Test : God of War : Ragnarök - PS5

God of War : Ragnarök - PS5
Partager
Kratos et Atreus reviennent dans God of War : Ragnarök, suite directe de l’opus de 2018, dans un épisode où nos comparses devront tout faire pour éviter la fin du monde, sur PS4 et PS5.

Test effectué à partir d'une version PS5

Quatre années et une pandémie de COVID ont séparé les équipes de développement de Santa Monica Studio entre le soft-reboot de God of War, plébiscité par la presse et les joueurs (élu jeu de l’année 2018) et sa suite, God of War : Ragnarök, disponible d’ici quelques jours sur nos consoles PlayStation. Cory Barlog ayant laissé ses chaussures de réalisateur au profit d’Eric Williams, un vétéran du studio, Ragnarök reprend l’histoire quelques années après la fin du premier jeu, Kratos et Atreus vivant toujours à Midgard, pour l’un cherchant à se libérer de son passé pour être le père dont un enfant a besoin, pour l’autre cherchant à comprendre la prophétie de « Loki » et établir son rôle dans le Ragnarök, synonyme de fin du monde. Sans trop en divulguer, les nouvelles aventures de nos deux protagonistes débutent avec une rencontre entre les dieux Asgardiens qui motiveront notamment Atreus à chercher Tyr, le dieu de la guerre nordique, afin de les aider à rassembler des forces pour s’opposer à Asgard.

Valkyrie, Kratos qui pleure

Ce périple vous emmènera donc à travers plusieurs des neuf royaumes des terres nordiques, laissant la place à des environnements esthétiquement et techniquement bluffants. Si vous pensiez avoir eu les mirettes qui brillent en 2018, vous ne serez pas déçu du voyage ici. Entre Svartalfheim et son architecture naine, Vanaheim pleine de couleurs à la flore luxuriante ou encore les paysages grisant de Midgard, God of War : Ragnarök monte encore d’un cran dans la direction artistique et la diversité de ses ambiances. D’ailleurs, si nous évoquons la multiplicité des atmosphères, nous soulignons également que le type d’ennemis a nettement été revu à la hausse par rapport à l’opus précédent, dont c’était l'un des principaux défauts. Dans Ragnarök, chaque royaume dispose de ses propres ennemis, mini-boss voire boss optionnels beaucoup plus gros, ce qui apporte désormais une vraie satisfaction. D’ailleurs, si les Valkyries ne sont plus les combats les plus difficiles du jeu comme en 2018, les développeurs ont eu la bonne idée de les remplacer par d’autres rencontres, plus diversifiées en ce qui concerne l’approche de combat et les techniques employées par les ennemis.

God of War : Ragnarök

Le système de combat de God of War : Ragnarök est une proposition assez similaire à celui de 2018. En ce sens, vous jouerez Kratos en vue à la troisième personne, maniant la hache Léviathan et son pouvoir de glace, les Lames du Chaos et leur feu infernal ainsi que le bouclier du Gardien, accompagné d’Atreus qui fait office de soutien à l’arc. En plus de grignoter la barre de vie de vos ennemis, vous ferez également grimper une barre de chancèlement au fur et à mesure de vos coups, ce qui vous proposera de déclencher des « finish moves », spécifiques pour chaque ennemi, et définitivement encore plus brutaux qu’auparavant. D’ailleurs, la furie est toujours présente et pourra être déclenchée lorsque votre barre est remplie, histoire de profiter d’un gros boost de dégâts et de régénération de vie.

