Test : Star Wars Jedi : Survivor - Xbox Series X

Star Wars Jedi : Survivor - Xbox Series X
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Star Wars Jedi : Survivor, développé par Respawn, fait suite à Fallen Order et nous raconte la suite des aventures de Cal Kestis, un Jedi roux plutôt remonté contre l’Empire.

Test effectué à partir d'une version PS5

Cal Kestis remet le couvert dans Star Wars Jedi : Survivor, où notre héros part encore tête baissée, en infériorité numérique certaine, pour contrer les plans de l’Empire. L’aventure se déroule cinq après les événements de Fallen Order et l’histoire de ce Survivor, plus intimiste et centrée sur Cal, fait un réel pied de nez aux surproductions Disney où les enjeux des derniers films se perdent dans un gloubi-boulga de fan service sans saveur. Nous n’irons pas jusqu’à dire qu’il n’y a pas de fan service dans Star Wars Jedi : Survivor, mais il est en tous cas savamment distillé pour nous immerger pleinement dans l’univers de la saga sans pour autant aller jusqu’à la nausée. Le jeu nous raconte donc une histoire pour le moins prenante, tout en offrant un monde semi-ouvert dans lequel il est facile de se perdre. Cependant, à trop vouloir élargir le rayon d’action du joueur, le jeu rencontre des problèmes de cohérence sur le fond, mais aussi de performance sur la forme.


Sur le plan narratif et comme son nom l’indique, Star Wars Jedi : Survivor est la quintessence même du pourquoi on continue de porter de l’intérêt à la série de George Lucas 50 ans après ses débuts : suivre le parcours et la montée en puissance de marginaux qui cherchent à affronter une puissance bien supérieure pour le bien commun. Non, ce n’est pas Notre-Dame-des-Landes, mais Survivor porte bien son nom puisque Cal Kestis sera souvent seul, parfois accompagné, face aux multiples dangers du monde qui s’offre à vous. En effet, vous commencez votre aventure sur Coruscant, où votre progression linéaire servira de tutoriel avant de vous envoler pour Koboh, qui sera votre vraie première zone de jeu. Du moins, c’est ce que vous croirez au début. En effet, assez rapidement, vous quitterez Koboh pour Jedah, avant de vous envoler pour… Koboh. Puis de nouveau sur Jedah. Rapidement, la surprise n’en est plus vraiment une et vous vous retrouverez à faire des allers-retours assez décevants (et surtout redondants), même si les zones parcourues restent assez denses pour y passer une bonne partie de votre temps.

Jedi Survivor

Koboh LaD

Sur Koboh, vous déambulerez sur une grande zone découpée en sous-zones, dont les accès vous seront débloqués petit à petit, comme tout Metroidvania qui se respecte. Très classiquement, vous y trouverez votre chemin vers les quêtes de la campagne principale, mais également son lot de personnages qui voudront absolument discuter avec vous, histoire de vous raconter leurs problèmes et de vous demander un service au passage. Il conviendra par moments de retrouver une personne perdue, de tuer telle ou telle bête féroce ou de ramasser des graines de certaines plantes rares pour les cultiver dans VOTRE JARDIN. Non, Star Wars Jedi : Survivor n’est pas Animal Crossing (même si on aimerait bien), mais le bar situé sur la planète vous servira de hub et vous permettra donc de cultiver des plantes sur son toit. Tout un tas de choses sont éparpillées sur Koboh comme des artefacts augmentant votre vie, des caisses donnant à BD-1 une charge de plus pour vous soigner ou encore des petits objets à collectionner et donnant de l’épaisseur au lore du jeu.

