Test : L'atelier du jeu vidéo - Nintendo Switch

L'atelier du jeu vidéo - Nintendo Switch
Partager
Après Nintendo Labo ou encore Super Mario Maker, Nintendo nous apprend cette fois les dessous de la programmation vidéoludique. Pour les nerds, mais pas trop quand même.

Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch

Avec Super Mario Maker, Nintendo montrait déjà son intention de nous faire découvrir les dessous de la création de jeux vidéo. Nintendo Labo était aussi de ceux-là, mais n’offrait pas encore les possibilités d’aller plus loin et de réfléchir comme un vrai développeur. L’atelier du jeu vidéo que nous testons aujourd’hui a pour objectif de nous faire comprendre les arcanes du développement d’un jeu. Non pas de mettre directement les mains dans le code ou la programmation brute (au secours), mais plutôt de vous montrer comment est construit le squelette, la moelle épinière d’un jeu sur lequel sera greffé tout un tas d’éléments.


« Mais, comment cela prend forme ? » pourriez-vous demander. Hé bien, sachez que c’est là que tout l’art et la finesse des équipes de chez Nintendo entrent dans la danse puisqu’il n’aura jamais été aussi facile de programmer un jeu. Votre formation sera orientée vers huit « grandes » leçons à travers lesquelles le jeu vous apprendra à placer des éléments, les réduire, modifier leurs paramètres et les faire interagir pour créer un ensemble cohérent (et qui fonctionne). Chaque leçon aborde un type de jeu en particulier et au sein de laquelle les éléments qui interagiront seront très différents. Par exemple, on commencera avec un jeu du chat et de la souris sur des plateformes, en passant par un shooter à obstacles ou encore une course avec défilement sur le côté. Entre chaque niveau, vous devrez passer par des « points de contrôle », qui sont des exercices un peu plus avancés de mécaniques abordées dans le niveau précédent, histoire d’être sûrs d’avoir compris et de pouvoir passer sereinement à la suite. Une fois toutes les leçons effectuées, vous pourrez vous diriger vers le mode de la programmation libre où vous laisserez libre cours à toutes vos idées de développeur en herbe. Encore faut-il avoir bien compris l’utilisation des nodons et leurs effets.

L'atelier du jeu vidéo

Nodons d’objets en tous genres

Dans les jeux, l’ergonomie made in Nintendo a belle réputation, et on peut dire qu’elle ne s’est pas ternie avec l’introduction des nodons. Sous ce petit nom se cachent en effet toutes les mécaniques utilisables pour programmer un jeu, réduit à un minimum de complexité. Par exemple, pour faire apparaitre un bonhomme sur votre écran, vous ferez apparaître le nodon « objet bonhomme », et pour le faire bouger de droite à gauche, le relier aux nodons « bouger de droite à gauche » et l’« utiliser le stick gauche ». Pour rendre le tout plus que sympathique, les nodons ont été affublés d’un design bien spécifique pour chacun avec leur propre expression, style et façon de parler. Par exemple, le nodon « calculateur » (qui permettra de faire un compte de points, par exemple) ressemble à une calculatrice et parle de manière très soutenue et scientifique. Il existe quatre familles de nodons : les entrées, les environnements, les sorties et les objets. Ceux disponibles permettent déjà de couvrir un spectre assez large de possibilités, mais il reste toutefois très difficile de tout couvrir puisque, il faut s’y résigner, la programmation reste une activité fondamentalement complexe, malgré tous les efforts déployés (franchement brillamment) pour la rendre aussi accessible que possible. Sachez aussi que tous les outils offerts par la console sont exploités : on parle donc bien des différents détecteurs de mouvements, de la caméra infrarouge et même le moyen de connecter différents « jeux » entre eux, donnant naissance à des systèmes vraiment massifs. C’est d’ailleurs là que le bât blesse un peu puisque vous verrez assez rapidement arriver une limite d’images affichées à l’écran, notamment si vous utilisez trop d’éléments.

L'atelier du jeu vidéo

Tout peut se faire à l’aide des boutons de la console ou, mieux, tactilement. Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de mettre le très bon écran de la Switch à l’épreuve, le temps est enfin venu. Pour le coup, il faut dire qu’au niveau de la précision, le tactile de la console est vraiment satisfaisant et c’est très facile de déplacer des nodons, zoomer et interagir avec eux en utilisant un simple doigt. On avait pu le constater au stylet lors de la sortie de Super Mario Maker 2, mais ici le tout est encore plus organique et c’est plaisant d’interagir avec la console. On regrettera peut-être le côté très verbeux de certaines leçons : pour rendre le tout digeste, Nintendo a opté pour le côté humour et l’obligation de TOUT expliquer, même la moindre petite action, ce qui pourra frustrer certains joueurs désireux d’avancer plus vite dans ce mode de jeu.

L'atelier du jeu vidéo

Echianges possibles

Là où Super Mario Maker 2 réussissait très bien, L’atelier du jeu vidéo se loupe et montre un peu de fainéantise. Le partage se limite, en effet, à l’échange de codes, Nintendo s’en remettant au « bouche à oreille » et aux réseaux sociaux afin d’éviter de devoir gérer un portail complet d’échanges ainsi qu’un système de modération des niveaux en forme de pénis. L’interface des échanges est donc sommaire avec la possibilité d’entrer un code pour télécharger un niveau et... that’s it ! On aurait quand même apprécié un effort de Nintendo pour mettre en avant les meilleures créations, décuplant le plaisir de jeu et renforçant le côté communautaire du titre (que serait SMM2 ou encore Dreams sans ça ?!).

L'atelier du jeu vidéo


Moins tourné vers le communautaire que Super Mario Maker 2 mais beaucoup plus technique, L’Atelier du jeu vidéo réussit le tour de force de nous faire comprendre les arcanes du développement d’un médium extrêmement complexe à approcher et, surtout, utiliser nos leçons pour créer notre propre univers. L’approche y est vraiment didactique et fun, à l’image des nodons que le développeur japonais a pris le temps de chouchouter pour rendre la programmation bienveillante et drôle. On regrettera seulement le côté très bavard de certaines leçons ainsi que le système de partage de niveaux pas attirant pour un sou alors qu’on aurait pu prendre beaucoup plus de plaisir à tester les créations des autres joueurs.
25 juin 2021 à 13h05

Par

Points positifs

  • Rend facile quelque chose de complexe
  • Les nodons
  • Le tactile de la switch
  • Le spectre des possibles est grand... très grand
  • Toutes les ressources de la console sont utilisées

Points négatifs

  • Bavard parfois
  • Le framerate tire la gueule lors de très grands projets
  • L'interface d’échange des niveaux pas à la hauteur

Gribouillé par...

Lorris

Lorris

Fin limier du mot

Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

Revenir en haut