God of War : Ragnarök

Cherche pas, t’as Thor

Chaque arme maniée vient avec ses compétences et ses pouvoirs propres que vous pourrez modifier à souhait via les menus du jeu. Sur chaque arme, vous pourrez installer un accessoire, modifiant les caractéristiques du personnage (Force, Défense, Vitalité, Chance…) tout en offrant des aptitudes spécifiques. Vous pourrez aussi y ajouter une attaque runique rapide et une autre attaque plus puissante (en 2018, ces attaques se matérialisaient par des gemmes qui sertissaient les armes). Le bouclier possède également ses propres fonctions maintenant (ainsi qu’un accessoire accroché que vous pourrez modifier) puisque, à l’image des armes, vous pourrez en porter des différents, chacun proposant sa spécificité, changeant drastiquement la manière de l’utiliser en combat. Des reliques sont aussi utilisables comme pouvoirs supplémentaires, pouvant être aussi bien offensives que défensives en combat. Chaque arme, pièce d’armure, accessoire ou pouvoir peut-être amélioré (auprès de Sindri et Brok, fidèles au poste et plus ancrés que jamais dans l’histoire) au fur et à mesure du jeu à l’aide de composants qu’il vous faudra trouver dans les coffres, sur vos ennemis ou en récompense des nombreuses quêtes disséminées dans les différents royaumes. Si les menus sont touffus, très complets, et sont la preuve d’une véritable générosité globale, ils restent néanmoins relativement difficiles à parcourir et à lire, notamment durant les premières heures de l’aventure. Ce n’était pas forcément le cas en 2018 où les systèmes, plus simples d’accès, ne se superposaient pas autant et ne laissaient par la place à une possible confusion.

God of War : Ragnarök

Le monde de God of War regorge de personnages plus attachants les uns que les autres. Là où l’opus de 2018 était plus intimiste puisque semait les graines de la relation entre Kratos et Atreus, celle d’un père anciennement guerrier assoiffé de vengeance cherchant à devenir responsable d’un autre être humain, God of War : Ragnarök s’amuse à capitaliser sur les quelques rencontres faites dans le jeu précédent et permet de renforcer certaines relations tout en introduisant de nouveaux personnages. Le jeu réussit également la difficile tâche de faire évoluer la psyché des protagonistes connus, avec cohérence, la palme était remise à Kratos et sa recherche continuelle d’équilibre entre la nécessité de calmer des situations dans lesquelles il se serait jeté tête baissée en Grèce, et le fait de devoir gérer Atreus, un adolescent qui se sait demi-dieu et bourré d’hormones de croissance. Cette écriture est soutenue par un jeu très juste des acteurs qui nous permettent de nous immerger dans les différentes séquences formant un tout bien rythmé et s’étalant sur plus d’une trentaine d’heures de jeu (plus de quarante pour les 100%). Les transitions entre parties jouées et cut-scene se font toujours dans des transitions ultra fluides puisque God of War : Ragnarök, comme son aîné, est réalisé en un seul plan séquence (mis à part les rares écrans blancs du système de déplacements rapides).

God of War : Ragnarök

God of WOW

Cette narration rythmée et engageante vous enverra dans les différents royaumes afin d’éviter le Ragnarök. Sans trop en révéler, là où le jeu de 2018 concentrait son action sur le duo Kratos/Atreus, disons que God of War : Ragnarök n'a pas la peur du risque en bousculant un peu ses habitudes et proposant d’expérimenter de nouvelles situations jouables, ces dernières servant toujours le récit et se faisant de manière cohérente. Vous parcourez donc les mondes en suivant un grand objectif, mais en pouvant, très souvent, vous écarter du chemin pour réaliser diverses quêtes annexes. Ces dernières, pour la plupart, sont tellement bien réalisées qu’elles pourraient être implantées dans la quête centrale sans que l’on s’en rende vraiment compte. Histoire de satisfaire les chasseurs de platine et autres complétionnistes, le jeu est toujours perclus de mini-objectifs à terminer, comme la recherche de tous les coffres (qui se font souvent à travers des petits puzzles), des failles à refermer, des corbeaux d’Odin à détruire et autres objets à ramasser ou textes à lire. Le tout est disséminé à travers un level design ciselé (parfois trop), rendant la progression tantôt linéaire, tantôt méandreuse, parfois faite d’allers-retours un poil pénibles et d’impasses frustrantes. On aura toutefois aimé les systèmes de raccourcis et autres petits casse-têtes débloquant des passages tout en jouant avec la physique des armes et leurs pouvoirs. Par exemple, certaines flèches d’Atreus peuvent maintenant participer à la résolution d’énigmes, rendant le tout encore plus profond qu’avant. Le jeu est toujours construit en monde semi-ouvert et qui fonctionne très bien avec la diégèse du jeu puisque chaque royaume possède ses environnements ouverts dans lesquels vous pourrez vous balader librement à la recherche de quelques secrets, ici et là.

