Joss Whedon, créateur de la série
Ce qui nous amène à un élément essentiel dans toutes productions audiovisuelles : l’écriture. Et elle est ici d’une grande qualité. En effet, si l’univers paraît factice à l’occasion, les personnages sont quant à eux bien réels. Ils ont bénéficié d’un soin tout particulier dans leur caractérisation. Et la série traitant du passage à l’âge adulte, les membres du Scooby-gang évoluent au fil des épisodes, de même que leurs préoccupations. Si dans la première saison, Buffy se soucie surtout de sa vie sentimentale, elle réfléchit surtout à comment boucler les fins de mois dans la sixième. Avoir des personnages bien écrits est indispensable pour permettre aux spectateurs de s’attacher à eux, et de se sentir concerné par ce qui leur arrive, et ainsi de créer de véritables moments de tension, d’angoisse ou d’émotion, comme dans Wild at Heart.
Mais la série donne aussi dans la comédie. Et dans ce registre là, le timing est capital. C’est ce qui différencie un gag réussi d’un bide intersidéral. Et force est de constater que l’équipe ayant bossé sur la série maîtrise son sujet. Que ce soit dans la direction d’acteurs ou le montage, le rythme est impeccable. Les punchlines fusent, de même que les quiproquos et autres situations cocasses. La série dispose d’une galerie de personnages colorés, propice à la vanne. Cela se ressent surtout lors des épisodes ne jouant que sur cet aspect comique, comme l’épisode “Zeppo”, de la saison 3. Ce dernier suit Xander, alors traité comme le membre inutile de la bande, confronté à une bande de jeunes délinquants morts-vivants, tandis que le reste du Scooby-gang tente d’empêcher une énième apocalypse. Dans cet épisode, le jeune homme ne cesse d’interrompre ses petits camarades dans des moments dramatiques et particulièrement clichés. Cet épisode montre un recul étonnant et plaisant des auteurs vis-à-vis de leur formule.
Xander, la cinquième roue du carrosse
C’est vrai, quand on regarde Buffy contre les Vampires, difficile de ne pas remarquer les décors en carton-pâte, et le côté un peu cheap de la production, surtout aujourd’hui, les effets spéciaux numériques ayant pris un sérieux coup de vieux. Mais quand on met cet aspect du show face aux qualités énumérées ci-dessus, il devient vite négligeable. D’autant plus que ce ne sont pas les monstres qui sont au centre de la série, mais bien les personnages, et leur parcours pour devenir des adultes. De ce côté là, Buffy contre les Vampires est franche réussite.