Test : Atelier Yumia : L’Alchimiste des Souvenirs et la Terre Rêvée - Xbox Series

Atelier Yumia : L’Alchimiste des Souvenirs et la Terre Rêvée - Xbox Series
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La licence Atelier continue doucement mais sûrement sa mue. Auparavant destinée à un public de niche, la série de Gust et Koei Tecmo a petit à petit changé sa formule pour s'ouvrir à toujours plus de joueurs, quitte à prendre pas mal de risques. Il est temps de voir si ces risques payent dans Atelier Yumia : L'Alchimiste des Souvenirs et la Terre Rêvée.

Test effectué à partir d'une version PS5

Habitués des histoires légères et des héroïnes naïves et enfantines, les fans de la licence Atelier ne seront pas ici en terrain conquis, et c'est tant mieux. Dans Atelier Yumia, l'alchimie est même une pratique taboue, la faute à une catastrophe s'étant déroulée trois ans plus tôt dans l'Empire Aladissien. Forcément, les alchimistes sont également très mal vus, ce qui est évidemment le cas de Yumia : elle-même fille orpheline d'une alchimiste, elle n'hésite toutefois pas à rejoindre un bataillon d'exploration dont le but est de parcourir le monde pour comprendre ce qu'il s'est passé et, donc, éviter que cela ne se reproduise.

Tears of the Alchimist

En début de partie, ou en tout cas une fois le tutoriel passé, Yumia rejoint donc Isla et Viktor. Un frère et une sœur au passif lourd puisqu'ils ont été touchés de plein fouet par cette catastrophe, ce qui les pousse à être méfiants vis-à-vis de l'héroïne. Ce qui est aussi le cas des autres membres du bataillon, même s'ils n'ont d'autre choix que de faire confiance à Yumia puisqu'elle seule est capable de libérer les zones plongées dans le mana. Heureusement, l'alchimiste est gentille, honnête, combative et de bonne foi, lui attirant donc petit à petit la sympathie des autres.

Atelier Yumia

Comme dit précédemment, le scénario s'avère ici plus adulte que d'ordinaire, même s'il ne faut pas non plus s'attendre à de grandes envolées lyriques. Néanmoins, on apprécie cette prise de risque de Gust, qui traite ici de sujets importants, comme le deuil, l'héritage, la peur de la différence ou encore la confiance en soi. Chaque membre rejoignant l'équipe a droit à sa petite histoire plus ou moins tragique et à son évolution, même si certains sont hélas moins développés que d'autres. Mais qu'importe : ils ont tous des qualités et défauts les rendant très humains et, par extension, attachants.

Atelier Yumia

L'autre gros changement bénéfique opéré pour Atelier Yumia concerne l'exploration. Pour la première fois, les joueurs se retrouvent face à un vaste monde ouvert ne souffrant pas de temps de chargement et offrant une très grande liberté. Il suffit de passer quelques heures en jeu pour comprendre qu'un Genshin Impact ou que les derniers The Legend of Zelda (toutes proportions gardées) sont passés par là. Le monde proposé ici est particulièrement agréable à parcourir, d'autant plus qu'il a été construit de manière à attirer la curiosité en permanence – même si les icônes sont BEAUCOUP trop nombreuses.

Atelier Yumia

Atelier Impact

Comme dans les jeux cités précédemment, il n'est pas rare de sortir du chemin menant au prochain objectif principal pour aller combattre tel gros monstre, pour fouiller telle ruine ou encore pour se rendre dans une zone remplie à ras bord d'une ressource en particulier. Le tout se fait qui plus est de manière extrêmement fluide, Yumia étant de base très agile et disposant en plus de divers outils l'aidant à explorer. Il n'est par ailleurs pas rare de tomber sur une zone inaccessible au premier abord et nécessitant de progresser encore un peu pour débloquer l'élément permettant de s'y rendre. Les raccourcis et autres points de téléportation sont également suffisamment nombreux et bien placés, mais il faut aussi faire attention à la jauge de mana de Yumia : si elle tombe à zéro, c'est la fin.

Atelier Yumia

Bien entendu, ce vaste monde est rempli de monstres plus ou moins redoutables à combattre et, là encore, les développeurs ont changé les habitudes des fans. Ici, le tout se déroule en temps réel et en arène, même si la liberté n'est pas la même que dans un Tales of. Le joueur contrôle un personnage au sein d'une équipe de trois – avec la possibilité de switcher aisément de l'un à l'autre si besoin, se déplace autour de l'ennemi et dispose d'attaques spéciales à utiliser en prenant garde à leur cooldown et en profitant d'une explosion d'effets (souvent trop). Le placement a ici son importance pour se défendre ou pour esquiver et il n'est pas rare de devoir se reculer pour éviter l'attaque d'un monstre. Il est aussi possible d'utiliser des objets, voire de lancer des attaques coordonnées avec les alliés quand les conditions sont remplies.

