Test : New World - PC

New World - PC
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En développement depuis longtemps, Amazon Games vient enfin de sortir son MMORPG très attendu baptisé New World. Comme les nombreux joueurs arrivant en Aeternum, la firme de Bezos va essayer de conquérir un marché fermé, complexe et très concurrentiel.

Test effectué à partir d'une version PC

Le développement d’un MMORPG est probablement l’une des choses les plus intimidantes dans la carrière d’un développeur. C’est monstrueusement compliqué, très, voire trop grand, avec en plus d’avoir l’obligation de développer un jeu à la fois complexe et accessible tout en restant fun et taillé pour durer, il faut également gérer toute l’infrastructure réseau et faire en sorte que le jeu soit « praticable » au plus grand nombre. Bien évidemment, éviter aussi toutes sortes de bugs dont les interactions entre des milliers de joueurs et leurs environnements peuvent finir dans le chaos. En gros, c’est vraiment pas une partie de plaisir. Quel meilleur chantier et meilleur challenge pouvait choisir Amazon Games pour taper un grand coup sur le marché avec le développement de son premier vrai jeu, si ce n’est celui de New World ? Nous étions sortis un peu circonspects et pas vraiment emballés par notre preview d’une version alpha testée lors de la Gamescom 2018. Beaucoup de temps, de larmes et de sang ont été laissés par les développeurs depuis, avec notamment plusieurs reports obligatoires pour finaliser et bien évidemment corriger le jeu au maximum. Il est désormais là et : on a changé d’avis.

Amerijeff Bezospucci

Le contexte de New World, comme son nom l’indique, se base sur la conquête d’un Nouveau Monde. C’est plutôt simpliste, mais ce tour de passe-passe permet de s’autoriser quelques fantaisies au niveau du lore et permet de rendre cohérent le chaos que peut générer l’arrivée de milliers de joueurs en simultané sur les serveurs lors des premiers jours de vie d’un MMO. D’ailleurs, parlons-en tout de suite : comme beaucoup d’autres jeux à leur époque, New World n’a pas réussi à esquiver le problème de surcharge des serveurs, induisant alors de longues files d’attente pour les joueurs dès les premiers jours. Il a fallu un petit temps d’adaptation à Amazon Games pour ouvrir de nouveaux royaumes, ce qui a permis de tout faire rentrer dans l’ordre. Mais, globalement, il faut aussi souligner le peu de panne et de latence dont ont pu souffrir les serveurs lors des premières semaines d’exploitation. Moi qui ai connu des lancements de nombreux MMORPG, je peux vous certifier que celui-ci était l'un des plus propre et solide que j’ai pu vivre. Nous avons donc pu vivre l’arrivée de tous ces conquistadors en herbe, à l’assaut des quêtes à torcher, métiers à monter et participer à des guerres de faction histoire de gratter de l’expérience un peu la où elle se trouve et arriver au niveau 60 (le niveau maximum pour l’instant) aussi vite que possible.

New World

La montée en niveau se fait de manière très fluide puisque les quêtes s’enchaînent assez bien et sont faites pour vous faire visiter l’île surnaturelle d’Aeternum de fond en comble. L’idée est donc de vous lancer à corps perdu dans ces environnements afin de choper de l’expérience là où elle peut être trouvée. Pour le coup, tout ou presque dans New World vous fera gagner ces précieux points. Finir des quêtes, évidemment, mais également tuer les monstres, ramasser des ressources ou mettre K.O. un joueur d’une faction adverse. Si vous couplez cela avec les missions de factions et les projets urbains, alors votre montée en niveau n’en sera que plus rapide. Les projets urbains consistent à participer à « l’effort de guerre » d’une ville et à ramener divers matériaux ou tuer un certain nombre de bêtes, tandis que les missions de factions vous envoient tuer des monstres ou, si vous en avez le courage, allez déstabiliser les joueurs d’autres factions. Dans New World, tout est aussi plus ou moins libre. Ce n’est pas comme dans un World of Warcraft, qui vous oblige à choisir deux métiers et une spécialisation précise. Ici, tous les métiers sont ouverts et vous montez en compétences à chaque fois que vous participez à la réalisation d’un ou plusieurs objets liés à certaines activités. Que cela concerne la récolte, le combat ou le craft, plus vous en faites, et plus votre niveau augmente. On aura toutefois regretté l’aspect très « FedEx » de certaines quêtes (des allers-retours barbants) et l’ancrage fort de contenu sur certaines régions, ce qui réduit la diversité des environnements que l’on traverse.

New World

Pour le combat, c’est exactement le même principe. Dans New World, vous ne choisissez pas une classe au préalable, mais vous êtes libre de composer votre héros à votre guise. Plus vous utilisez une arme et plus vous devenez performant avec (la compétence de maniement monte en niveau), débloquant des aptitudes supplémentaires spécifiques à l’arme en question. Vous pouvez donc facilement jouer avec un marteau deux mains fort en dégâts au corps-à-corps et utiliser un bâton vous rendant de la vie en deuxième choix. À l’inverse, vous pouvez privilégier le combat rapide avec une hachette et bouclier ainsi qu’un mousquet en deuxième choix. Tout est donc possible et dépendra de vos affinités avec les armes présentes en jeu. Aussi, lorsque vous gagnez un niveau général, vous aurez trois points à placer dans différentes caractéristiques classiques (force, dextérité, intelligence…) qui sont adaptées au maniement de telles ou telles armes. À vous donc de bien choisir vos points, sachant qu’il est toujours possible de se re-spécialiser (moyennement un coût après le niveau 20).

