Spellcaster University prend place dans un monde magique et propose aux joueurs de devenir directeurs d'une école de magie. Mais avec tout de même une deadline : il est grand temps pour l'armée du Seigneur des Ténèbres de reprendre le pouvoir et, régulièrement, tout ce vilain monde marche sur ces lieux d'apprentissage, poussant les professeurs, les élèves et le directeur à fuir vers de meilleurs horizons. Un système bien trouvé niveau diégèse pour donner des limites à chaque niveau du mode Campagne, poussant au passage à optimiser la partie afin de réussir à relever les objectifs fixés.
Les élèves sont priés de ne pas mourir à la fin de leurs études
Chaque niveau s'accompagne en effet de plusieurs objectifs plus ou moins complexes, comme le fait de générer une certaine quantité de mana spécial ou encore de former suffisamment d'élèves à un certain type de métier. Des défis devenant au fil des écoles de plus en plus complexes et obligeant à orienter rapidement les cours en ce sens. Mais les objectifs ne seront pas les seuls défis à relever puisque les emplacements même des écoles renferment leurs lots de points positifs et négatifs, comme par exemple une chaleur à prendre en compte dans le désert ou une zone de construction plus large, laissant plus de liberté dans la construction des pièces.
Chaque partie s'accompagne d'événements aléatoires venant influer sur la progression via divers aspects, comme la renommée de l'établissement ou les liens établis avec les factions proches (royauté, inquisition, paysans, orcs...). Ce dernier élément est d'ailleurs particulièrement important puisque certains bonus de factions se montrent très intéressants, comme le fait de payer moins cher les cartes ou de ralentir l'armée des ténèbres, augmentant donc au passage la durée de vie du niveau en cours. Une fois leur cursus terminé, les élèves sortent de là avec un boulot plus ou moins intéressant en fonction de leurs performances : là encore, une idée vraiment sympa, en tout cas lorsque ces pauvres gosses ne finissent pas morts.
Mais avant tout ça, il faut construire cette école. En début de partie, il est demandé de créer les maisons dans lesquelles seront placés les élèves, puis d'installer quelques salles de base, comme le réfectoire ou les salles de classes. Par la suite, tout passe par des tirages de cartes effectués dans plusieurs decks correspondants à divers types de mana (lumière, alchimie...) et à l'argent engrangé par l'école. À chaque tirage, trois cartes sont proposées et il faut en choisir une en fonction des besoins du moment : une nouvelle salle, une amélioration permanente, un artefact ou créature magique et ainsi de suite.
Le petit twist, c'est que chaque tirage augmente peu à peu le prix, obligeant donc à générer toujours plus de mana et d'argent afin de pouvoir progresser. Ce qui, si le joueur ne se débrouille pas trop mal, se fait de manière naturelle dans un cercle vertueux. Par exemple, si l'objectif est de former des druides, l'idée est de créer des classes dédiées à la nature pour engranger du mana de nature, à réinvestir ensuite dans le deck nature, et ainsi de suite. Du côté de l'argent, c'est un peu différent puisqu'il sert aussi à l'entretien de l'école et au salaire des professeurs, mais heureusement de nouveaux élèves s'inscrivent régulièrement (même s'il est possible de les refuser), apportant avec eux de précieuses pièces d'or.
Merci de ne pas déclencher d'incendies dans les salles de classe
Développé par un tout petit studio, Spellcaster University renferme malgré tout une belle quantité de contenu, permettant donc de gérer des écoles très différentes les unes des autres. Les possibilités sont nombreuses et il est impossible de créer deux fois le même établissement : entre le nombre de cartes, les bonus / malus des lieux, la possibilité de changer certaines règles de l'école (dortoirs payants ou non, par exemple) et les événements aléatoires, il y a de quoi faire. Néanmoins, cela n'empêche pas les parties de finir par se répéter, la faute au genre. Car même si une première école sera dédiée à la nature et la seconde à la lumière, par exemple, le gameplay reste toujours le même, à savoir tirer des cartes et les placer judicieusement.
Le skin est certes différent mais la boucle de gameplay ne change pas d'un iota, et c'est la même chose du côté des factions évoquées plus tôt : une fois que l'on a compris lesquelles sont les plus intéressantes, on ne peut s'empêcher de constamment les chouchouter pour profiter de leurs bonus. Même si, au fond, il n'y a pas franchement besoin de try hard les parties puisque Spellcaster University se montre assez simple et donc accessible au plus grand nombre, avec en plus la possibilité de personnaliser l'aventure pour la rendre plus ou moins complexe.
Cet aspect répétitif est le seul vrai point noir de Spellcaster University qui se montre à côté de ça très agréable à prendre en main et plutôt addictif. Sa direction artistique fonctionne très bien et il est particulièrement satisfaisant d'observer sa petite école tourner, avec ses élèves courant un peu partout et ses incendies qui se déclenchent de temps à autres (???). L'humour est par ailleurs omniprésent et le tout est entièrement disponible en français, ce qui est toujours une bonne nouvelle, et techniquement il n'y a rien à redire si ce n'est des temps de chargement un peu longs. On regrette en revanche l'absence de fonctionnalités tactiles sur Nintendo Switch, ce portage faisant franchement le minimum syndical. Surtout en nomade, avec des textes vraiment minuscules ou encore des nuits tellement sombres que l'on n'y voit presque rien...