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Les fans l'attendaient depuis des années maintenant, les spéculations allaient bon train depuis belle lurette sur les Internets et ça y est, enfin, Ubisoft l'a fait : la série des Assassin's Creed pose finalement ses valises à l'époque du Japon féodal. Alors, comment qu'il est après toute cette attente, ce Assassin's Creed Shadows ?
Test effectué à partir d'une version PS5
Pour ce nouvel épisode, ce sont deux héros au destin lié qui sont à incarner ici : la shinobi Naoe et le samouraï Yasuke. Naoe vivait sa meilleure vie dans son village reculé jusqu'à ce qu'Oda Nobunaga ne décide de l'envahir grâce à son armée. Évidemment, les choses vont mal tourner et la shinobi va alors se lancer dans une quête de vengeance qui va la mener à croiser la route de Yasuke, qui va la rejoindre. Bref, une histoire classique de vengeance, de trahisons et autres retournements de situation, avec à certains moments plusieurs choix de dialogues disponibles.
La revanche de la shinobi
Les deux héros ne sont toutefois pas immédiatement jouables. L'aventure débute avec un petit tutoriel en compagnie de Yasuke avant de basculer pendant plusieurs heures sur l'histoire de Naoe. Il faut terminer plusieurs missions principales pour que les deux se retrouvent et qu'il devienne alors possible de passer de l'un à l'autre quasiment à tout moment depuis le menu et les voyages rapides. Un élément qui a clairement son importance tant les gameplays de Naoe et Yasuke sont radicalement différents l'un de l'autre.
C'est bien simple, on a presque l'impression de jouer à deux jeux différents en fonction du héros. Naoe est l'assassin ''classique'' : elle est légère, rapide, furtive et disposant d'un joli panel d'outils, à commencer par un grappin. Elle est idéale pour s'infiltrer ou pour explorer puisqu'elle court et grimpe relativement vite. De son côté, Yasuke est plus un tank essentiellement destiné au combat. Il se déplace plus lentement, ne sait quasiment rien grimper, n'assassine pas franchement discrètement mais dispose toutefois d'armes puissantes et d'une belle quantité de santé. Il a même du mal à faire le saut de la foi et détruit carrément les bottes de foin s'il a le malheur de tomber dessus.
En raison de leurs aptitudes spécifiques, il est donc important de passer de l'un à l'autre en fonction de la situation, et cela ne concerne pas seulement les quêtes puisque certaines activités du monde ouvert nécessitent soit l'un, soit l'autre. Bref, ces deux héros parfaitement différents l'un de l'autre sont aussi complémentaires, même s'il reste bien plus agréable d'incarner Naoe en raison de son agilité, d'autant plus qu'elle semble être la véritable héroïne du jeu puisque le scénario tourne autour de sa quête de vengeance.
Omae wa mou shindeiru
Rapidement, un hub à agrandir et à personnaliser se débloque, l'idée étant de profiter de bonus durant la partie. Au fur et à mesure de la progression, les joueurs, en échange de ressources, vont pouvoir par exemple bâtir une forge servant à améliorer l'équipement ou encore peaufiner leur écurie afin d'obtenir davantage d'éclaireurs. Ces derniers sont d'ailleurs particulièrement importants et ont deux utilités principales : trouver plus facilement un PNJ qui servira pour une quête et ramasser de grandes quantités de ressources dans les instances. Un élément toutefois limité puisque des éclaireurs déployés le resteront pendant une saison entière, sauf si Naoe ou Yasuke décident de dépenser un peu d'argent pour les faire revenir.
Mais on ne va pas se mentir, l'intérêt d'utiliser les éclaireurs pour repérer un objectif de quête est assez limité tant il est simple de le trouver soi-même. Les indications sont en règle générale assez précises, du genre ''Machin se trouve à l'ouest de telle ville'', et il suffit de se rendre dans la zone et d'utiliser la vision d'aigle de Naoe pour le trouver d'assez loin. On apprécie toutefois l'idée de ne pas être constamment pris par la main, ce qui se ressent également dans les activités ponctuelles sur lesquelles les héros peuvent tomber en se baladant dans le monde. Il faut parfois aider des gens dans le besoin qui, en retour, donneront des renseignements (qui représentent en fait le retour d'un éclaireur) ou des rumeurs qui déclenchent parfois de nouvelles quêtes pouvant être très longues.
En sauvant un habitant des griffes de bandits, nous avons ainsi débloqué une quête dédiée aux spoiler: yokai et nous demandant d'éliminer une belle quantité de cibles spécifiques aux niveaux plus ou moins élevés. De quoi en faire une quête à faire progresser sur le long terme, ce qui n'est pas rare dans Assassin's Creed Shadows. Bref, autant dire qu'il y a largement de quoi faire durant cette aventure qui, par défaut, dure déjà plusieurs bonnes dizaines d'heures. Tout ceci se retrouve essentiellement sur les routes, poussant les joueurs à rester sur ces dernières pour tomber dessus, ce qui n'est de toute façon pas bien grave tant l'exploration des montagnes s'avère laborieuse.
