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Test du CHERRY XTRFY MX 10.1
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Clavier low profile, ambitions haut de gamme, et une fiche technique qui lit dans la tête des tryharders. Le CHERRY XTRFY MX 10.1 Wireless promet beaucoup et coche, sur le papier, presque toutes les cases du joueur pointilleux.
On ne va pas tortiller : le MX 10.1 Wireless transpire le premium dès la sortie de boîte. Le châssis en aluminium inspire la confiance et ne sonne jamais creux, même quand on le contorsionne un peu façon stress test à l’arrache. On a ce mix agréable entre rigidité et finesse, une silhouette très basse et un format full size qui ne sacrifie pas le pavé numérique. Les touches sont en PBT, pas en ABS, donc moins de risque d’avoir un brillant disgracieux dans trois mois de Diablo et d’Excel. Parenthèse utile : les légendes ne sont pas « shine-through », l’éclairage RGB s’exprime surtout entre les touches, ce qui donne un rendu propre sur les caractères eux-mêmes.
Au sommet à droite, un petit écran LCD et une molette viennent enjoliver l’appareil. On y change la connexion, la luminosité, le volume, on bascule de profil, et on expédie deux trois réglages sans lancer le logiciel. C’est la bonne idée qui rend l’objet pratique au quotidien et qui évite de multiplier les overlays pendant une session. Le constructeur met d’ailleurs en avant cette logique « on device » et la triple connectivité : dongle 2.4 GHz, Bluetooth avec trois appareils mémorisés, et le câble USB C qui sauve toujours une soirée de rank quand on a oublié de charger.
Côté dimensions, on reste sur du compact pour du full size : environ 427 x 134 x 27 mm, pour un peu moins de 1 100 g. Pas le poids plume d’un 60 pour cent, mais une stabilité appréciable sur un bureau. Le layout est légèrement resserré autour des flèches et des blocs annexes, sans trou d’air entre les zones, ce qui surprend la première heure si on tape à l’aveugle. Ça rentre vite dans l’ordre, mais il faut le savoir avant d’acheter si vous vivez sur Excel ou si vous aimez les flèches bien isolées.
L’argument numéro un, c’est la vitesse. Le clavier annonce un polling rate de 8 000 Hz en filaire et 4 000 Hz en 2.4 GHz. Sur un clavier, ça reste rare, même en 2025, et c’est clairement une promesse tournée vers les compétiteurs obsédés par la latence. En pratique, la sensation est nette : les frappes partent à la seconde où les doigts touchent le plateau, ce qui aide autant pour spammer une action en jeu que pour annuler une macro foireuse. Le tout s’appuie sur des interrupteurs CHERRY MX Low Profile 2.0, lubrifiés en usine, qui visent un toucher plus doux et un bruit mieux maîtrisé. On reste sur un linéaire très propre et très prévisible. Les Low Profile 2.0 visent aussi la longévité : CHERRY communique depuis un moment sur le cap des 100 millions d’activations, avec un bounce time réduit. Ce n’est pas seulement du marketing, c’est surtout une promesse de constance qui rassure quand on investit dans un clavier qui se veut durable. Sur la frappe pure, on est sur une course plus courte qu’un clavier standard, c’est logique en low profile, et ça donne ce côté « glisse » qui plaît à la dactylo rapide. On s’y fait en quelques minutes et on se surprend à taper plus vite, avec moins d’efforts. Le ressenti linéaire, ni trop ferme ni mou, autour de 42 cN, encourage le rythme sans fatiguer. On notera que certains préféreront une opposition encore plus faible, mais ici l’équilibre est bien trouvé pour jongler entre dactylo et jeu.
L’éclairage s’ajuste par touche, mais comme les légendes ne sont pas traversantes, on obtient un halo net autour des keycaps. Sur un setup sobre, c’est bienvenu. L’ergonomie, elle, dépendra de votre plan de travail : profil très bas signifie angle très faible. Sans repose-poignets, ça peut tirer un peu sur les longues sessions si votre bureau est haut. Les pieds fournissent plusieurs positions, mais on reste dans une philosophie qui privilégie la platitude pour la rapidité plutôt que la pente pour le confort. Les amateurs de repose-poignets épais voudront prévoir un accessoire dédié. Rien de rédhibitoire, juste une compatibilité à anticiper si vous enchaînez rédaction, jeu et Discord pendant des heures.