Atelier Yumia

Étrangement, ce système de combat se montre tout aussi jouissif que loin d'être abouti. Car si l'idée est ici de mettre à profit les attaques combinées et les combos, dans les faits, la plupart des combats se terminent en une poignée de secondes après avoir spammé les aptitudes de Yumia. La stratégie se limite aux combats de boss et autres monstres un peu plus coriaces, et c'est dommage. D'autant plus que les monstres pullulent sur le terrain et que l'on passe une bonne partie du temps à les affronter, ce qui vient souvent casser le rythme. Sans parler de l'animation de fin de combat qui finit clairement par sortir par les yeux.

Atelier Yumia

Et un peu de sucre en poudre !

Et le système d'alchimie, alors ? Car après tout, il s'agit du cœur de la licence. Hé bien là encore, Gust a totalement revu sa copie. Exit les traditionnels chaudrons et autres petits puzzles qui étaient bien souvent la norme : ici, on choisit la recette, on place les ressources et hop, c'est tout. Bon, ok, ce n'est pas tout à fait exact mais c'est plus ou moins le cas en début de partie. Il faut attendre que davantage de fonctionnalités se débloquent pour que l'on comprenne que ce système se montre en fait bien plus profond qu'il n'y paraît au premier abord, même s'il n'est jamais aussi ludique que par le passé.

Atelier Yumia

Concrètement, chaque recette s'accompagne de ''cœurs'' à activer avant de placer les ressources qui viendront améliorer l'objet en fonction de divers facteurs, comme leur qualité ou leurs attributs passifs. Dès lors, les plus investis passeront de longs moments à comparer tel ou tel ingrédient afin de créer le meilleur objet possible. Il devient vite lassant de fabriquer encore et encore le même objet (avec les animations qui accompagnent le tout), même si heureusement il est possible au bout d'un moment d'automatiser le tout.

Atelier Yumia

L'alchimie se fait dans l'atelier, mais pas que. Car Atelier Yumia dispose aussi d'un système d'alchimie rapide ne nécessitant que quelques clics dans les menus. Bien sûr, tout n'est pas faisable de la sorte puisque les objets ainsi créés sont essentiellement à destination de l'exploration, avec par exemple des balles de fusil (pour tirer notamment sur des ressources hors de portée), des kits de réparation ou encore des soins. Une fonctionnalité franchement bienvenue et évitant de faire des allers-retours à la base pour créer des objets hyper basiques.

Atelier Yumia

Alchimist of the Wild

La base ? Plutôt les bases, en fait, car cet épisode renferme pas mal de lieux où Yumia et ses collègues peuvent se poser. Ces zones sûres peuvent être aménagées à la discrétion du joueur (murs, toits, décorations, etc) même si des modèles préfabriqués sont aussi disponibles. À minima, il est important de placer un lit pour se régénérer et un établi pour créer des meubles, même si les bases plus grandes peuvent aussi accueillir des zones d'alchimie ou encore des sortes de bureaux permettant d'activer les recettes. Il faut en effet d'abord trouver celles-ci dans la nature avant de les débloquer en remplissant des conditions spécifiques et donc d'avoir le droit de les synthétiser.


Il y a encore bien plus de choses à découvrir dans Atelier Yumia mais les lister prendrait encore des heures tant cet épisode se montre généreux. Nous n'avons par exemple pas parlé des balles illimitées permettant d'avoir des informations sur l'élément sur lequel on tire, ni des différents types de quêtes, ni des arbres de compétence, ni du fil rouge tourné vers l'exploration, ni même du fait que l'on puisse câliner les animaux. On peut en revanche faire un petit point réalisation, qui se montre relativement solide. La direction artistique est vraiment réussie – avec même moins de fan service qu'avant, les environnements sont variés et vivants, les temps de chargement sont quasiment inexistants (sur PS5 en tout cas) et les doublages sont comme toujours de qualité. Cerise sur le gâteau, le tout est intégralement traduit en français, ce qui est assez rare pour la série pour être souligné.
Atelier Yumia est aussi bien un épisode destiné aux fans qu'aux petits nouveaux : l'aventure se montre très accessible, l'exploration est un véritable plaisir, les combats sont prenants, le scénario traite de sujets matures et l'alchimie se montre toujours aussi fouillée pour ceux désirant faire les meilleurs objets. Bien sûr, ce titre n'est pas exempt de défauts, avec des affrontements loin d'être stratégiques ou encore de l'alchimie qui n'est plus très ludique, mais rien de très rédhibitoire tant le plaisir de se balader dans ce monde est grand.
28 mars 2025 à 12h31

Par

Points positifs

  • Un monde ouvert tellement agréable à parcourir
  • Une histoire traitant (enfin) de sujets matures
  • Entièrement traduit en français
  • Des combats addictifs...
  • De l'alchimie qui occupe toujours autant...

Points négatifs

  • … Mais aussi très bourrins
  • … Mais ayant perdu son aspect ludique
  • Quand même beaucoup d'icônes sur la map

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

Bluesky : shaunichan

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