vous met dans la peau du directeur d’une écurie de Formule 1. N’espérez donc pas prendre le volant, ce n’est pas du tout le but. Ici, ce n’est pas le baquet de Lewis Hamilton que vous prendrez, mais le fauteuil de Toto Wolff. Il s’agira donc de donner toutes les armes dont vos pilotes ont besoin pour gagner les courses ou obtenir le meilleur résultat possible.
En début de partie, le titre vous permet de choisir parmi les dix équipes officielles celle que vous voulez diriger. Et si nous avons sérieusement pensé à prendre la place de Mattia Binotto, histoire que Ferrari arrête de faire de la merde 5 minutes, nous avons finalement fait preuve de chauvinisme avec Alpine. Notez que le choix de l’écurie détermine aussi le niveau de difficulté. En effet, chaque équipe dispose d’un budget de départ, d’infrastructures et de voitures spécifiques, influant sur leur niveau de performance en début de partie.
“Money, Money, Money”
Le sport automobile, ça coûte cher. Et c’est encore plus vrai pour la Formule 1. Hors, cette année voit l’apparition des budgets capés, impactant fortement la manière de gérer le budget de l’équipe. Il n’est plus question de claquer toute votre trésorerie disponible dans la R&D, sous peine de devoir stopper le développement de votre voiture en cours de route. Cette limitation réglementaire vous impose donc de cibler davantage vos investissements. C'est-à-dire comprendre où les performances de vos voitures pêchent avant de choisir quelles pièces faire évoluer en priorité.
Une fois que vous aurez établi votre stratégie de développement, vous devrez encore allouer des ingénieurs, du temps de simulation informatique et, le cas échéant, du temps de soufflerie, toutes ces ressources étant limitées par le règlement ou vos ressources. Mais encore faut-il donner un objectif, une direction à suivre, à vos ingénieurs. Chaque pièce influant sur divers aspects des performances de vos voitures, c’est à vous qu’il revient de choisir quelle caractéristique améliorer en priorité. L’appui aérodynamique, la trainée et la traction ne sont que quelques-unes des statistiques que vous pourrez faire évoluer. Les non-initiés auront vite fait de se perdre dans cet amas de données. Heureusement, l’interface du jeu est bien faite, permettant au joueur de voir immédiatement les effets de ses choix de développement. Ainsi, vous verrez immédiatement si vous faites fausse route ou pas.
Un calendrier bien fourni
Les caractéristiques globales de vos voitures ne sont pas les seules choses à prendre en compte : il faut aussi faire en fonction du calendrier des courses. En effet, chaque circuit a ses spécificités, et il est plus intéressant de recevoir un nouveau pack aérodynamique générant plus d'appui pour Monaco, et un nouveau moteur plus puissant pour Monza, que l’inverse. A ce titre, F1 Manager 2022 dispose d’une section dédiée aux circuits. Cette dernière comporte toutes les informations nécessaires pour vous permettre d’élaborer une stratégie sur le long terme. Les plans ainsi que toutes les statistiques des différents tracés sont regroupés ici, dans l’ordre du calendrier. Mais l’information la plus utile reste les caractéristiques de vos voitures à privilégier pour chaque circuit. Cette section du jeu est capitale pour élaborer une stratégie sur le long terme.
En parlant de long terme, votre service recherche et développement ne doit pas exclusivement se concentrer sur la saison en cours. Il doit aussi préparer la saison suivante, en adaptant la voiture aux réglementations qui entreront en vigueur à ce moment-là. Là encore, il s’agit de trouver un délicat équilibre entre “rester compétitif” cette saison et “avoir une bonne voiture pour débuter la saison suivante”. Et c’est à vous de le trouver.
It’s race week !
Une fois que vous avez développé, fabriqué et installé vos nouvelles pièces, il est temps de les mettre à l’épreuve de la course. Vous retrouverez ici toutes les séances d’un week-end de course réel. Si elles peuvent toutes être simulées (même la course), l’IA prenant alors les décisions à votre place, il reste très fortement conseillé de rester aux commandes. A commencer par les essais libres. Ici, l’objectif est double. Tout d’abord, il faut faire rouler vos pilotes un maximum afin qu’ils se familiarisent avec le tracé et les nouvelles pièces. Rien de sorcier ici, il faut les envoyer sur la piste.
