Test The Callisto Protocol

Licence devenue culte chez les adorateurs de survival horror, Dead Space aura droit tout bientôt à un remake de son premier opus. En attendant, le papa de la série, un certain Glen Schofield, offre aux amateurs du genre une sorte de suite spirituelle baptisée The Callisto Protocol.

Test effectué à partir d'une version PS5

Dans The Callisto Protocol, le joueur incarne un pilote du nom de Jacob Lee. Nous sommes en 2320 et, manque de bol, le vaisseau de ce bon vieux Jacob s'écrase lamentablement sur l'une des lunes mortes de Jupiter : Callisto. Bonne nouvelle ! Il est sauvé relativement vite par les forces de sécurité se trouvant sur place. La joie est hélas de courte durée puisque le pilote va finalement être envoyé sans aucune forme de procès derrière les barreaux de la prison locale, sans oublier avant ça de lui implanter une babiole dans la nuque. Cerise sur le gâteau moisi, une situation d'urgence se déclenche peu après. Les portes de sa cellule s'ouvrent et il découvre en déambulant dans les couloirs que certaines personnes ont muté en créatures belliqueuses et n'hésitent pas à décapiter tout ce qui se trouve sur leur chemin. Il va donc falloir fuir, et vite.

Agrougrou

On ne va pas se mentir, le scénario de The Callisto Protocol ne vous étonnera à aucun moment. L'histoire est cliché, vue et revue, mais elle se montre tout de même plaisante à suivre et bien ficelée, un peu à la manière de ces films d'action sans aucune prétention mais qui vous font passer un bon moment à condition de débrancher votre cerveau. Elle est d'ailleurs aidée non seulement par le protagoniste du jeu, Jacob, mais aussi plus globalement par les différents personnages que l'on rencontre ça et là et qui bénéficient d'un jeu d'acteur plutôt solide. Notons tout de même à ce sujet une synchronisation labiale souvent aux fraises ainsi que quelques petits bugs dans les doublages, qui sont parfois uniquement en anglais.

Ce classicisme se retrouve d'ailleurs dans la quasi totalité de The Callisto Protocol, qui est un survival horror que l'on aurait pu découvrir sur les PS3 et Xbox 360 tant sa progression est linéaire et scriptée, et son gameplay old school. Ces aspects ne sont certes pas des défauts, mais certains joueurs pourraient être désarconnés devant ce retour en arrière de plusieurs années, qu'il soit réellement voulu ou non par les développeurs. Par exemple, et contrairement à la plupart des TPS d'aujourd'hui, Jacob est relativement lent, que ce soit dans ses déplacements ou dans ses actions au combat (ne pensez même pas à vous soigner durant ces phases tant l'animation est longue !). De quoi rajouter encore un peu de tension (et de morts injustes), même si ce survival horror n'en a pas franchement besoin.

Dead Crasse

L'ambiance de The Callisto Protocol est en effet une grande réussite et l'on se retrouve immédiatement plongé dans quelque chose d'angoissant, à défaut d'être véritablement horrifique, mais aussi de particulièrement gore. Un aspect notamment apporté par le sound design aux petits oignons, le joueur entendant régulièrement les bestioles sans forcément les voir. D'ailleurs, les rencontres contre ces salles bêtes font leur petit effet et la tension est palpable durant tous les affrontements, qui se montrent sans concession. Même en mode Normal, la difficulté est assez relevée et il faut rester sur le qui-vive en permanence, surtout lorsque plus de deux ou trois ennemis foncent sur Jacob, transformant le combat en quelque chose d'hélas assez bordélique. Ou qu'ils commencent à muter, ce qui prend la forme de tentacules leur sortant du corps : il faut alors s'occuper de ceux-ci rapidement avant que la situation n'empire.

Car là où ce titre se démarque un peu de la concurrence, c'est dans son gameplay au combat qui se base essentiellement sur le corps-à-corps. Certes, quelques armes à feu sont de la partie, mais les munitions se font rares et il faut donc opter la plupart du temps pour de bons gros coups de poing dans la tronche (et de pieds pour terminer les ennemis). La maniabilité à ce sujet est d'ailleurs assez étrange et nécessite un petit temps d'adaptation, notamment en ce qui concerne l'esquive et la parade. Lorsqu'un ennemi nous fonce dessus, il faut en effet orienter le joystick à gauche ou à droite en fonction de là où l'adversaire attaque pour l'esquiver, puis enchaîner sur une attaque, et ainsi de suite. Un système un peu bizarre qui malheureusement devient hyper vite répétitif, et ce malgré l'arrivée rapide d'un gant magique.

Locked Space

Ce dispositif permet en fait de profiter d'une sorte de pouvoir de télékinésie puisqu'il attire différents éléments du décor, mais aussi des ennemis, avant de les balancer où bon nous semble. De quoi par exemple se faire des boucliers de fortune ou bien envoyer un monstre sur quelque chose de létal. Cette fonctionnalité est pour le coup plutôt amusante et apporte un peu de variété aux affrontements, même si bien sûr elle est un peu pétée : pour contrebalancer ça, le gant fonctionne sur batterie et il faut faire attention à ne pas tomber à zéro. Précisons qu'à côté de ça Jacob peut s'améliorer pour devenir une petite machine de guerre, ce qui se ressent surtout sur la seconde moitié du jeu.

D'ailleurs, ce dernier se montre relativement court puisqu'il est possible d'en voir le bout en moins de dix heures. Néanmoins, les moments de tranquilité étant extrêmement rares ici, cette petite durée de vie est plutôt bien dosée pour éviter de trop en faire baver à vos nerfs. Et ça permet aussi de ne pas trop souffler du nez devant le level design hyper pauvre de The Callisto Protocol, qui enchaîne couloirs après couloirs et autres temps de chargement déguisés derrière des voyages en ascenseur ou entre deux murs étroits. Là encore on se retrouve non seulement propulsé des années en arrière, mais avec en plus un côté très fainéant. Au moins, ce titre se montre visuellement et techniquement à la hauteur, en tout cas sur PS5. C'est sanguinolent, mais c'est beau.

The Callisto Protocol n'est pas dépourvu de défauts, mais il propose tout de même une expérience assez agréable pour les fans de survival horror. Son scénario est certes cliché mais solide, son ambiance est particulièrement réussie et son gameplay basé sur le corps-à-corps change un peu des autres TPS. En revanche, certains n'apprécieront pas l'aspect old school proposé ici par les développeurs, que ce soit au niveau de l'aspect hyper linéaire et scripté de l'aventure, de la lourdeur globale du héros (qui entraîne souvent des morts injustes) ou encore d'un système de combat vite répétitif.

09 décembre 2022 à 10h42

Par Shauni