mission d’infiltration. Deux éléments qui sont, encore une fois, frustrants.

Kingdom Come : Deliverance 2

La suite des aventures d’Henry de Skalice fait honneur à son prédécesseur. Améliorant la formule sans la trahir, Warhorse Studios nous propose ici une aventure mieux rythmée et plaisante. Nous avons pris énormément de plaisir à parcourir la Bohême du 15ème siècle et avons passé un certain nombre d’heures à cueillir une quantité astronomique de fleurs. Nous avons rencontré des personnages attachants et livré notre part de combats, même s'il est dommage que le titre souffre de doublages français ratés et d’un équilibrage parfois approximatif. Au final, Kingdom Come : Deliverance 2 est une expérience immersive et prenante, bien qu’imparfaite.
11 février 2025 à 10h38

Par

Points positifs

  • Une amélioration de la formule originale
  • Quête principale mieux rythmée
  • C’est beau
  • Le design sonore, impeccable

Points négatifs

  • Les doublages français vraiment pas terribles
  • Un équilibrage parfois approximatif
  • Quelques bugs

Gribouillé par...

pattoune

pattoune

Ours savant

Davantage ours que savant, ce con n'a pas compris que l'hibernation c'est en hiver. Résultat, il reste cloitré dans sa grotte à longueur d'année. Ce qui arrange bien du monde. Mais ce n'est pas un mauvais bougre. Il est même plutôt drôle à l'occasion. C'est souvent à ses dépens mais chut, il faut pas le dire. Ayant été récemment rattrapé par l'eau courante et l'électricité, il est désormais en mesure, après avoir difficilement assimilé les bases de l'hygiène corporelle, de nous livrer tests, news et autres contenus enchanteurs. Il nous reste plus qu'a espérer qu'il ne lui vienne pas l'idée de faire prendre un bain à son PC... Trop tard.
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