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Test de la Corsair Sabre V2 Pro
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La Corsair Sabre V2 Pro arrive sur le marché comme une souris ultra légère à coque fermée, pensée pour les joueurs compétitifs à la recherche d’un contrôle absolu.
Le premier contact surprend, comme souvent avec les ultra-light : 36 grammes seulement pour une souris complète, sans le moindre trou apparent. C’est une prouesse qu’il faut noter dans le domaine des modèles ultralégers. En main, la sensation est presque irréelle, comme si l’on tenait une coquille vide tant elle semble dépourvue de masse. Pour atteindre ce poids, Corsair a misé sur une coque extrêmement fine, optimisée pour supprimer tout superflu, tout en conservant une structure fermée qui protège mieux les composants internes que les modèles perforés. Cette conception minimaliste, si elle impressionne sur le plan technique, s’accompagne d’une certaine souplesse du plastique : en appuyant un peu, un léger craquement peut se faire entendre. Il faudra bien rester attentif à la durabilité de la souris qui pourrait être le principal point faible du modèle, une conséquence directe du choix de matériaux ultrafins. Mais cette légèreté extrême n’est pas qu’un effet de style. En jeu, chaque micro mouvement devient plus fluide, plus naturel. Le curseur semble se déplacer sans résistance, un atout particulièrement notable dans les FPS compétitifs où la réactivité du poignet prime sur la force de la main.
Sous le capot, la Sabre V2 Pro embarque le capteur optique Marksman S, capable de grimper jusqu’à 33 000 DPI, avec une vitesse de suivi de 750 IPS et une accélération maximale de 50 G. Ces caractéristiques la placent clairement dans le haut du panier des souris gaming actuelles, capable de retranscrire fidèlement les gestes les plus rapides sans perte de précision. Autre atout majeur : un polling rate pouvant atteindre 8 000 Hz, ramenant la latence théorique à 0,125 milliseconde. Cette performance, impressionnante sur le papier, a toutefois un impact notable sur l’autonomie : environ 70 heures à 1 000 Hz, mais à peine 16 heures à fréquence maximale. Les tests montrent néanmoins un tracking impeccable, sans lissage perceptible ni décrochage, même lors des flicks rapides typiques des FPS compétitifs.
La Sabre V2 Pro mise sur la simplicité : clics gauche et droit, molette cliquable, deux boutons latéraux. Les clics sont nets, précis, réactifs, pas forcément les plus hauts de gamme du marché, mais parfaitement calibrés pour le jeu compétitif. La molette trouve un bon équilibre entre crantage et fluidité, sans excès dans un sens ou dans l’autre. Les patins en UPE assurent une glisse stable et durable, quoique légèrement moins rapide que les patins en PTFE premium. Cela se traduit par une sensation de contrôle un peu plus ferme sur le tapis, ce qui plaira à certains joueurs de précision. Corsair fournit d’ailleurs un second jeu de patins plus larges, pour ceux qui préfèrent maximiser la glisse quitte à ajouter un gramme ou deux. La texture mate de la coque, sobre et discrète, offre une bonne adhérence sans tomber dans l’excès. Pas de fioritures ni d’éclairage RGB envahissant : la Sabre V2 Pro mise sur une esthétique utilitaire, presque minimaliste, dans la lignée des modèles destinés à la compétition pure.
Corsair innove en abandonnant son habituel logiciel iCUE au profit du Web Hub, une interface de configuration directement accessible depuis un navigateur. Cette approche simplifie la vie des utilisateurs soucieux d’éviter un logiciel lourd en tâche de fond : tout se règle en ligne, du DPI aux macros en passant par la fréquence d’interrogation. Cependant, la solution n’est pas parfaite. Le Web Hub ne fonctionne que sur Chrome, Edge et Opera, excluant Firefox et Safari. De plus, la souris ne peut enregistrer qu’un seul profil embarqué, limitant la flexibilité pour ceux qui alternent souvent entre plusieurs jeux ou usages. Le changement de DPI se fait par une combinaison de touches un peu inhabituelle (clic droit + bouton arrière), moins intuitive qu’un bouton dédié.
Dans les FPS compétitifs comme Valorant ou Counter-Strike 2, la Sabre V2 Pro révèle tout son potentiel. Les mouvements sont instantanés, sans inertie perceptible. Le poids plume se fait sentir surtout sur la durée : après plusieurs heures de jeu, la main reste fraîche et détendue, comme si la souris disparaissait presque. Passer ensuite sur un modèle plus lourd donne immédiatement une impression d’encombrement. Pour un usage plus polyvalent (bureautique, navigation, jeux plus calmes), l’ergonomie reste tout à fait correcte grâce à une forme symétrique standard. Elle ne conviendra pas forcément aux très grandes mains ni aux grips exotiques, mais offre un confort suffisant pour la majorité des utilisateurs. La texture légèrement rugueuse empêche tout glissement, même lors de sessions intenses ou avec les mains moites. En revanche, les inquiétudes sur la solidité à long terme persistent. La coque fine, les clips internes fragiles et un démontage délicat laissent penser qu’un usage brutal ou des chutes répétées pourraient rapidement laisser des traces. La Sabre V2 Pro n’est clairement pas conçue pour les maladroits : c’est une souris d’athlète, à manier avec soin.
La Corsair Sabre V2 Pro incarne une vision extrême de la souris de compétition : 36 grammes, coque fermée, capteur dernier cri, latence record. Elle s’adresse aux puristes, à ceux qui traquent la moindre milliseconde dans leur viseur. En contrepartie, il faut accepter une robustesse perfectible, une autonomie réduite à haute fréquence et une ergonomie volontairement dépouillée. Pour les joueurs compétitifs qui veulent une souris quasi immatérielle, c’est un chef-d’œuvre d’optimisation. Pour les autres, un objet fascinant mais exigeant : à l’image de la performance qu’il incarne.