Adoptant une vue à la 3ème personne,
Indika nous narre l’histoire d’une nonne éponyme qui est envoyée en mission pour livrer une lettre dans un monastère voisin. On comprend très vite que cette mission n’est qu’un prétexte pour se débarrasser d’elle, les autres nonnes du couvent ne pouvant pas la supporter. En effet, la jeune fille entend une voix qui questionne sans cesse sa foi et a des visions étranges occasionnant chez elle des réactions vives et inattendues. Le titre ne vous dit jamais si ces manifestations sont le fruit de son imagination ou si c’est le diable qui s’adresse à elle, laissant planer un doute bienvenu. D’autant plus que le doute est l'un des thèmes centraux du titre, avec la religion.
Au fil de ses discussions avec la voix et les autres personnages, des contradictions et autres failles de raisonnement seront soulevées. Derrière son histoire simple, le titre d’Odd Meter a pour ambition de nous faire réfléchir. Ce qui ne l’empêche pas de tomber dans certaines facilités, comme le fait de confronter son héroïne nonne à la luxure, un cliché narratif bien connu. Et autant vous le dire, si la religion est un sujet sensible pour vous, il est possible que le titre vous irrite un peu.
Sympathy for the Devil
Visuellement, Indika souffle le chaud et le froid. Autant les personnages sont bien modélisés, avec des visages expressifs et bien animés durant les cutscenes, autant leurs animations sont raides durant les phases de gameplay. Certains décors sont très réussis, alors que d’autres sont vides ou manquent de détail. Parfois, ce sont les éclairages, trop faibles, qui rendent la scène qui se dévoile sous nos yeux difficilement lisible.
Et c’est bien dommage, car le titre bénéficie de partis pris esthétiques intéressants, avec des choix de design donnant un côté surréaliste aux lieux visités. Mais ce sont surtout la mise en scène des cinématiques, avec des angles de caméra improbables, que nous retiendrons ici, le titre étant très inspiré à ce niveau là. En termes de gameplay, le titre se présente comme un walking simulator à la troisième personne, agrémenté de quelques énigmes et phases de gameplay. Il adopte occasionnellement une esthétique 2D rétro pour des phases de flashback. Une manière élégante de démarquer les deux périodes temporelles.
Personne n’est parfait
Outre son aspect visuel inégal, Indika présente des défauts d’optimisation avec des temps de chargement qui n’ont plus lieu d’être pour une machine équipée d’un SSD. De même, la synchronisation des sous-titres laisse parfois à désirer, ces derniers s’affichant parfois plusieurs secondes avant que le personnage ne commence à parler. Heureusement, cela n’arrive pas souvent.