Test : South of Midnight - Xbox Series

South of Midnight - Xbox Series

South of Midnight - Xbox Series

Genre : Action / Aventure dans les bayous

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Après Contrast et We Happy Few, le studio Compulsion Games reprend du service avec South of Midnight, un jeu d'action / aventure prenant place dans le sud des États-Unis et mettant à l'honneur les mythes et créatures de cette région.

Test effectué à partir d'une version Xbox Series

South of Midnight, c'est l'histoire d'Hazel, jeune femme dont la vie va basculer lorsqu'un ouragan va frapper son petit bled, Prospero. Alors qu'elle rendait visite à ses voisins pour savoir s'ils n'ont besoin de rien, elle va assister impuissante à la quasi-destruction de sa maison par la rivière. Pire : sa mère se trouvait encore à l'intérieur. Pour chercher de l'aide, Hazel va se rendre dans le manoir de sa grand-mère paternelle où elle dénichera des crochets qui vont éveiller ses pouvoirs. Car cette héroïne est en fait une tisseuse, une soigneuse capable de guérir les esprits et retisser des liens rompus.

Il était un fil...

Et cette particularité s'accompagne de tout un tas de pouvoirs bien utiles à débloquer tout au long de l'aventure. Certains s'obtiennent naturellement en progressant, comme le fait de durcir temporairement certains éléments du décor, tandis que d'autres, dédiés aux affrontements, sont à débloquer dans un arbre de compétences en échange de Bouloches. Ces Bouloches s'obtiennent durant les combats mais aussi et surtout en explorant les environnements de South of Midnight, ce qui n'est guère compliqué puisque la progression est ici hyper encadrée.

South of Midnight

Hazel évolue en effet dans des couloirs plus ou moins vastes et des effets de caméra plus ou moins subtils viennent régulièrement montrer le chemin à suivre. La traditionnelle peinture est à suivre durant les phases de plates-formes, sauf qu'elle est ici bleue au lieu d'être jaune. Bref, du grand classique, même si un élément plus ''naturel'' et intradiégétique vient aussi guider le joueur : au fur et à mesure de la progression, on se rend compte que des animaux suivent les chemins qu'Hazel va suivre, que ce soit pour atteindre des Bouloches ou le prochain objectif.

South of Midnight

Bien que très classique, la progression dans South of Midnight reste plutôt agréable grâce à son ambiance et son univers particulièrement travaillés, ce qui était aussi le point fort des précédents jeux de Compulsion Games. Les décors du sud profond des États-Unis, des bayous aux vastes champs en passant par les maisons sur pilotis, sont bien retranscrits, et l'aspect fantasy – avec par exemple des fleurs et fruits disproportionnés – donnent un petit côté surréaliste à l'ensemble. Voire même poétique, ce qui se ressent aussi dans le scénario traitant de thématiques et autres tramas assez lourds mais abordés avec tact. Quant aux jeux d'ombres et de lumières, ils viennent encore sublimer le tout.

South of Midnight

Banjo sans Kazooie

L'exploration profite également de l'excellente bande-son du compositeur français Olivier Derivière, qui a notamment officié sur A Plague Tale : Innocence. Les pistes mélangent plusieurs inspirations, avec évidemment un accent mis sur le blues et les sonorités du sud des États-Unis, pour un rendu franchement immersif. Clairement l'un des plus gros points forts de l'aventure, qui renferme même de sublimes chansons en lien direct avec l'expérience du moment. Profitons-en aussi pour indiquer que les doublages anglais sont de très bonne qualité, tout comme les sous-titres français. Hazel est une jeune femme en fin d'adolescence et son âge se ressent dans sa façon de parler, la rendant plus crédible. Elle est en revanche bien trop bavarde et trouve tous les dix pas quelque chose à dire...

South of Midnight

Comme dit précédemment, South of Midnight renferme des affrontements. Les ennemis sont ici des entités appelées Hanteurs et prenant diverses formes aux patterns divers et variés. Ainsi, les Hanteurs de base se contentent de lancer des attaques classiques tandis que d'autres jettent des projectiles ou que d'autres encore donnent naissance à des créatures volantes kamikazes. Les combats prennent place dans des zones fermées que l'on voit arriver de loin et Hazel dispose d'une palette classique de coups, avec une esquive, une attaque chargée ou encore différentes aptitudes (à débloquer, pour rappel, dans l'arbre de compétences contre des Bouloches). Les ennemis abattus sont ensuite à ''dénouer'' pour grappiller quelques points de vie et une fois tout le monde mort, on libère le terrain et on recommence à avancer.

South of Midnight

Malheureusement, les combats du jeu de Compulsion Games ne se montrent ni jamais vraiment intéressants, ni franchement profonds, en plus de souffrir d'une caméra qui fait régulièrement n'importe quoi. Résultat : Hazel ne voit pas toujours les coups venir et il suffit de quelques secondes d'inattention pour se faire acculer dans un coin. Et puisque le tout se montre tout de même assez exigeant – en tout cas avec les paramètres de base -, les morts bêtes arrivent rapidement. Certes, l'aventure n'est pas punitive puisqu'elle ramène immédiatement l'héroïne là où elle a succombé, mais ça reste assez agaçant.

South of Midnight

Attention, ces affrontements ne sont pas foncièrement mauvais, mais ils ne brillent par aucune idée nouvelle, les rendant, comme pour l'exploration, affreusement génériques. Ils s'inscrivent par ailleurs dans une routine s'installant bien vite : cinématique, exploration avec plates-formes et énigmes, combats, puis retour à la case départ avant de recommencer cette boucle. Pire, puisque les arènes se voient arriver de loin, on a une impression d'affrontements forcés, d'un système mis là par défaut pour cocher une case du cahier des charges de l'action / aventure en vue à la troisième personne. Placer les ennemis aléatoirement dans les décors aurait sans aucun doute rendu la chose plus fluide et naturelle.

South of Midnight

La narration, de son côté, tente des trucs et raconte son histoire de plusieurs manières différentes. Les cinématiques en effet stop-motion alternent avec des passages prenant la forme d'un livre de contes narré par un poisson-chat géant, parce que pourquoi pas, avec des sortes de flashbacks, avec des documents à dénicher ça et là, avec les décors en eux-mêmes ou encore avec les chansons. Un dernier mot, enfin, sur le stop-motion : la cinématique d'introduction est sublime et le tout n'empiète par la suite pas sur le gameplay puisque c'est assez léger. On aurait peut-être aimé que les développeurs aillent plus loin dans cette idée, mais il s'agit sans doute d'un compromis permettant au plus grand nombre d'en profiter.
Compulsion Games poursuit l'héritage de ses productions passées en s'améliorant tout de même sur le gameplay, qui n'est pas mauvais mais simplement trop générique pour se démarquer des autres productions du genre. Il n'y a en revanche rien à dire concernant la narration, l'univers, les personnages, la bande-son ou encore la direction artistique. Bref : South of Midnight est un conte à l'esthétique et à l'ambiance soignées, mais avec un gameplay peu imaginatif.
04 avril 2025 à 09h37

Par

Points positifs

  • Une ambiance travaillée
  • Un univers prenant
  • Un scénario et des personnages intéressants
  • Avec une narration réussie
  • Une bande-son sublime

Points négatifs

  • Un gameplay trop générique
  • Des combats peu intéressants
  • Très linéaire
  • Une héroïne qui parle trop

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

Bluesky : shaunichan

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