C'est fou à croire que les constructeurs se donnent le mot lors des années se finissant en 13. On a à chaque fois droit à des consoles alternatives en pagaille. En 1993, il y a eu la Jaguar, la 3DO, la CD 32... Ces engins ont eu le (non)succès que l'on connait. Cette année 2013 voit la même folie avec plein de consoles. Sauf que cette fois, c'est un peu de la console de hipster. Comme avec le café équitable du Pérou qui a été moulu à la bouche pour apporter de belles saveurs, on peut dire qu'on se bat contre le grand capital grâce à cette offre alternative.
Ouya
C'est quoi ? Celle par qui tout a commencé. En juillet 2012, une campagne Kickstarter déchaine les passions : il faut financer une nouvelle console nommée Ouya. Elle sera consacrée au Free-to-Play (vous savez ce système gratuit qui vous pousse à payer des petites sommes tous le temps ?) et tournera sous un Androïd un peu modifié quand même (le processeur est un Tegra 3 bien connu des amateurs de tablettes). Le côté novateur du projet a séduit et les 950 000 dollars nécessaires à la création de la console ont été atomisés puisqu'en 24 heures 2,5 millions de dollars avait été récoltés. Au final, la campagne a réuni 8 596 474 dollars.
Ça donne quoi ? C'est mitigé. La console est sortie cet été aux Etats-Unis (elle devrait arriver en Europe un jour) et a été finie sous le coude. Les boutons de la manette se bloquent facilement. Lors du lancement, il y avait une latence entre le moment où l'on appuyait sur le bouton et le moment où l'action s'effectuait à l'écran (dieu merci une update a remédié au problème). Les menus sont hideux. Cela dit la console avait 150 jeux à son lancement (ce que peu de consoles peuvent clamer) et encore plus aujourd'hui. Il est d'ailleurs assez facile de la pirater pour mettre des émulateurs de vieilles consoles. Cependant, la console est limitée dans sa puissance et ne devrait faire plaisir qu'aux amateurs de rétro ou d'indies (si ils peuvent passer outre ses défauts).
Gamestick
C'est quoi ? Une autre console Androïd financée sur Kickstarter en Janvier 2013. Même si les chiffres sont moins impressionnants que pour la Ouya, cette campagne est un immense succès :
Playjam, la société à l'origine de la console, voulait 100 000 dollars, ils ont eu six fois plus (647 658 $). Cette console a tout de même une particularité : elle est composée d'une manette rectangulaire et d'une clé USB à brancher sur la télé et... c'est tout. Elle est donc facilement transportable partout. Elle pourra d'ailleurs se servir des mobiles et tablettes Androïd comme périphériques.
Ça donne quoi ? On ne sait pas vu qu'elle n'est pas sortie (le site de la console promet une livraison pour le 15 décembre). On imagine que l'on partira sur la même base qu'une Ouya en terme de contenu (sans se limiter au Free-to-Play). La manette sera peut-être mieux finie que celle de la Ouya (en même temps, ils n'ont que ça à manufacturer) mais la forme rectangulaire devrait faire bizarre à une époque où les manettes ont choisi une ergonomie tout en courbes. A voir donc.
Mojo
C'est quoi ? Une autre console Androïd mais développée par
Madcatz. Si si, vous savez, le fabricant de matos pour tous types de consoles et PC. Il se lancent donc dans la bataille de la console Androïd. Cette fois, on se retrouve avec une manette plus orientée gamers et un engin un chouïa plus puissant que ses concurrents.
Ça donne quoi ? La console est sortie le 10 décembre mais des avis en previews ont déjà émergé. La console tourne avec un Androïd non modifié (contrairement à la Ouya et au Gamestick) et ce n'est pas très pratique de naviguer avec une manette. Techniquement, elle est compatible avec tout le catalogue de jeu Androïd, cependant il faut que les jeux soient compatibles avec une manette.
Madcatz met en avant la puissance de la console avec un processeur Tegra 4 mais on se demande qui la société vise vraiment avec cette machine. Surtout avec un prix de 249 euros.
Nvidia Shield
C'est quoi ? Une console portable élaborée par
Nvidia, le fabricant de processeurs et autres cartes graphiques de la mort (entre autres). Dit comme ça, c'est surprenant et ça l'a été quand la société a présenté l'engin en début d'année au CES. C'est aussi une console Androïd équipée du processeur Tegra 4. Elle a aussi la capacité de streamer les jeux de votre ordinateur sur son petit écran si tant est que votre ordinateur est équipé du dernier processeur Nvidia. Il est également possible de la brancher à son téléviseur.
Ça donne quoi ? Encore une fois, on ne va pas sauter au plafond. Les performances de la console sont très bonnes. En même temps, faire du jeu PC en portable partout dans sa maison à la manière d'une Wii U, cela a de quoi charmer même si cela tient plus du gadget qu'autre chose. Cependant, le chemin pour arriver à mettre en marche le streaming est, d'après les reviews, assez long. Mais comme pour la Mojo, la console est vendue 249 euros. Ce qui est cher pour pouvoir faire du remote play ou jouer à des jeux Androïd sur une console portable. La question est : à qui se destine cette console ?
Steam Machines
C'est quoi ? Valve qui se lance dans le hardware. Cela en fait rêver plus d'un.
Valve l'a donc annoncé cette année (après au moins une année de rumeurs à ce sujet). Elles s'appelleront les Steam Machines. Oui, le pluriel pour signifier qu'il y en aura plusieurs créées par plusieurs constructeurs. Elle tourneront sur Steam OS basé sur une architecture Linux. Elles feront tourner Steam sur grand écran, ce qui était préparé depuis quelques temps avec Steam Big Picture. Une manette a aussi été révélée. Elle dispose de deux track pads à la place des fameux boutons et joystick.
Ça donne quoi ? On ne sait pas mais on aimerait bien savoir. Car il faut dire que cette annonce titille notre fibre gamer et est clairement la plus crédible de toutes les consoles alternatives. Il faut dire qu'avoir un PC dans le salon aussi facilement a de quoi séduire. Cependant, on attend de savoir les prix puisque la Piston de Xi3, une simili Steam Machine, coute 1000 dollars. Ce qui n'est pas rassurant. Bref, on attend de voir avec fébrilité.
Oculus Rift
C'est quoi ? Ce n'est pas une console, on le sait mais on se devait d'en parler. Il s'agit donc d'un périphérique à brancher sur son PC et a foutre sur sa tête. Ensuite, il suffit de tourner la tête pour regarder à droite ou à gauche dans le jeu comme dans la vraie vie, c'est fou ! En revanche, on joue encore à la manette.
Ça donne quoi ? On ne va pas trop en dire parce qu'on vous prépare un petit dossier dessus. Quoiqu'il en soit, les premiers retours font état, ni plus ni moins, d'une révolution dans le jeu vidéo. C'est sûr que cela doit faire un petit quelque chose niveau immersion. Après, cela se limite à quelques types de jeux (courses avec vue en cockpit, FPS...). Les TPS, jeux de plates-formes, jeux de sports type foot ou basket n'ont aucun intérêt avec l'Oculus Rift. Quoiqu'il en soit, il faut patienter un peu et vous aurez droit à notre avis sur la bête.
