Depuis la sortie du premier
LittleBigPlanet fin 2008, le petit Sackboy est devenu un héros majeur de plateforme de l'univers PlayStation, notamment grâce son orientation multijoueur très marquée et surtout à son outil de création de niveaux qui connait un franc succès, jeu après jeu. C'est donc sans réelle surprise qu'on a accueilli la nouvelle du développement d'une version Vita. Comme pour
LittleBigPlanet 2, les développeurs ont pris la peine d'inclure un scénario à leur titre qui ravira très certainement les plus jeunes. Quant aux vieux briscards, il réveillera sans doute l'enfant qui sommeille en eux. Pour résumer, le royaume de Carnavalia, où il faisait bon vivre, n'est désormais plus que l'ombre de ce qu'il était autrefois. En effet, un étrange individus appelé le marionnettiste a volé la joie de tous les habitants, les transformant au passage en êtres sans âme, les touvides. Et comme par hasard, c'est au petit Sackboy qu'il incombe de nettoyer tout ce foutoir.
Une évolution dans la continuité
Côté gameplay, on a droit à du
LittleBigPlanet pur jus, avec son moteur graphique en 2,5D. On peut donc sauter, s'agripper à des objets, les pousser (ou les tirer) et se balancer pour passer un gouffre. Au rang des accessoires, on a un grappin, un lance roquettes, et des gants permettant de soulever des objets et de les lancer. Mais
PlayStation Vita oblige, on devra aussi composer avec les fonctionnalités tactiles de la machine. Ainsi, on peut aussi déplacer certains blocs à l'aide de l'écran ou du pavé tactile arrière. Ces interactions ont diverses utilités, que ce soit pour déclencher un mécanisme, propulser votre petit Sackboy, ou simplement créer une marche supplémentaire vous permettant d'atteindre une zone autrement inaccessible. Mais des interactions plus originales viennent agrémenter le périple du petit bonhomme en tissu. Par exemple, on peut à un moment donné appuyer sur des touches de piano placées dans le décor pour en faire sortir, en plus des notes, des bulles à score. Et, comme dans tout
LittleBigPlanet qui se respecte, on retrouve le popit qui permet de personnaliser son personnage et d'accéder à nos autocollants, servant à redécorer les niveaux et activer des interrupteurs. Bref, les fans de la licence ne seront pas dépaysés par le gameplay du titre qui reste sur les mêmes bases posées par ses aînés. Peut-être même un peu trop, car on retrouve les mêmes imprécisions que dans le passé, quand on veut passer d'un plan à l'autre notamment.
Pour parler du level-design, les cinq mondes que propose le mode histoire ont chacun un thème et une ambiance qui leur est propre, inspirée par le cinéma. Ainsi, le premier monde s'inspire fortement de l'oeuvre d'Emir Kusturica, en reprenant l'ambiance et la musique tzigane typique de ses films. C'est le même principe pour le second monde avec Tim Burton en référence. Chaque chapitre du scénario reprend ainsi des univers et des ambiances radicalement différentes. En ligne droite, le mode histoire est relativement court, comptez 5 à 6 heures, mais cette durée peut vite être doublée si vous voulez terminer le jeu à 100% et ainsi tout débloquer. Notez que pour y parvenir, en plus de trouver tous les éléments planqués dans les niveaux, il vous faudra terminer ces derniers sans perdre une seule vie.
Pris séparément, ces éléments de gameplay ne sont pas forcément très aguicheurs. Mais si on les met bout-à-bout et qu'on les combine avec ce level-design ingénieux et cette direction artistique béton, on obtient un titre tout simplement génial. Tantôt trépidant, tantôt inquiétant, tantôt foutrac, la seule constante de fourre-tout de génie est le fun à l'état pur. Si le titre ne propose jamais un réel challenge, le plaisir ne réside pas dans ces basses considérations, mais dans l'émerveillement que nous procure l'esthétique du soft et l'ingéniosité de ses pièges et autres traquenards. Et nous n'avons pas encore pu mettre la main sur les niveaux jouables en cross-play, qui s'annoncent tout aussi réussis, bien plus que
New Super Mario Bros. U, aux vues des démonstrations auxquelles on a assistées (Vous pouvez
lire la preview)
Prends ça dans ton arcade
Quand vous terminez un monde pour la première fois, vous débloquez un niveau arcade, accessible dans une section spéciale de la planète du mode histoire. Ces niveaux portent bien mal leur nom vu qu'il s'agit en fait de jeux à part entière, ces derniers ayant une esthétique et surtout un gameplay qui leur sont propres. S'ils ne proposent que relativement peu de niveaux, le challenge est en revanche au rendez-vous. Le premier, répondant au nom de
Retro Vector, se présente sous la forme d'un shooter à scrolling omnidirectionnel à l'esthétique 8 bits. On y dirige un vaisseau en forme de triangle, évoquant un certain
Asteroids, sauf qu'ici le but n'est pas de détruire des astéroïdes mais de récupérer les membres de votre équipage éparpillés dans les différents niveaux. La difficulté du titre vient essentiellement de l'inertie de votre vaisseau. S'il est un peu long au démarrage, un accélération trop vigoureuse vous enverra dans le décor. Ajoutez à cela un level-design tortueux, et vous obtenez un jeu rétro bien corsé.