Le second objectif est plus intéressant, et compliqué. Il s’agit de trouver le meilleur réglage possible pour le pilote. Vous pouvez jouer sur divers paramètres, chacun influant sur différents aspects du comportement des véhicules. Par exemple, la rigidité des barres antiroulis influe sur le côté survireur et sous-vireur de vos voitures, alors que l’angle de l’aileron arrière impacte tous les aspects du comportement de la voiture. Pour chacun de ces aspects, vous avez une plage optimale dans laquelle rentrer. Et à chaque retour aux stands, les pilotes vous font un debrief sur l’équilibre général actuel de la voiture et affinent sa plage de comportement optimal. Bien sûr, il faut qu’ils aient suffisamment de temps de roulage pour cela. La qualité de la configuration d’une voiture se traduit ici par le taux de confiance de son pilote. Plus celui-ci est élevé, plus votre pilote sera performant durant la course. A la fin des essais, plus vos pilotes auront une bonne connaissance du circuit et des pièces et plus ils auront confiance en leur voiture, mieux la course se déroulera pour eux.
C’est le dimanche qu’on marque les points
Durant la course, vous aurez à gérer la stratégie de vos différents pilotes. Quels pneus chausser ? A quel moment entrer aux stands ? C’est vous qui décidez. Vous pouvez déterminer plusieurs stratégies avant la course pour faire face à différentes situations. Vos deux pilotes ne sont bien évidemment pas obligés d’avoir la même. Si vous choisissez la stratégie avant la course, vous avez toute lattitude pour la modifier durant la course, pour l’adapter aux différents faits de course. Vous pouvez très bien précipiter un arrêt pour profiter de la sortie d’une voiture de sécurité. Au contraire, vous pouvez prolonger un relais si les pneus tiennent le coup. Vous avez tout une batterie de données pour vous aider à prendre la bonne décision : vous avez accès aux temps des tours de tous les pilotes, aux écarts en temps réel ainsi qu’aux informations sur les pneus de tout le monde. L’écran de stratégie vous permet en plus d’avoir l’usure et les temps aux tours prévisionnels de vos pilotes, ainsi que les prévisions météo et la quantité d’eau attendue sur la piste. Cela fait une quantité énorme d’informations à traiter. Heureusement, l’interface reste claire et intuitive. Et, surtout, vous pouvez mettre la course en pause à tout moment, le temps d’analyser tout cela à votre rythme.
Pour ce qui est de l’interface principale, chaque côté de l’écran est dédié à l’un de vos pilotes, vous permettant de vérifier l’état de leur voiture et de leur donner les indications en fonction des ces informations. Vous pouvez leur donner des consignes concernant l’utilisation des pneus, la gestion du carburant et de l’ERS. Ce qui influence leur rythme de course. Vous pouvez très bien leur dire de rouler à fond tout le temps, mais cela accélére la dégradation des pneus, la consommation de carburant et vide votre batterie, sans parler du fait que vous multipliez le risque d’erreur pour votre pilote. Là aussi, il faudra trouver le bon compromis. Ce sera à vous de dire à votre pilote quand attaquer et quand économiser son véhicule. Claire et bien pensée, l’interface permet d’accéder aux informations désirées rapidement. Ce qui est primordial dans ce genre de jeu, rendant l’expérience agréable. Cela étant dit, vous aurez beau prendre les meilleures décisions possibles, vous ne serez jamais à l’abri d’un accident, d’une sortie de piste ou d’une panne mécanique. C’est frustrant, mais ça fait partie du job.
Comme à la télé
Mais F1 Manager 2022 ne se résume pas à une arborescence de menus Excel. Un soin particulier a également été apporté aux visuels. Ainsi, chaque séance bénéficie d’une modélisation soignée, le titre proposant une reproduction de la retransmission télé officielle. Le titre ne vous en mettra pas plein la vue d’un point de vue technique, mais le rendu reste tout de même agréable à l'œil, avec une modélisation des circuits et des véhicules propre. Qui plus est, le titre vous laisse alterner entre différents angles de caméra, favorisant l’immersion. Nous avons tout de même noté que le comportement des voitures en piste est parfois erratique, trahissant une physique sommaire. De même, l’intelligence artificielle pilote parfois de manière étrange, ralentissant excessivement et donnant des à-coups dans la direction par moments, donnant davantage l’impression de voir des pilotes amateurs que des professionnels aguerris.
Mais tout cela n’est rien comparé à la voix française du commentateur qui est tout simplement insupportable. Ce qui est dommage quand on sait que le titre bénéficie de la voix du commentateur officiel en VO. Pour la version française, ils ont opté pour une traduction littérale délivrée par un comédien qui force son excitation. Cela se ressent constamment et ça devient vite pénible. Heureusement, ses interventions restent relativement rares durant les séances. Sur une note plus positive, le titre intègre des extraits des communications radio retransmises à la télévision. Ce sont donc les pilotes qui vous annonceront eux-mêmes que leur pneus sont morts ou que le réglage de la voiture est bon, ajoutant à l'immersion.
