Test : The First Berserker : Khazan - Xbox Series

The First Berserker : Khazan - Xbox Series
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Dans le vaste univers des jeux vidéo, peu de titres parviennent à conjuguer à la fois défi et satisfaction avec un minimum de grâce. The First Berserker : Khazan, tout droit sorti de l’univers de Dungeon Fighter Online, tente pourtant cette alchimie casse-gueule. Au programme : une aventure aussi exigeante qu’un lundi matin sans café, portée par une poignée de boss mémorables. Hélas, entre un level design mou du genou et une direction artistique parfois à côté de la plaque, la recette laisse un arrière-goût de “presque”.

Test effectué à partir d'une version PC

Dans un monde rongé par la corruption, où les anciens héros sont tombés dans l’oubli et où les dieux sont partis faire la sieste, Khazan nous raconte la chute d’un guerrier légendaire autrefois vénéré. Le pitch a de quoi faire frémir les amateurs de tragédie antique : trahison, rage, rédemption… sauf que voilà, tout ça reste à l’état d’ébauche. Si le décor est planté avec sérieux, la mise en scène, elle, oublie un peu de nous faire ressentir quoi que ce soit. Le jeu préfère balancer des bribes d’histoire façon puzzle mal rangé plutôt que de vraiment nous plonger dans son récit. Résultat : les personnages secondaires sont plats, l’intrigue avance à reculons, et on a du mal à s’attacher à Khazan malgré son potentiel dramatique énorme. Un gâchis d’autant plus regrettable qu’avec quelques cinématiques bien posées ou des dialogues un peu plus musclés, tout ça aurait pu prendre une ampleur bien différente.

J’ai beau être matinal, j’ai mal

Heureusement, The First Berserker : Khazan sait où frapper fort : ses combats de boss. Et là, pas de demi-mesure. Ces affrontements sont le cœur, les muscles et l’ossature du jeu. Chaque boss est un mur à franchir, une épreuve de nerfs qui ne pardonne rien. Il faut apprendre leurs patterns, gérer son endurance comme un survivaliste au milieu du désert, parer avec la précision d’un horloger suisse et esquiver au moment exact. Oui, ça rappelle furieusement Sekiro : Shadows Die Twice, et c’est clairement pas un hasard. Le combat contre Viper, notamment, est un modèle du genre : long, tendu, violent. Une vraie danse mortelle où chaque faux pas est puni sans pitié.

The First Berserker : Khazan

C’est dans ces moments que le jeu révèle son vrai visage. Tout y est : tension, adrénaline et ce sentiment grisant de dominer une bête qu’on croyait imbattable. Le souci, c’est qu’entre ces combats dantesques… il ne se passe pas grand-chose. Le level design, c’est le service minimum : des couloirs gris, des zones sans charme, des cartes qui semblent dessinées à la pause déjeuner. On pense à Nioh, mais sans sa densité, sa verticalité ou son sens du rythme. On avance, on tape deux ou trois ennemis oubliables, on ramasse du loot et on attend le prochain boss avec une impatience teintée d’ennui.

The First Berserken : Khazan

Et justement, parlons-en du loot. Le système de progression repose sur une mécanique d’amélioration relativement souple, avec de l’expérience, du butin, des améliorations d’équipement. Sur le papier, c’est du classique, du solide. Mais en pratique, les choix de build n’ont pas toujours de vrai impact sur le gameplay et, surtout, la gestion de l’inventaire devient rapidement un calvaire. Fouiller des menus peu ergonomiques, passer cinq minutes à comparer deux épées quasi identiques, ça casse le rythme et ça fait passer l’envie de s’optimiser.

The First Berserker : Khazan

Un monde qui manque de mordant

Visuellement, Khazan fait le pari du cel-shading. Et à vrai dire, ce choix n’est pas idiot : ça donne au jeu une patte visuelle assez unique, entre anime dark et esthétique gothique. Malheureusement, cette direction artistique est à double tranchant. Si certains ennemis, comme le Blade Phantom, sont stylés à souhait – mélange d’élégance et de menace, avec un sens du détail franchement plaisant – les environnements, eux, peinent à suivre. On traverse des zones qui se ressemblent toutes, où les textures se répètent et où rien ne vient vraiment accrocher l’œil. L’univers a beau être corrompu, il aurait gagné à être un peu plus vivant dans sa laideur.

The First Berserker : Khazan

Heureusement, côté ambiance sonore, ça tient mieux la route. La bande-son sait appuyer là où ça fait du bien : épique quand il le faut, discrète dans les moments plus calmes, toujours juste. Elle contribue vraiment à l’atmosphère du jeu, sans jamais trop en faire. Le doublage, quant à lui, remplit son contrat. Mention spéciale à la voix de Khazan lui-même, grave, abîmée, pleine de colère contenue. Une voix qui donne un peu plus de relief à un personnage pourtant sous-exploité.

The First Berserker : Khazan

Enfin, un mot sur l’accessibilité. Le mode facile est une bonne surprise, dans un genre qui aime trop souvent se regarder le nombril en mode “git gud”. Ici, les joueurs moins habitués peuvent quand même profiter de l’expérience, à leur rythme, même si certains trophées leur resteront inaccessibles. Une concession intelligente, qui montre que le studio a pensé à un public un peu plus large, sans trahir l’ADN du jeu.

The First Berserker : Khazan

The First Berserker : Khazan, c’est un peu comme un diamant brut qu’on aurait oublié de polir. Capable de fulgurances dans ses combats de boss, le jeu peine à convaincre dès qu’il s’éloigne de l’arène. Son histoire prometteuse est trop timide, ses niveaux sont plats, son esthétique inégale, et sa gestion d’inventaire vient ralentir une expérience qui se voulait intense. Pourtant, il y a du cœur, de l’envie, et surtout un vrai respect du genre. Pour ceux qui cherchent un bon défouloir exigeant, taillé pour le duel épique, le jeu vaut le détour. Mais pour qu’il devienne un vrai incontournable du Souls-like, il faudra revoir la copie sur plusieurs points. En l’état, c’est un bon échauffement. On attendra le round suivant pour savoir s’il peut vraiment mettre tout le monde KO.
09 avril 2025 à 10h15

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Points positifs

  • Des combats de boss intenses et bien conçus
  • Bonne gestion de la difficulté, avec un mode facile bienvenu
  • Direction artistique singulière (quand elle fonctionne)
  • Ambiance sonore réussie
  • Système de progression flexible

Points négatifs

  • Level design pauvre et répétitif
  • Narration trop effacée
  • Personnages secondaires sans relief
  • Interface de gestion lourde

Gribouillé par...

Lorris

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Fin limier du mot

Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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