Super Conductor, car tel est le nom du second mini-jeu pas si mini que ça, est un puzzle game dans lequel il faut alimenter des processeurs en guidant des charges électriques jusqu'à eux. Pour ce faire, il faudra orienter des pièces pour créer un chemin jusqu'à bon port. Bien sûr, tout se corse rapidement, avec des étapes obligatoires pour modifier la couleur de la charge afin qu'elle puisse alimenter un processeur spécifique, et une complexification du chemin à suivre. Résoudre les énigmes proposées n'est pas un gros problème en soit, sauf vers la fin, mais le faire suffisamment vite pour obtenir les 3 étoiles, c'est une autre paire de manche. Cela vous demandera un minimum de skill.
On a ensuite
Orb-it, qui vous demandera de guider une étrange petite sphère d'une ampoule à une autre à l'aide du pavé tactile arrière. Bien sûr, des obstacles viennent rapidement vous compliquer la tâche. Et pour ne rien gâcher, une dimension puzzle vient se taper l'incruste via des mécanismes à activer. C'est sans doute le jeu le plus facile du lot.
Le jeu suivant rappelle
Insanely Twisted Shadow Planet de par sa direction artistique à base de décors noir et d'ennemis rouges. Le gameplay du jeu se base sur la physique d'une espèce de boule gélatineuse qu'on dirige en appuyant là où on veut qu'elle aille sur l'écran tactile. De la sorte, elle fait un bon pour atteindre cet endroit. Le but est de traverser les niveau, si possible en libérant les sphères lumineuses que vous croisez en chemin. Il y en a trois par niveau.
Enfin, le dernier jeu, nommé
Stratosphère, vous demande de guider une bille à travers un niveau de façon à ce qu'elle ramasse toutes les orbes. Pour ce faire, vous devez toucher des parties du décors afin de les faire rentrer ou ressortir, de manière à ce que la bille roule dessus ou tombe. Devenant vite compliqué, ce jeu vous demandera de bons réflexes, voir d'apprendre les niveaux par cœur si vous souhaitez obtenir les trois étoiles.
« Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier alu ! »
Mais
LittleBigPlanet ne serait certainement pas le même jeu sans son outil de création de niveaux. Encore une fois très riche, il offre une grande liberté et un nombre incalculable de possibilités aux joueurs qui voudront s'y essayer. Seulement voilà, comme pour les autres volets de la série, il faudra du courage aux level-designers en herbe pour créer des niveaux dignes de ce nom. En effet, certains auront du mal à s'y retrouver tant il y a d'options à notre disposition. Heureusement, une quantité conséquente de tutoriels, avec près de 70 séquences interactives ou non, est là pour vous aider à avancer. Très clairs et pleins d'humour, leur consultation est indispensable pour les débutants. Dans l'absolu, il est très similaire à celui de
LittleBigPlanet 2 (je vous invite à en
lire le test). Mais des options tactiles bienvenues viennent améliorer l'ergonomie de l'ensemble. Ainsi, un peu à la manière d'un
Metal Gear Solid, vous aurez des menus aux coins inférieurs de l'écran qui vous permettront de faire défiler certains outils et de les sélectionner, vous évitant de nombreux passages par la case Popit. Il est également possible de placer, faire pivoter et agrandir/rétrécir des objets via l'écran tactile. Si cette méthode est plus rapide, elle est également moins précise que l'utilisation des sticks. On préfèrera donc cette dernière pour les travaux demandant une certaine minutie.