Test : KARMA : The Dark World - Xbox Series

KARMA : The Dark World - Xbox Series
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Développé par Pollard Studio et édité par Wired Productions et Gamera Games, Karma : The Dark World est un jeu d'horreur psychologique en vue à la première personne. Un titre s'inspirant du travail de quelques noms bien connus du cinéma et du jeu vidéo, dont Hideo Kojima et David Lynch.

Test effectué à partir d'une version PS5

Allemagne de l'Est, 1984, ligne temporelle alternative. Dans cet univers dystopique, le monde est contrôlé d'une main de fer par la Leviathan Corporation, une entreprise promettant une utopie aux habitants en échange de quelques règles assez peu sympas : surveillance de masse, privilèges spécifiques accordés en fonction de la classe sociale (du genre avoir le droit de faire des enfants) ou encore utilisation de drogues psychotropes. C'est dans ce joyeux bourbier que le joueur fait connaissance avec Daniel, un agent du Bureau de la pensée.

L'enfer, c'est ma tête

Dans son boulot, Daniel est capable grâce à une technologie avancée d'entrer littéralement dans l'esprit de suspects afin de les interroger et d'examiner des scènes de crime. Un voyage qui est loin d'être de tout repos tant l'esprit humain peut se montrer dangereux et abstrait. Et les choses vont évidemment mal tourner lorsqu'il va se retrouver face à un certain Sean, accusé de vol. Daniel va en effet trouver quelques éléments inquiétants dans ses souvenirs, qui vont le pousser à aller beaucoup plus loin...

Karma : The Dark World

Puisque Karma : The Dark World se repose avant tout sur sa narration, il est bien difficile d'en dire plus sans spoiler. Et ce serait d'ailleurs vraiment dommage tant Pollard Studio a fait du bon boulot à ce sujet, avec une histoire vraiment intéressante à suivre et remplie de retournements de situation que l'on ne voit pas forcément arriver, ainsi que de personnages bien écrits. Qui plus est, les acteurs ont fait un excellent boulot, que ce soit concernant la motion capture avec des expression de visages très bien rendues ou le doublage anglais vraiment investi.

Karma : The Dark World

Bien sûr, puisque l'on parle là de l'esprit humain et d'inspirations s'étant notamment faites du côté de David Lynch, cette aventure ne se destine clairement pas à tout le monde. Le récit n'est ainsi pas linéaire, le symbolisme est omniprésent et la fin est ouverte à l'interprétation. Certains y verront donc de la branlette intellectuelle tandis que d'autres, plus réceptifs, se laisseront porter et apprécieront de se poser des questions et de créer des hypothèses concernant de nombreux éléments de l'histoire. Il n'y a pas franchement d'entredeux ici.

Karma : The Dark World

Can't get you out of my head

Qui plus est, Karma : The Dark World aborde frontalement des sujets matures qui peuvent déstabiliser avec, en vrac, de la traite d'êtres humains, des questions d'éthique scientifique, de manipulation, de sacrifice ou encore de mort, bien sûr, avec certains passages particulièrement graphiques. Bref, il faut non seulement avoir l'esprit ouvert mais aussi le cœur bien accroché pour parvenir au bout de cette histoire plutôt bien rythmée mais assez courte puisque se terminant en six heures environ.

Karma : The Dark World

Côté gameplay, les développeurs ont opté pour quelque chose d'assez similaire à un Layers of Fear, avec tout de même quelques surprises que nous vous laissons le soin de découvrir. Daniel progresse au sein d'environnements cloisonnés, interagit avec certains éléments pour résoudre de petites énigmes pas bien difficiles et, parfois, doit fuir des ennemis. C'est d'ailleurs le point noir de cette aventure : les passages avec les adversaires, que ce soit pour les fuir ou les combattre, ne sont pas aussi réussis que le reste et auraient pu tout aussi bien être totalement absents. Dommage. Divers petits puzzles facultatifs basés sur la logique sont aussi dispatchés ça et là, mais sans grand rapport avec le lore.

Karma : The Dark World

En ce qui concerne la réalisation, on se rend compte dès le départ que les développeurs maîtrisent l'Unreal Engine. Les environnements sont sublimes, les personnages sont très bien modélisés et les jeux de lumière sont vraiment réalistes. Concernant ce dernier point, il n'est toutefois pas rare de se retrouver dans des décors tellement sombres qu'il est bien difficile de savoir par où aller, nécessitant un petit passage du côté des réglages. Cerise sur le gâteau, le tout est intégralement traduit en français et d'une fluidité à toute épreuve, en tout cas sur PS5.
Même s'il n'est pas totalement exempt de défauts, avec notamment des passages avec des ennemis assez peu convaincants, Karma : The Dark World se pose en tant que très bon jeu d'horreur psychologique. Son histoire est intéressante à suivre, ses personnages sont bien écrits et sa réalisation est impeccable. Toutefois, il n'est clairement pas destiné à tout le monde : entre sa narration non-linéraire, son accent mis sur le symbolisme ou encore ses sujets matures, il en laissera pas mal perplexes.
27 mars 2025 à 12h02

Par

Points positifs

  • Une histoire prenante et pleine de rebondissements
  • Seulement une poignée de personnages, mais bien écrits
  • Une réalisation impeccable
  • D'excellents acteurs
  • Sous-titres en français

Points négatifs

  • Les passages avec les ennemis
  • Il est parfois difficile de comprendre où aller
  • Un aspect Lynch-ien qui risque de déplaire

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

Bluesky : shaunichan

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