Dreamcast

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Pourquoi la Dreamcast, en son temps, roxxait l'anus de ta grand-tante

Première next-gen 128 bits sur le marché, la Dreamcast, dès son lancement, s'appuyait sur quelque chose d'encore jamais vu sur console : le jeu en ligne. Qui osera prétendre ne pas se souvenir des excellentes publicités qui mettaient en valeur cette facette de jeu… ou quel possesseur de la Dame Blanche n'a pas fraggé frénétiquement sur Quake 3, ou parcouru des mondes enchanteurs sur Phantasy Star Online ? C'était simplement le pied, un pied rudimentaire (faute au minuscule débit de la console, 33 ou 56k selon les versions), mais un pied totalement inédit. Jouer, chez-soi, sur le net, avec le monde entier, n'était au préalable réservé qu’aux PCistes et ce doux rêve devint réalisable pour les consoleux aux environs de l'année 2000, année ou la Dream Arena prit tout son sens. Autrement, le VMU ou VMS qui permettait au joueur de sauvegarder ses parties, afin de les échanger simplement avec ses potes, sans besoin de la console, et par la même occasion de lancer quelques mini-jeux sympathiques. Idée qui fut allègrement repompée par Sony avec la PocketStation, la qualité en moins. Toujours coté accessoires, on versera une petite larme sur l'Arcade Stick, indispensable pour les fans de jeux de combats, et ergonomique à se damner... sur le Pistolet, avec lequel j'ai connu des érections assez troublantes lorsqu'il était utilisé avec The House of The Dead 2. N'oublions pas la manette bien sur, avec ses deux gâchettes analogiques, une première, et ses deux ports permettant d'y placer des VMU, ou un kit de vibration voire d'autres choses. Grosse mais facile à prendre en mains, ce pad s'adaptait avec brio à de nombreux types de jeux, sauf peut-être les jeux de combats, ou l'Arcade Stick était chaudement recommandé. Mais avec un peu de recul, il est aujourd'hui impossible de nier les similitudes que possède le contrôleur Dreamcast avec le pad Xbox 360, reconnu aujourd'hui comme le plus ergonomique du marché. Une autre force de la console de Sega réside dans le soutient inexhaustible de la communauté Dreamcast. Car si la société nipponne n'a pas hésité à avouer le décès de sa console à peine quelques années après sa sortie, les fans, ainsi que quelques développeurs, ne l'ont pas entendu de cette oreille. A l'heure ou vous lisez ces lignes, de nombreux serveurs de jeux n'ont pas fermé, et avant l'arrêt définitif du format GD-Rom, certains jeux sortaient plus ou moins régulièrement... deux ou trois par an. Des Shoot'Em Up uniquement, disponibles au Japon seulement, et partant véritablement contre une petite fortune. On peut bien sur citer Karous de Milestone, ou Trigger Heart Exelica ainsi que de nombreux projets semi-amateur comme Last Hope. Comme une grande, la Dreamcast refusait de rendre les armes, du coté de la scène plus ou moins underground, des programmes personnels ont continué et continuent encore à sortir, même si la facette obscure de la console amplifia plus ou moins sa chute...

Phantasy Star Online
Phantasy Star Online


Quake 3
Quake 3


Arcade Stick
Arcade Stick

Pourquoi la crampe fut inévitable

Très affaiblis après le demi-bide de la Saturn, de nombreux salariés de Sega étaient entièrement contre l'idée d'une nouvelle console, préférant que la société se limite désormais à la conception de jeux, sur d'autres supports (comme en ce moment, quoi), étant donné la position financière catastrophique de Sega à ce moment là, causée par des choix hasardeux, mêlés à la malchance (échec de la Saturn, des millions de dollars perdus avec des projets foireux comme le Mega CD ou 32X). On ne peut pas vraiment dire du coup que la console fut crée dans les meilleures conditions, le développement fut tout aussi laborieux, entre les partenariats instaurés, puis annulés, le matos que ne se révéla pas à la hauteur... Contrairement aux prévisions des analystes, le lancement ne fut pas une partie de plaisir pour Sega, les ventes n'étant pas à la hauteur des espérances, pendant que la société n'arrivait pas à vendre son produit d'un point du vue publicitaire. Le marketing flirtait avec le ridicule, je me souviens d'affiches dans les magasines vraiment pathétiques, avec des jeux de mots pourris de mauvais goût. Mais bien sur, la principale cause de l'échec de la Dreamcast se résume en une seule marque, qui a parfaitement joué le jeu : Sony. S'appuyant sur le succès inattendu de la première Playstation, l'entreprise nippone a vraiment effectué un boulot titanesque pour rendre Sega et sa machine des plus pathétique. Sur le plan marketing, la PS2 fut toujours jugée comme "deux fois plus puissante que la Dreamcast", argument totalement faux qui marqua avec maîtrise la populace, qui goba sans réellement y réfléchir. Mais Sony gagna aussi du terrain à la régulière, certaines spécificités de la PS2, inédites pour l'époque, la rendait plus attrayante que la console de Sega, on pense à la rétro compatibilité, au lecteur DVD... Mais aussi aux jeux, car il n'y a malheureusement pas photo, la ludothèque de la PS2 s'est garnie à une vitesse exceptionnelle, et le jeu des grosses annonces surmédiatisées eu le mérite de fidéliser les joueurs. Enfin, on finira avec un détail marrant, le prix. Car la Dreamcast coûtait, quelques mois après la sortie de la PS2, tout simplement deux fois moins cher, et possédait une liste énorme de hits. Et malgré ça, les ventes ont continué à stagner... Enfin, comme toute console, la Dreamcast n'était pas inviolable, ses sécurités étaient même des plus chancelantes et une communauté de hacking n'a pas mis beaucoup de temps pour s'acharner. On se souvient des CD de boot, qui permettaient de lancer absolument tout ce qu'on voulait, étant donné la facilité de programmation sur la console, les possibilités de flashage de la mémoire interne... Et donc, la console étant facilement piratable, les ventes de jeux en pâtirent énormément. Des gros titres furent des crampes, et ce qui devait arriver arriva : les éditeurs tournèrent le dos à la machine, des dizaines de jeux furent annulés, et tout le monde se tourna clairement vers Sony, société qui garantissait d'énormes profits. Seulement, Sega ne fut pas capable d'inverser la tendance via leurs propres jeux, eux-mêmes semblaient désespérés de la tragique situation, au point qu'on peut vraiment leur reprocher quelque chose, exactement comme avec la Saturn, qui comme la Dreamcast, valait une PS2 techniquement, possédait des atouts uniques, mais souffrait d'un manque de soutien évident des éditeurs tiers.
14 juillet 2007 à 22h00

Par Dudy & NKB

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