Côté finition, le combo aluminium plus PBT fait le job pour la tenue dans le temps. On n’a pas ce côté glacé qui arrive vite sur des touches bon marché. L’ABS a ses qualités, mais le PBT double-shot reste le meilleur pour garder une belle gueule au fil des saisons. Ici, l’intention est claire : un objet qui accepte d’être trimballé, utilisé, et qui garde sa tenue de soirée. Le châssis ne vrille pas, la plaque ne « ping » pas à chaque frappe, et la signature sonore est feutrée sans aller jusqu’au silence. On est loin du clac métallique des claviers d’il y a cinq ans, c’est appréciable dans n’importe quel espace, notamment ceux que vous allez partager avec d’autres personnes. Détail à signaler : les keycaps et les switches ne sont pas pensés pour être remplacés facilement, donc pas de fantasmes de hot-swap ici, on achète pour l’ensemble et on le garde tel quel.
Le trio de connexions est solidement implémenté. Le dongle 2.4 GHz assure la performance pour le jeu, le Bluetooth permet de coupler trois machines et de basculer à la volée, et l’USB C verrouille un mode « tournoi ». C’est fluide à l’usage, et la molette plus l’écran facilitent la gymnastique entre un PC de jeu, un laptop et une tablette. Le constructeur détaille d’ailleurs des autonomies très différentes selon le mode : jusqu’à environ 900 heures en Bluetooth avec l’éclairage éteint, et autour de 50 heures sur le dongle quand on garde le 4 000 Hz et qu’on allume les LED. La batterie intégrée grimpe à 4 000 mAh, de quoi éviter de chercher le câble tous les deux soirs. Et oui, 900 heures, ça fait beaucoup, mais on parle ici du scénario le plus économe, pas d’un arbre de Noël branché en permanence. Question compatibilité, aucun souci avec Windows et macOS pour l’usage basique, les bascules Mac et Windows ont même un interrupteur dédié au dos. Les fonctions médias, la gestion de la luminosité et les profils fonctionnent directement depuis la molette et l’écran, ce qui simplifie la vie si on déteste empiler des softs résidents. Et quand on veut creuser, on lance l’utilitaire maison.
Parlons qualité de vie. L’écran LCD n’est pas un gadget. Voir la batterie, le mode, le profil actif, régler l’éclairage ou muter le son sans lever la main de la rangée de fonction, ça change tout quand on enchaîne les matchs ou qu’on alterne travail et jeu. On peut même pousser la personnalisation avec des images maison si on a envie d’un clin d’œil visuel à chaque boot. Oui, l’utilitaire Cherry Utility n’est pas une usine à gaz : quelques macros, des remappages, l’éclairage, les profils, et c’est à peu près tout. Si vous venez d’un mastodonte logiciel bourré d’effets, vous trouverez ça léger. En contrepartie, la plupart des réglages utiles se font sans logiciel, ce qui reste cohérent avec la philosophie attitrée du modèle. Pêle-mêle, on retrouve l’anti-ghosting complet, le N-key rollover, le câble tressé amovible, la mémoire embarquée pour trois profils, et la possibilité de passer d’un appareil à l’autre en Bluetooth d’un clic. C’est du classique bien exécuté, avec ce surcroît de soin qui fait la différence en usage quotidien. Les détails comptent : la molette a une friction juste, les crans sont lisibles, l’écran reste visible sans être tape à l’œil. Aucune lubie ici, juste des choix posés pour éviter les petites irritations récurrentes.
Le CHERRY XTRFY MX 10.1 Wireless est un clavier qui sait ce qu’il veut : aller vite, rester propre, et vous simplifier la vie avec un écran et une molette bien pensés. Le tarif le réserve aux convaincus, mais l’exécution suit. Si vous cherchez un full size low profile qui mixe performance, finition et confort moderne, vous avez un candidat très sérieux. Quelques bémols existent, sans entamer l’ensemble. Un presque parfait.