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Édité par Sega et développé par Lizardcube, talentueuse équipe française déjà responsable du délicieux Streets of Rage 4, Shinobi : Art of Vengeance est le dernier épisode en date de la licence mettant à l'honneur ce bon vieux ninja Joe Musashi. Apparu sur nos écran en 1987 (hé oui), ce shinobi a-t-il pris un coup de vieux ?
Test effectué à partir d'une version PS5
Shinobi : Art of Vengeance, c'est avant tout un scénario qui a le mérite d'exister à défaut d'être vraiment intéressant. Le joueur suit donc une nouvelle fois Joe Musashi, ce dernier s'étant lancé dans une quête de vengeance face à un certain Seigneur Ruse. Le bougre a en effet volé l'outil de travail de la Faucheuse (l'Ankou) pour gagner en puissance, ce qui l'a poussé en cours de route à dévaster le village Oboro grâce à son armée high-tech et surnaturelle d'ENE Corporation.
Le ninja le plus muet du quartier
Il ne s'agit là que d'un prétexte pour défourailler tout ce qui bouge et donner un contexte à l'aventure qui progresse à grands coups de cinématiques entre les niveaux. Ces niveaux, justement, sont à appréhender de deux manières différentes : comme un jeu d'action / plates-formes 2D très classique (on avance tout simplement) pour ceux qui veulent uniquement voir le bout de l'histoire ou bien comme un Metroidvania (on retourne fouiller d'anciens niveaux une fois de nouveaux pouvoirs débloqués) pour ceux qui cherchent le 100%.
Car tous les niveaux sont remplis de petites choses à trouver, comme les reliques Oboro à utiliser chez le marchand pour débloquer davantage d'aptitudes (à ensuite tout de même acheter avec de l'or) ou encore les failles de l'Ankou cachant des niveaux de plates-formes à la difficulté velue. Si, en ligne droite, il faut un peu moins d'une dizaine d'heures pour voir le générique de fin – ce qui est très bien pour un jeu de ce genre -, c'est une autre paire de manches en ce qui concerne les complétionnistes qui peuvent rajouter quelques heures au compteur.
Pour avancer dans chaque niveau, le ninja a quelques tours dans son sac. En ce qui concerne les phases de plates-formes pures, il dispose du classique double-saut, mais aussi du dash ou encore du grappin, sachant que tout n'est toutefois pas disponible en début de partie. Et autant le dire tout net : Shinobi : Art of Vengeance ne laisse durant certaines de ces phases pas franchement place à l'erreur, ce qui est notamment dû à un level design parfois peu lisible ou à des hitboxes hasardeuses concernant les pièges. En cas de chute dans le vide ou de dégâts reçus, retour à la dernière plate-forme où le joueur se trouvait avant de sauter, et tant pis si ça faisait de longues minutes qu'il grimpait, par exemple.
La caméra est aussi souvent un problème, celle-ci zoomant et dézoomant durant certains passages bien précis et empêchant de voir où se trouve la prochaine plate-forme. Le plus gros souci de lisibilité reste toutefois du côté des courses-poursuites où se mêlent beaucoup trop d'éléments visuels. Heureusement, la grande majorité du temps, le plan se déroule sans accroc et c'est un véritable plaisir de bondir un peu partout, de marcher sur les murs ou encore d'explorer verticalement les lieux quand c'est possible. D'autant plus que Joe répond au doigt et à l’œil, un impératif pour un jeu de ce genre.
Joe adore les plans qui se déroulent sans accroc
Ce qui est évidemment aussi vrai pour les combats qui représentent le vrai cœur de l'aventure. Particulièrement nerveux, ces derniers opposent la plupart du temps le joueur à des ennemis apparaissant dès que leurs alliés se font tuer. Et pour tuer, il n'y a que l'embarras du choix : entre les attaques légères, les attaques lourdes, les compétences spéciales, les kunais ou encore les exécutions, la palette de mouvements est franchement kiffante. Sans oublier les techniques à acheter peu à peu dans la boutique ou encore l'équipement à utiliser à bon escient puisque disposant de bonus ayant un vrai impact sur le gameplay.
Le plus intéressant repose toutefois sur le système d'exécution. Concrètement, infliger des dégâts d'une certaine manière vient faire grimper une jauge d'exécution qui, une fois pleine pour un ennemi, permet de le terminer en un coup pour récolter un bonus de récompenses (vie, kunai et/ou or). Et puisque chaque ennemi dispose de sa propre jauge, les plus courageux tenteront de réduire les jauges de tout le monde avant de lancer une exécution globale et ainsi emporter le pactole. Mais attention, il faut faire des choix : par exemple, la jauge augmente vite avec les attaques lourdes, mais ces dernières sont aussi plus lentes, laissant donc davantage le héros à découvert.
Affronter les ennemis permet également d'engranger une sorte de mana à utiliser pour lancer des sorts plus ou moins importants, comme un shuriken géant ou des flammes. Là encore, ces aptitudes sont à acheter dans la boutique, contrairement aux vrais ''pouvoirs ultimes'' qui, eux, s'obtiennent en progressant. Une fois de plus, il est question de remplissage de jauge, mais ces pouvoirs étant extrêmement puissants, la chose prend bien plus de temps et serait, pourquoi pas, plutôt à conserver pour les boss. Bref, vous l'aurez compris : la grande force des combats de ce jeu repose non seulement dans leur nervosité, mais aussi dans leur liberté d'approche. Il n'y a pas deux affrontements identiques si l'on se lance dans l'expérimentation.
Bien sûr, tout ceci est à mettre en pratique en prenant garde au type d'ennemi se trouvant en face. Certains attaquent à distance, d'autres volent, d'autres encore se cachent derrière un bouclier ou chargent leurs attaques... il y a là aussi de quoi faire avec plusieurs patterns à apprendre. Le bestiaire se montre relativement varié, avec des démons et des soldats plus classiques, sans oublier un vrai bon point du côté des boss – avec quelques gros clins d’œil aux vieux épisodes qui feront sourire ceux qui ont connu Joe Musashi à l'époque – qui profitent d'un bon chara design.
Évidemment, impossible de passer à côté tant ça saute aux yeux : Shinobi : Art of Vengeance est tout simplement sublime. Que ce soit concernant la palette de couleurs, les environnements (même si on aurait aimé moins de passages en intérieur, plus tristounes que la nature), les personnages, les animations ou encore les effets, l'aventure est un plaisir constant pour les yeux. Et pour les oreilles aussi, d'ailleurs, avec une bonne bande son et un excellent doublage japonais. Enfin, nous n'avons rencontré aucun souci d'ordre technique sur PS5. Que demander de plus ?
Shinobi : Art of Vengeance marque le retour d'un Joe Musashi en grande forme grâce aux petites mains expertes de chez Lizardcube. Si l'histoire est anecdotique et que quelques couacs se font ressentir du côté du level design et de la caméra, tout le reste se montre particulièrement réussi : la réalisation, la direction artistique, le contenu ou encore les combats, bien sûr, variés, nerveux et franchement jouissifs.
Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.