Test : Daemon X Machina: Titanic Scion - Xbox Series

Daemon X Machina: Titanic Scion - Xbox Series
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Titanic Scion est l’aboutissement logique d’une licence qui cherchait à s’émanciper. Plus grand, plus fouillé, plus généreux, il déploie une armada de fonctionnalités autour des combats de mechas et de la personnalisation. Mais une telle ambition ne vient pas sans compromis et certains aspects peinent à soutenir le rythme.

Test effectué à partir d'une version PC

Ce nouvel épisode a la bonne idée de se détacher de la structure fermée de son aîné. Les affrontements en arènes laissent place à un monde semi-ouvert où l’on navigue librement entre objectifs principaux et missions secondaires plus légères. Le joueur peut s’arrêter pour collecter des ressources, affronter des ennemis errants ou partir en exploration dans des zones isolées. La comparaison avec un MMO allégé vient naturellement tant le jeu encourage la flânerie autant que l’action explosive. Cette structure n’est pas qu’un changement cosmétique et modifie la respiration générale du jeu. Entre deux séquences d’action intense, on peut passer quelques minutes à admirer des paysages post-apocalyptiques balayés par le vent ou se perdre dans une zone inhabitée. Déroutante au départ, cette cadence s’impose finalement comme une identité forte du titre. Les quêtes secondaires n’ont rien de révolutionnaire, souvent limitées à de la livraison ou à de la chasse à des cibles précises. Pourtant, elles s’intègrent suffisamment bien à la boucle de gameplay pour pousser à les enchaîner sans rechigner. Le tout est soutenu par une ambiance musicale délibérément contrastée. Les guitares saturées qui accompagnaient déjà le premier jeu se mêlent désormais à des morceaux plus planants, ce qui accentue l’étrangeté de ce rythme en montagnes russes.

Jouons à l’ingénieur

Si Titanic Scion impressionne quelque part, c’est bien dans son système de personnalisation. L’Arsenal devient véritablement une extension du joueur, avec un arsenal d’armes et d’équipements dont la variété laisse pantois. Chaque pièce est modulable, qu’il s’agisse des bras, des épaules, du torse ou même de systèmes auxiliaires plus subtils. Le titre multiplie les options cosmétiques, mais c’est surtout sur le plan mécanique que tout se joue. La grande nouveauté réside dans le système de fusion ADN. Les ennemis puissants laissent parfois des fragments que l’on peut utiliser pour transformer son Arsenal. Au lieu de se contenter d’un simple bonus statistique, ces mutations entraînent parfois une véritable métamorphose visuelle ou une nouvelle compétence active. Le résultat est parfois grotesque, mais suffisamment audacieux pour renouveler l’envie d’expérimenter. On retrouve cette dimension de collection et de chasse aux matériaux qui encourage à rejouer certaines missions uniquement pour tenter un nouveau build.

Daemon Machina Titanic Scion

Ce système ouvre la voie à une infinité de combinaisons et fait la joie des joueurs optimisateurs. Il est possible d’élaborer un Arsenal ultrarapide axé sur les frappes de précision comme un monstre blindé de roquettes. Rien ne paraît figé, et chaque essai donne un résultat différent. Même si le récit reste en retrait, le simple fait de bricoler son robot incite à relancer le jeu régulièrement.

Daemon Machina : Titanic Scion

L’ombre narrative d’un mecha bariolé

C’est sur le terrain narratif que le jeu perd le plus de terrain. La trame principale, centrée sur une rébellion contre une force impériale, reste classique. Les personnages qui gravitent autour du protagoniste manquent d’ampleur et de profondeur. On croise des alliés qui semblent interchangeables, des antagonistes au charisme limité et des dialogues qui peinent à marquer les esprits. Quelques tentatives de complexification existent. Certains personnages adoptent des postures ambiguës, oscillant entre alliés et rivaux. Ces moments apportent un peu de relief mais restent trop rares et la mise en scène souffre cruellement d’un manque de moments épiques. Le doublage accentue ce problème. La version anglaise sonne souvent caricatural, au point de détourner l’attention des dialogues eux-mêmes. On ne saura que vous conseiller de passer sur la version japonaise, où l’interprétation correspond mieux au ton sérieux que la mise en scène essaie d’imposer. Cela n’efface pas la pauvreté des situations, mais au moins le récit se digère plus facilement.

Daemon Machina : Titanic Scion

Beau sur le papier, fragile dans les détails

Sur PC, la version testée ici, Titanic Scion bénéficie d’un net avantage par rapport aux consoles. Les graphismes gagnent en netteté, les textures sont plus propres et la fluidité atteint sans peine les 60 images par seconde. Pour autant, tout n’est pas parfait. Le moteur montre parfois ses limites lors des combats les plus chargés. Trop de particules ou un nombre élevé d’ennemis simultanés peuvent provoquer de petites chutes de performance. Rien de dramatique, mais assez pour rappeler que le jeu reste exigeant. Quelques bugs graphiques subsistent également, notamment des clignotements de textures et des ombres capricieuses. Enfin, la caméra est probablement le défaut technique le plus gênant. Lors des affrontements rapprochés contre des ennemis massifs, elle se bloque ou perd son axe, rendant l’action illisible. Le joueur se retrouve alors coincé à l’intérieur de la carlingue adverse sans savoir où donner de la tête.

Daemon Machiina : Titanic Scion

Enfin, le multijoueur coopératif jusqu’à trois personnes ajoute un peu de piment. Chaque joueur peut incarner un style différent et la synergie entre les arsenaux devient déterminante. Le revers de la médaille reste une latence occasionnelle, mais globalement le mode assure de la rejouabilité et un poil d’intérêt pour ceux qui aiment ce genre d’expérience.

Daemon Machina : Titanic Scion

Titanic Scion est un titre contrasté. Il offre une bonne personnalisation, des combats grisants et un univers visuellement accrocheur, surtout sur PC. Mais il traîne aussi une narration faible, une caméra capricieuse et quelques accrocs techniques. L’expérience reste mémorable pour les amateurs de mechas, mais n’atteint pas tout à fait le niveau d’excellence qu’elle semblait viser, notamment quand on connait Armored Core 6 pour les combats ou encore Xenoblade Chronicles X pour l’exploration en mecha. Un jeu généreux, mais pas encore abouti.
09 septembre 2025 à 10h15

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Points positifs

  • Customisation d’Arsenal poussée et variée
  • Monde semi-ouvert offrant un vrai souffle d’exploration
  • Système de fusion ADN audacieux et surprenant
  • Mode coopératif efficace

Points négatifs

  • Narration plate et personnages peu inspirés
  • Caméra instable dans les affrontements rapprochés
  • Quelques bugs graphiques persistants
  • Certains paysages un peu plats
  • Latence occasionnelle en multijoueur
  • Missions secondaires parfois trop génériques

Gribouillé par...

Lorris

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Fin limier du mot

Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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