Le pitch
Si vous avez loupé le train en 1997, une piqûre de rappel s’impose. Le show suit donc les aventures de Buffy, une lycéenne (âgée de 16 ans au début de la série). Cette jeune demoiselle est tout à fait normale, à ceci près qu’elle est la Tueuse. Cela veut dire qu’elle est l’élue de sa génération pour combattre les vampires. A ce titre, elle est dotée d’une force surhumaine, indispensable pour mener sa mission à bien. Et cela, jusqu’à sa mort, où le pouvoir sera transmis à une nouvelle élue. Dans son combat, elle est accompagnée par Rupert Giles, son observateur, qui est là pour la guider et l'entraîner. Très vite, elle se fait des amis qui vont l’accompagner et la soutenir dans ses différentes missions.
L’action de la série prend place à Sunnydale, une ville fictive située en Californie, juste au dessus de la bouche de l’enfer. Il en découle une activité démoniaque particulièrement élevée et donc beaucoup de travail pour la Tueuse.
L’idée à la base du concept
A la base de la création de la tueuse de vampires, il y a une idée toute simple, celle de l’inversion des genres. Joss Whedon voulait se défaire du cliché de la jeune demoiselle en détresse. Il s’est posé une question simple : ne serait-ce pas plus fun si la demoiselle, qui se fait habituellement tuer dans les films d’horreur, finit par rouer de coups ses agresseurs ? Au final, il a fait de ce personnage l’héroïne surpuissante de son histoire, remplaçant l’habituel chevalier servant, sans peurs et sans reproches.
Il a d’abord écrit un long métrage, réalisé par Fran Rubel Kuzui. Cependant, tourné comme une parodie, le film ne fait pas honneur à la vision de Whedon, qui avait en tête un film plus sombre. Malgré le fait que le film soit globalement mauvais, son scénario fût tout de même encensé par la critique. Si bien que Joss Whedon fût contacté par la Fox pour adapter son concept en série. Cette dernière sera diffusée pour la première fois aux Etats-Unis le 10 mars 1997 sur la chaîne WB. Bien que la série lui fasse directement suite, le film est aujourd’hui considéré comme un élément mineur du Buffy-verse, constitué aujourd'hui de deux séries télévisées et de quatre comics.

Buffy en version comics
A cette idée de base bien spécifique, un principe plus général est venu se greffer : celui de détourner les clichés, et ainsi jouer avec les attentes des spectateurs, comme le fait brillamment la scène d’ouverture du pilote. Ce concept est dans l’ADN de la série, se mariant parfaitement avec l’inversion des genres. Prenez les pouvoirs de Buffy par exemple. Ils sont liés à la force et l’endurance avant tout. Des attributs habituellement considérés comme masculins. Même Willow, qui devient une sorcière de plus en plus puissante au fil des saisons, échappe aux clichés inhérents à ce type de personnage.
Pour pousser le concept encore plus loin, Daphnée, la jeune écervelée du Scooby-gang original, est remplacée par Xander. Ici, c’est lui qui se fait capturer, qui n’a rien d’autre à apporter que sa bonne humeur et ses vannes douteuses. Ce constat s’applique aussi aux principaux antagonistes de la série. Si le plus puissant, nommée The First, un nom asexué, dans la version originale, n’a pas d’incarnation, le seul opposant ayant poussé Buffy dans ses derniers retranchements, à l’avoir fait goûter au désespoir, est Gloria, une femme.

Glory, le big bad de la saison 5