God of War : Ragnarök

Vous l’aurez probablement déjà compris, God of War : Ragnarök est un bijou visuel. Poussant encore davantage la finesse de ses environnements et de ses animations, le titre de Santa Monica Studio embrasse une direction artistique encore plus large qu’avant et permet à la PS5 de délivrer une prestation technique assez exceptionnelle. Certes, on ne tremble pas de surprise devant les images (il faut dire que God of War 2018 mettait déjà la barre extrêmement haut), mais cette envie de perfection, de jusqu’au-boutisme dans les animations et la recherche du détail extrême transpire dans chaque séquence, rendant le jeu comme l'une des plus belles expériences vidéoludiques à vivre en 2022. Petite cerise sur le gâteau, si vous êtes équipé d’une télévision adéquate, le jeu pousse sa résolution jusqu’en 120hz, ce qui éclate absolument tout ce qui passera derrière en termes de fluidité. Cette copie technique quasi-parfaite est à associer avec la composition sonore de Bear McReary, revenu pour l’occasion et offrant ici encore une bande sonore absolument parfaite, tantôt mélancolique et triste, tantôt énervée et brutale, reprenant avec brio le thème du jeu et ses trois notes maintenant bien connues.

God of War : Ragnarök

À l’image d’un Kratos assumant son rôle de père et ne craignant pas d’essuyer quelques larmes, God of War : Ragnarök est une évolution mature, fine et puissante du soft-reboot de 2018. Beaucoup moins intimiste dans sa manière d’aborder le jeu et, par conséquent, son gameplay, Ragnarök offre une approche multi-narrative de son histoire, engendrant l'apparition de plusieurs sous-systèmes. Cela permet au jeu de proposer une variété de situations, d’ennemis et d’approches absolument géniales et effaçant une grande partie des griefs que l’on pouvait reprocher à God of War (2018). Techniquement au sommet de son art, le jeu offre également une très bonne écriture et une évolution des personnages cohérente, permettant aussi un rythme engageant au jeu, ce dernier proposant une bonne trentaine d’heures d’un contenu rarement ennuyant. Dire que God of War : Ragnarök est meilleur que son aîné n’est pas juste, il représente simplement tout ce qu’on attend d’une suite à succès, avec ce qui va de sa prise de risque contrôlée, accompagnée de ce qu’il faut d’évolution, de surprise et d’innovation, le tout dans un écrin plaçant directement le titre parmi les meilleurs jeux de sa génération.
03 novembre 2022 à 17h00

Par

Points positifs

  • Une direction artistique variée
  • Techniquement magnifique
  • Une écriture fine et une évolution des personnages cohérente
  • Le système de combat, brutal, toujours aussi jouissif
  • Les environnements sont très beaux
  • 120Hz sur PS5
  • Une diversification du gameplay et de la prise de risque
  • Des ennemis variés et dangereux
  • Un bon rythme dans la progression
  • La musique de McReary toujours aussi vibrante
  • 30-40 heures de contenu souvent engageant et fun

Points négatifs

  • Le level design parfois trop méandreux
  • Les menus sont difficiles à apprivoiser durant les premières heures

Gribouillé par...

Lorris

Lorris

Fin limier du mot

Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

Revenir en haut