Sans foi, ni loi

Une fois vos armes choisies, c’est l’heure du combat. Sur New World, il ne s’agit pas de sélectionner sa cible et se mettre en auto-attaque, il s’agit plutôt de bien viser puisque votre personnage attaquera ce qui est positionné devant lui et que toutes les attaques à distance nécessitent de viser au préalable. C’est vraiment plaisant et donne un élan très organique et nerveux aux combats, surtout lorsqu’il s’agit de joutes JcJ (joueur contre joueur). Ces dernières ne sont d’ailleurs pas obligatoires, vous pourrez choisir de vous mettre en mode JcJ dans les villes avant de sortir en exploration. En ce qui concerne les combats entre joueurs, ils sont au centre des luttes intra-faction qui régissent le monde de New World. En effet, dès votre niveau 10, vous devrez prêter allégeance à une faction particulière, celle pour laquelle vous vous battrez et défendrez votre honneur et celui de votre clan d’adoption. Il faudra donc accumuler des points de légende en participant à de nombreuses activités (aussi bien du craft que des vrais combats de bonhommes) pour vous approprier des villes et même des régions du monde. Le fait de posséder des terres booste évidemment les gains d’expériences, mais aussi diminue les taxes imposées sur la conception d’objets et divers achats (Amazon qui fait payer des taxes aux joueurs, c’est drôle, non ?). Ces activités soufflent le chaud comme le froid, avec notamment certains « abus » déjà possibles comme le fait de créer un grand groupe de joueurs et de faire des allers-retours ensemble pour réaliser des quêtes ne nécessitant pas de tuer des joueurs d’autres factions : c’est assez répétitif et pas du tout intéressant. Il faut privilégier les gains de points plus organiques, comme la participation aux guerres à grande échelle. Bien sûr, le jeu doit encore arrondir certains angles et les quêtes de factions en fait partie.

New World

New World a également en réserve du contenu JcE pour les joueurs friands de bagarre avec des NPC plus forts, ces derniers pouvant être trouvés dans des donjons à cinq joueurs ou bien des raids en extérieurs. Il faut toutefois que les développeurs prennent garde au manque de contenu qui peut vite démotiver les joueurs une fois le niveau maximal atteint. Ce problème a bien évidemment été rencontré dans de nombreux autres MMORPG, exception faite pour le Roi World of Warcraft qui a toujours su calibrer son contenu « end-game ». Sur New World, on peut bien comprendre l’intérêt pour le JcJ et les joutes à grande échelle, mais il ne faut pas se leurrer, l’intérêt des joueurs pour le contenu JcE est souvent plus importante et reste le cœur d’un jeu de ce genre (mais peut-être qu’on se trompe ?). Espérons donc qu’Amazon Games arrivera à suivre la cadence infernale imposée par les joueurs affamés et efficaces.

New World

Enfin, pour le côté un peu technique, New World est un jeu beau qui affiche une optimisation plus que satisfaisante. On pourra reprocher une gestion de l’eau pas folichonne, mais le reste est plutôt agréable à regarder et à parcourir. La direction artistique propose des environnements plutôt marquants et les compositions sonores sont de très bonne facture, clairement inspirées de beaucoup d’œuvres qui ont marqué notre médium ces dernières années.




On ne pourra pas parler de tout ce qui forme New World. Déjà parce qu’il y aurait beaucoup trop à en dire, et surtout parce que c’est un jeu au contenu très satisfaisant et franchement chronophage. Oui, c’est un MMORPG. En plus d’être long, le jeu d’Amazon Games est fichtrement bon dans sa réalisation et accroche un nombre impressionnant de joueurs en simultané pour son démarrage (malgré les nombreuses files d’attente qui ne sont plus qu’un lointain souvenir). Le jeu offre une expérience gratifiante mais, comme dans tout bon MMO, son talon d’Achille reste son contenu à haut niveau. Il n’existe pas pour l’instant de vraies carottes qui permettent aux joueurs de rester scotchés au jeu, si ce n’est les joutes JcJ et l’envie de garder le contrôle de tel ou tel territoire. Si Amazon Games suit bon et tient le rythme, nul doute que nous sommes ici en présence de l’un des meilleurs MMORPG du marché. La bataille va donc faire rage entre WoW, Guild Wars 2, FF XIV et maintenant New World qui cherche à croquer sa part du gâteau.
20 octobre 2021 à 10h13

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Points positifs

  • La prise en main instinctive
  • Le système de combat intuitif
  • Tout le leveling (métiers, armes…)
  • La robustesse des serveurs
  • L’optimisation graphique (ça tourne bien, sur beaucoup de machines)
  • La direction artistique
  • Beaucoup de quêtes sont doublées
  • L’addictive activité de la pêche
  • La grande dimension du JcJ…

Points négatifs

  • … Qui reste à densifier…
  • …Tout comme le contenu « end game »
  • Beaucoup de quêtes « FedEx » et peu intéressantes au niveau de l’écriture

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Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

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