La nuit, tous les ninjas sont gris
À côté de ça, Assassin's Creed Shadows se montre plus classique, avec des instances plus ou moins vastes à piller, allant de grands châteaux à de simples camps de brigands, les traditionnels points en hauteur à synchroniser, les zones à énigmes débouchant sur des trésors ou encore les activités offrant des points de connaissance. Ces derniers débloquent progressivement les paliers des arbres de compétences de Naoe et Yasuke, compétences actives et passives à acquérir en utilisant les classiques points de maîtrise s'obtenant en gagnant des niveaux, en terminant certaines activités ou encore en éliminant des cibles spécifiques.
Côté équipement, les développeurs ont décidé de se montrer assez généreux avec une grosse quantité de loot disponible, rendant la forge totalement obsolète pour les joueurs passant leur temps à explorer et à nettoyer la map. À quoi bon dépenser des ressources et de l'argent dans cette arme pour l'améliorer alors que l'on va sans doute en trouver une meilleure dans le prochain château exploré ? Un vrai retour en arrière par rapport à Assassin's Creed Mirage qui préférait opter pour un équipement extrêmement limité et donc forcément plus intéressant à améliorer. Dommage. Dans le même ordre d'idées, les alliés à appeler en renfort sont au final assez peu utiles au vu de la difficulté globale de l'aventure.
La prise en main est de son côté très simple à retenir même si elle diffère des autres épisodes, et il est toujours aussi plaisant de se déplacer dans l'ombre pour assassiner discrètement tous ces pauvres ennemis. Bien sûr, pour ça, il faut prendre Naoe puisque Yasuke est plutôt du genre à défoncer des portes (littéralement) et à couper des têtes. La shinobi dispose de plusieurs particularités lui permettant de s'infiltrer, comme le fait de se coucher totalement dans l'herbe, de jeter des shurikens sur des lumières pour les éteindre et rester dans l'ombre ou encore d'utiliser son grappin pour rester en hauteur. L'heure de la journée ou encore la saison ont également leur importance, les ennemis détectant la présence du joueur plus ou moins vite en fonction de plusieurs paramètres.
Sakuras et bains de sang
D'ailleurs, côté ennemis, leurs capacités semblent s'affiner au fur et à mesure de la progression. En début de partie, ils ne lèvent jamais la tête et ne remarquent donc pas Naoe sur les toits, mais la chose change progressivement, faisant au passage grimper la difficulté de manière naturelle. Bon, évidemment, en dehors de ça l'IA ne fait pas de miracle et on se retrouve toujours avec des ennemis n'attaquant jamais tous ensemble. Pire, certains n'hésitent pas à se placer carrément devant l'un de leur collègue en train de porter un coup, encaissant donc les dégâts à la place du joueur. Les habitués ne seront en tout cas pas dépaysés : s'ils apprécient le feeling des Assassin's Creed, ils le retrouveront ici. En contrepartie, on se retrouve avec certes un épisode qui tente des trucs, mais sans pour autant marquer la révolution que beaucoup attendent pour la licence.
En dehors du feeling, les traditionnels problèmes de cette licence – mais en fait plus globalement des mondes ouverts – sont une nouvelle fois présents. Il n'est ainsi pas rare de pester face au pathfinding du cheval, de ne plus rien y voir dans les lieux fermés à cause d'une caméra qui ne sait pas où se mettre, de passer de longues minutes à se balader dans cette grande map globalement assez vide, de refaire souvent les mêmes choses ou encore d'avoir quelques bugs visuels plus ou moins amusants (comme un ennemi décapité qui continue de faire sa vie). Précisons tout de même que nous avons effectué ce test avant que le patch day one ne soit déployé.
Visuellement, il y a du bon et du moins bon ici. Les environnements sont par exemple globalement très jolis, avec une végétation luxuriante en été ou de belles zones enneigées en hiver, mais cette qualité ne se ressent pas forcément du côté des personnages dont les animations des visages sont loupées. Le doublage est en revanche de très bonne qualité – il est recommandé d'opter pour un mélange entre le japonais et spoiler: le portugais pour plus d'immersion – et les musiques sont également globalement convaincantes. Quant aux temps de chargement, ils ont le bon goût d'être vraiment courts, en tout cas sur PlayStation 5.
Le petit point Animus
Assassin's Creed Shadows se lance en compagnie de l'Animus Hub, une sorte de plateforme regroupant quatre fonctionnalités principales : la possibilité d'explorer les timelines des différents jeux et de lancer ceux en votre possession (à partir d'Assassin's Creed Origins), l'accès à des missions et leurs récompenses, la boutique où s'échangent des ''clés'' trouvées en jeu et enfin les archives. Un élément qui nous a paru assez superficiel et que nous n'avons jamais vraiment utilisé, sauf concernant les missions temporaires apparaissant directement sur la map du jeu (car on aime TUER).
Mirage était une sorte de retour aux sources / best-of, Assassin's Creed Shadows se pose plus en tant qu'épisode faisant doucement mais sûrement bouger les habitudes, par exemple en offrant deux héros aux gameplays très différents ou en prenant toujours moins les joueurs par la main, sans pour autant proposer quelque chose de révolutionnaire. On se retrouve donc avec une histoire assez classique de vengeance, de nombreuses activités à découvrir, une petit côté light RPG plutôt sympa (sauf le loot à foison) ou encore une prise en main immédiate et agréable. Ne vous attendez toutefois pas à un Ghost of Tsushima bis : ici, on est sur du Assassin's Creed pur jus, avec ses points forts et faibles, le tout emballé dans un skin de Japon féodal.
Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.