Jedi Survivor

Si la zone est vraiment chouette à explorer, chaque revisite à Koboh fait un peu plus s’envoler la magie de la découverte et de l’exploration. Si de nouvelles sections sont accessibles, les mêmes trajets, les mêmes ennemis croisés ainsi que les mêmes arrêts aux mêmes points de téléportation font qu’on y croit un peu moins à chaque fois. C’est d’ailleurs l'un des principaux griefs que nous avons contre ce Star Wars : son incapacité à nous faire croire qu’il n’est pas qu’un jeu vidéo. En effet, Cal peut courir le long des murs, sauf quand il ne le peut pas, il peut défier la gravité, sauf quand il ne le peut pas, il peut déplacer des objets avec son esprit, sauf quand il ne le peut pas. Parfois, la progression dans ce monde est bloquée par le besoin de progresser dans l'histoire, mais à d'autres moments, le jeu exige que vous résolviez les choses d'une certaine manière et vous punit si vous essayez de sortir des sentiers battus. On pensera notamment aux pentes un peu trop pentues et glissantes pour un Jedi (hum) ou encore au fait que Cal puisse ralentir le temps pendant le combat, ce qui n’est jamais expliqué dans le jeu. Il y a aussi tout ce qui concerne les compagnons qui vous accompagneront pendant un certain temps : ils ne resteront avec vous que pour certains combats, avant de disparaître sans trop de raison pendant un temps et vous laissant affronter seul un boss beaucoup plus menaçant que tout ce que vous venez de rencontrer à deux… Le problème est que le jeu ne fait jamais l’effort de nous expliquer ou même d’essayer de nous faire croire à ce qu’il se passe. Du coup, en l’absence de cohérence, les limitations de l’implication du joueur dans l’aventure se font sentir.

Jedi Survivor

Les 12 coups de Midi-chlorien

Pourtant, en ce qui concerne la technique, Respawn a mis le paquet pour permettre cette immersion. C’est effectivement magnifique (sur PS5 du moins). Les environnements sont détaillés et la direction artistique au top. Cependant, un peu à l’image de ce qui nous écrivions juste avant, l’interaction inexistante avec les décors ainsi que des bugs visuels (assez nombreux dans les premières versions du jeu) nous rappellent bien trop souvent que nous ne sommes ici que dans un jeu vidéo. La bande-son signée Stephen Barton et Gordy Haab est, quant à elle, superbe, et fait continuellement écho aux sonorités de John Williams tout en conservant sa propre identité. Il en va de même pour les bruitages sonores indissociables à la saga : ils sont tous là et nous rappellent tout au long du jeu pourquoi on aime cette série depuis toujours.

Jedi Survivor

Concernant les combats qui sont légion et font évidemment le sel du jeu, ils n’ont pas spécialement évolué depuis Fallen Order. En effet, on est toujours ici face à un gameplay empruntant BEAUCOUP aux jeux From Software (le contre, notamment). En effet, vous ciblez vos ennemis et vous pouvez vous défendre en utilisant différents pouvoirs de la Force. Vos ennemis sont tous pourvus d’une barre de défense qui diminuera petit à petit avec vos parades, avant de pouvoir leur donner le coup fatal. Les chorégraphies de combat s’enchaînent plutôt bien, même si c’est un sacré bordel parfois, notamment lorsqu’une dizaine d’ennemis vous attaque en même temps, vous laissant ainsi très peu de marge de manœuvre pour vous offrir un combat propre et maîtrisé. Plusieurs styles de combat sont disponibles (avec un sabre dans chaque main ou encore le double sabre, par exemple) tout comme un arbre de talent à trois embranchements qui ne révolutionnera pas votre monde. Vous trouverez une partie survie, une autre dédiée au maniement du sabre et une dernière pour votre maîtrise de la Force, vos points de compétences étant débloqués lors de chaque montée de niveau via de l’expérience gagnée en jeu.

Jedi Survivor

Reprenant les principaux poncifs de la saga Star Wars, Survivor est également un bon jeu d’action-aventure. Assurant ses arrières à l’aide d’une direction artistique incroyable et de décors à couper le souffle, son gameplay n’en est pas révolutionnaire pour autant, tout comme son rythme ou sa progression très classique. Il a cependant le mérite de délivrer une aventure bien menée et qui vous tiendra à votre pad pendant de nombreuses heures. On regrettera par moments son incapacité à faire croire au joueur ce qui se passe sous ses yeux, que cela soit tant à cause de problèmes de performances que de cohérence globale. Star Wars Jedi : Survivor n’est pas forcément une meilleure proposition que Fallen Order, mais il a le mérite de se renouveler dans de nombreux compartiments, même si c’est souvent fait avec maladresse.
15 mai 2023 à 14h59

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Points positifs

  • La direction artistique
  • Les magnifiques décors
  • La bande-son et les bruitages
  • L’histoire est prenante
  • Cal Kestis montre plus de profondeur qu’il en a l’air
  • Un antagoniste assez chouette

Points négatifs

  • La maniabilité et les combats parfois confus
  • On y croit assez peu
  • Un manque de cohérence (fond et forme)
  • Des bugs en pagaille
  • Beaucoup d’allers-retours redondants entre les planètes
  • Un rythme et une progression ultra classiques

Gribouillé par...

Lorris

Lorris

Fin limier du mot

Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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